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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

RIP ? cimetière de la démocratie

Publié le 4 Mai 2023 par Canaille Lerouge

le laminoir constitutionnel

RIP ? cimetière de la démocratie

 

Combien l’intersyndicale a eu raison de ne pas déléguer aux cheminements politico-institutionnels la lutte pour que la loi scélérate sur les retraites soit retirée. Si elle avait eu la faiblesse de ne s’en remettre qu’à cette solution proposée par certains comme issue quasi exclusive, si l’intersyndicale n’avait écouté que ces oracles avec ou sans écharpe à la Bruant, le mouvement populaire se serait retrouvé terriblement affaibli pour mener son combat.

Et pourtant, d’aucun avait dit :"’espoir" dans le RIP, est miroir aux alouettes. C’est t le piège dans lequel il ne faut pas tomber.

Petit rappel pour celles et ceux qui fantasmaient sur la perspective du RIP.

Lors de la révision constitutionnelle qui l’instaurera au détour d’autres questions, un seul groupe parlementaire s’y opposera sur le fond et de façon argumenté dénonçant entre autre un moyen supplémentaire de contrer la démocratie et l’expression populaire. Il s’agit du groupe des parlementaires du PCF d’alors.

L’actualité confirme la validité de ce choix. En creux permet de mesurer la profondeur et la nature des reculs d’analyse de ceux qui proposent d’y recourir comme réponses aux exigences populaires.

On ne soigne pas une infection dentaire aiguë en promettant une livraison de paracétamol pour dans 9 mois.

Mais plus grave est ce que révèle ce faux espoirs comme pertes de repères politique. Le conseils constitutionnel est un de ces pseudo arbitre du bon goût politique – qui comme tous les bons goûts -- fermente dans le conservatisme le plus réactionnaire. Composé d’un cénacle grassement payé pour émettre des avis qui ne servent qu’à justifier le maintien à tout pris de l’ordre établi.

Marx dans ce qu’il donnait à connaître de la réalité de l’État Bourgeois – Lénine approfondira le propos-- démontrait bien que cette organisation étatique n’est que celle de la domination d’une classe capitaliste sur celle qui produit les richesses pillées par le capital.

Dès ses premières écoles élémentaires, encore SFIC, le jeune PCF armera ses militants pour maîtriser ce concept d’État, sa nature de classe, lié à la lutte de classe. Cela commencera à devenir mou des genoux à la fin des années 80 avec l’illusion de la prise d’un pouvoir d’état possible par des alliances avec ceux qui s’acharnaient à refuser de changer la société. Pour autant, le refus de la révision constitutionnelle et le NON de 2005 montrait le maintien de quelques points d’ancrage qui aujourd’hui ont été rongés par les vents dominant du libéralisme accepté

Les illusions entretenues sur le possible choix du conseil constitutionnel est un indicateur de ces reculs. Pourtant, le mode de désignation de ses membres, les choix fait pour occuper les sinécures s’il en était besoin confirme : un gratin de politique et d’administratif grands commis de l’État installé là pour servir le capital.

Voir ces nantis gavés touchant une retraite pour certains depuis leur 50 ans (Fabius) confirmer pour le reste de la société...sauf les rentiers spéculateurs et agioteurs et autres l’allongement obligatoire de deux ans des carrières aurait dû immédiatement apporter une explication-riposte de classe. Son absence sur le fond montre le niveau des "oublis" voire des "reniements" que porte cet état de fait.S’il en fallait une preuve marquante, le titre de l’huma du 04 mai est révélateur des illusions entretenues : Le Conseil constitutionnel tue le RIP une deuxième fois

Le RIP présenté comme victime et pas comme outil alors que la camarilla de la rue Montpensier n’a fait que se servir du texte et l’esprit de la loi pour justement interdire une forme légitime de consultation de notre peuple, le RIP étant le siphon d’évacuation de ce qui reste de démocratie passée par le sanibroyeur du Conseil Constitutionnel qui a parfaitement joué son rôle.

En politique on ne prend pas de retard. On se trompe. Que cela se confirme au lendemain d’un congrès qui aurait pu permettre, s’ils se voulaient communistes, au adhérents du P"c"F de remettre la barre à bon niveau, cela n’ait pas été fait, démontre la peur des solutions indispensable à lier à la force du mouvement populaire pour s’affranchir de ce talon de fer de plus en plus dictatorial. Cela traduit une volonté de rester dans l’impasse. Et là pour rester courtois la direction du P"c"F persiste à s’enfoncer dans l’erreur laissant un boulevard à toute les formes de la réaction.

A croire que ce congrès a passé plus de temps à débattre comment échapper au qualificatif "d’armée mexicaine" quand un tiers de ses délégué-e-s sont membre de sa pléthorique direction nationale, moyen s’il en est d’assurer durablement une paralysie fonctionnelle. Pour faire la révolution il faut une organisation révolutionnaire, pas un casting instauré pour préparer Interville.

Les institutions de la Ve République dès le départ antidémocratiques sont tellement vermoulues au bout de 65 ans que même ses gardiens zélés pour se maintenir sont obligés de piétiner la majorité du peuple et de revendiquer cette "verticalité" du pouvoir expression nov’ langue d’un pouvoir monarchique. Ne pas mettre en débat le comment en changer vers quoi aller et proposer des pistes de réflexion permettant une réappropriation massive de la politique quand le niveau de conscience grandit de façon spectaculaire et ainsi de travailler à isoler la réaction est un magnifique cadeau fait au capital.

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