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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Tsiganes, nomades, Vichy, Pétain et les oublis volontaires de l'histoire

Publié le 30 Octobre 2016 par Canaille Lerouge in social, Mémoire et Histoire, histoire, société, répression, Mensonge d'état

Qui a écrit le thème ?

Qui a orchestré la partition ?

Qui sera de l'orchestre et jusqu'à quand ?

Camp de Montreuil Bellay 1944

Camp de Montreuil Bellay 1944

« Le jour est venu et il fallait que cette vérité soit dite », a dit François Hollande, reconnaissant « la souffrance » des milliers de nomades internés par le régime de Vichy.

Très bien, sauf qu'une fois encore, comme le premier historidicule façon L Deutsch venu, Dalamoch prend des libertés avec l'histoire. 

En France, les persécutions contre les Tsiganes ont commencé bien avant l'Occupation allemande. 

La loi du 16 juillet 1912 sur l'exercice des professions ambulantes et la circulation des nomades a permis d'identifier et de surveiller les Tsiganes non sédentaires en les dotant d'une pièce d'identité spéciale, le carnet anthropométrique établi selon les critères criminologique de Bertillon.   

Dès septembre 1914, on les expédie dans 75 camps spécialement créés. 

Dès les mois de septembre et octobre 1939, (gouvernement Daladier 95% de rad soc dont justice et intérieur), la circulation des nomades est interdite dans plusieurs départements. En Indre-et-Loire, les nomades sont même expulsés. Nous sommes 10 mois avant Vichy la 3e république engage sa drôle de guerre contre les tziganes, pourchasse les communistes (Les députés communistes son arrêtés par les Munichois, Thorez sera déchu de sa nationalité française, les syndicalistes commencent à être interné) et laisse les mains libre à Hitler.

Le 6 avril 1940, gouvernement Paul Reynaud, Sérol (SFIO) à la justice, Roy (Rad soc à l'intérieur) un décret-loi signé Albert Lebrun et donc plusieurs mois avant l'arrivée de Pétain au pouvoir,  interdit la circulation des nomades sur l'ensemble du territoire métropolitain pendant toute la durée de la guerre. 

Le ministère de l'Intérieur charge les préfets de les assigner à résidence en dehors des agglomérations mais à proximité d'une brigade de gendarmerie. L'invasion allemande ne permettra pas l'application du décret dans tous les départements.

  

Ce n'étai pas Vichy mais bien la IIIe République. Pétain n'a fait qu'orchestrer un thème déjà publié qui fera requiem pour la liberté

Ce n'étai pas Vichy mais bien la IIIe République. Pétain n'a fait qu'orchestrer un thème déjà publié qui fera requiem pour la liberté

L'ordonnance allemande du 22 novembre 1940 interdisant l'exercice des professions ambulantes dans 21 départements de l'Ouest de la France permet l'arrestation de nouveaux nomades et forains que les Allemands assimilent aux Tsiganes contrairement aux autorités françaises.
Les Tsiganes circulant en Charente et Charente-Inférieure sont internés dans le camp des Alliers à Angoulême. Le 27 novembre, 201 nomades refoulés de la Seine-Inférieure se trouvent détenus à Linas-Montlhéry (sur le terrain du circuit automobile) dans la Seine-et-Oise. Devant l'afflux des internés, les petits camps installés dans l'urgence et la précarité en octobre sont remplacés par des camps plus structurés. A la fin du mois de décembre 1940, environ 1700 nomades et forains étaient internés dans 10 camps.

Les Tsiganes d'Alsace-Lorraine sont les premières victimes de l'Occupant qui les expulsent, dès juillet 1940, vers la zone libre où ils sont progressivement internés dans les camps d'Argelès-sur-Mer, Barcarès et Rivesaltes avant d'être transférés en novembre 1942 dans le camp de Saliers (Bouches-du-Rhône) spécialement créé par le gouvernement de Vichy pour l'internement des Tsiganes.

 

En zone dite "libre" Les adultes furent obligés de travailler pour des entreprises françaises mais aussi allemandes dans le cadre de l'organisation Todt ou le Service du Travail Obligatoire.

"On" scolarisa les enfants, souvent dans l'enceinte même du camp. L'accent fut également mis sur leur éducation religieuse. Dans les cas les plus extrêmes, les enfants furent séparés de leurs parents et placés à l'Assistance Publique ou dans des institutions religieuses pour les extraire définitivement d'un milieu jugé pernicieux. 

Aujourd’hui, une plaque à Mérignac indique qu’il y avait un camp ouvert par le préfet en 1941 pour les politiques, les étrangers, les Juifs, mais les nomades n’y figurent pas. Alors que ce camp regroupait les Tsiganes de la Gironde depuis l’automne 1940 ! (et donc bien avant des exigences du Reich.

A Poitiers, 70 personnes sont déportées à Oranienbourg-Sachsenhausen, en janvier 43. Un déporté est revenu en 1945 en Dordogne. Il est assigné à résidence par le préfet 

Première quinzaine de septembre 1944, sont enfermés derrière les barbelés, 145 soldats vaincus du Reich dont 107 Géorgiens, que l’on appelle " Russes blancs ", de l'armée Wlassov, et 30 Italiens, puis des collabos du Montreuillais. Ces derniers seront ensuite envoyés dans le camp de Châteaubriant.Montreuil Bellay : 

Les Tsiganes réintègrent leurs baraquements début octobre et ne quittent Montreuil que le 16 janvier 1945. Ils sont alors transférés dans les camps de Jargeau (Loiret) et d’Angoulême (Charente) où certains resteront jusqu’en mars... 1946. Le 16 janvier 1988, suite aux démarches effectuées par Jacques Sigot et Jean-Louis Bauer, une ancienne victime, est inaugurée, dans l’enceinte de l’ancien camp, une stèle, la première pour un ancien camp de concentration pour Tsiganes, mais les demandeurs durent en payer les frais, ce que fit Jacques Sigot, aidé de quelques amis.

Fin mai 1946. 4 camps fonctionnent encore. On veut fixer les nomades pour les préparer à la sédentarisation. 

Anecdote que Canaille le Rouge ne cesse de rappeler :

Quand un survivant libéré en...1946 exigea la reconnaissance de ses droits, de procédures engagées et gagnées par lui  en atermoiements administratifs, il lui fut attribué une carte ... d'interné politique pour ne pas à avoir à reconnaître la nature raciste des mesures qu'il avait du subir.

A la date de son internement, il entrait dans sa septième année.

Le carnet anthropométrique ne sera abrogé qu'en 1969 ... et immédiatement remplacé par le livret de circulation.

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