Le Ballon d'Annonay
est un ballon captif
... du MEDEF
Loin de prétendre vouloir ici briser le droit des parlementaires chargés de faire la loi, n’est-il pas pourtant nécessaire de regarder comment le temps des débats dans les deux assemblées est utilisé pour tirer les questions portées par le mouvement social vers un espace l’excluant.
Ce qui s'est passé ces dernières semaines à l'Assemblée nationale et les pratiques du gouvernement dont l'Annonéen ballon captif dirigé par le MEDEF est démonstratif.
Le pouvoir politique mais aussi les partis qui composent les hémicycles et les rouages de la partie "officielle parce que constitutionnelle" de la vie publique, dans un rapport de force établi en dehors et le plus souvent contre les acteurs du mouvement social, tendent à s’en approprier la dynamique quitte pour le plus grand nombre de ces formations à stigmatiser la rue quand la maîtrise leur échappe.
C’est toute la stratégie politique de nos institutions qui est ainsi mise à nue.
Il ne s’agit pas de se désintéresser du débat parlementaire ;il est un des moments de la démocratie. Mais il est indispensable de mesurer ce qu’il permet aux forces politiques de porter… et d’ignorer et ce qu’il appartient au mouvement populaire parce que légitime à devoir porter et imposer.
La représentation nationale quitte ainsi son rôle de représentation pour se poser en tutelle incontournable et obligée de la volonté populaire, ayant droit à l’interpréter, la détourner, voire la nier et la combattre, au mieux l’inviter à soutenir des projets non conformes aux exigences exprimées dans les entreprises établissements et dans la rue. La question de la CSG de LFI en étant un exemple emblématique.
Pour les uns chercher à se fabriquer une respectabilité que son fond idéologique lui interdit (le RN), pour d’autres baignées dans les esaux glacée du Capital masquer leurs fondations et superstructures antisociales congénitales (LR Modem etc). D’autres encore aujourd’hui au manettes, un de ses fers au feu, de faire passer en force les revendications de ce même capital pour imposer une régression sociale - recul de civilisation . Pour tous les autres masquer leurs responsabilités antérieurs dans le refus ou leurs abandons dans le combat émancipateur face au capital.
L’épisode des prises de position devant la réalité du caractère assassin des mesures portée par le pouvoir est éclairant . Très bien dénoncer ceux qui l’ont mis en lumière puis avec la désolidarisation de ceux qui ont des années durant démontré à la tribune le caractères criminel et sanguinaire des capitaliste et leurs VRP, l’aplatissement servile de celui qui après avoir le courage de le dire retire ses propos pourtant frappé du coin du bon sens en témoignent.
S’il n’y a d’issue que par l’expression et la pratique de la démocratie, celle-ci ne peut être cantonnée à les salles du château, réduite qu’à sa seule dimension parlementaire. Depuis la première réunion des Etats Généraux jusqu’à nos jours l’histoire de notre pays en témoigne.
Ce sont les peuples qui font l’histoire et ils la font d’autant mieux qu’ils ne délèguent pas à des élites en cénacle le droit de la construire.