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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Saisonniers : la précarité assassine pour les vacanciers de luxe. Personne qui ne s'indigne ?

Publié le 5 Janvier 2013 par canaille le rouge in Coup de gueule

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/30/La_Clusaz_Janvier_2004.jpg/800px-La_Clusaz_Janvier_2004.jpg

Comme il est beau ce coin de la mort par précarité à 20 ans 

 

 

La Clusaz, une vitrine de l'or blanc, pépinière de champions et derrière, la précarité glauque du travail saisonnier.

 

Une région où hôteliers et promoteurs se sont échinés avec des aides politiques fortes à chasser le tourisme social qui leur a permis de voir le jour mais qui sent la sueur, pour implanter durablement des rentes à beurre sans se trainer les épinards:


Un incendie dans un fourgon, deux morts brûlés vifs, 17 et 20 ans.


Sur la presse nationale (en ligne) , silence.

Place à la ruine de St Trop ou au Koblencien potapoutinien.

Libé zéro pointé,

Figaro idem,  

Le Monde détail le CDD ...de Sérillon,

l'Huma traite des excentricités de Bardot.

 

Faut dire que le mort n'est qu'un obscur ouvrier fondeur d'or blanc pour les coffres de ceux qui se gavent de leur boulot. Ça compte pour quoi un ouvrier précaire alors qu'il faut couvrir le Paris Dakar ?  


Avant que La Canaille vous inflige son courroucé commentaire, voici ce qu'en dit un Dauphiné aussi "Libéré" que le Parisien du même métal :

 

"Voilà une quinzaine de jours que Thomas Schamberger était arrivé pour travailler aux remontées mécaniques, au téléski du Loup. « Il était super sympa » ajoute Émilie, également voisine du jeune homme et de son amie de 17 ans.

Des conditions de vie plus que précaires

Les camions des filles étaient encore stationnés hier matin sur le chemin des Rifroids. Une zone glacée sans eau, ni électricité où le soleil perce rarement. Bouteilles de gaz et bidons de pétrole sous les essieux témoignaient de conditions de vie plus que précaires. Des chiens tournaient autour des véhicules. « C’est aussi parce que nous avons nos animaux que nous ne pouvons pas aller dans un foyer pour saisonniers. D’ailleurs, la commune ne nous a jamais rien proposé » complétait Thibault, qui avait bien du mal à contenir sa colère.

Du côté de la mairie, on soulignait qu’habiter dans ces conditions relevait d’un choix. Alexis Bongard, directeur de l’office de tourisme, avançait : « 80  % de nos 1200 saisonniers sont logés sur le canton de Thônes, où les prix sont bien moins élevés que dans la station. Nous faisons beaucoup d’efforts pour favoriser le logement. Nous avons même un foyer géré par la Ville depuis 1994, avec 36 places. Et nous essayons de faire courir les contrats sur les deux saisons, hiver et été. »

Suite à une réunion de crise, le maire André Vittoz faisait savoir, par le biais d’un communiqué, que des engins municipaux allaient être mis à la disposition de saisonniers choqués afin de les aider à quitter les lieux du drame et s’installer sur le parking des Clus, à côté du Champ Bleu. Une solution de relogement allait être également proposée. Le message concluait qu’un chauffage défectueux pouvait être la cause de l’accident.

En début d’après-midi, la dizaine de jeunes concernés quittait effectivement la zone des Rifroids. « Au moins, là-bas, nous aurons du soleil et nous pourrons faire fonctionner nos panneaux solaires. C’est d’ailleurs ici que nous voulions venir initialement avant de nous entendre dire qu’on constituait une pollution visuelle » commentait Thibault, le plus âgé d’entre eux.

Hier, ils voulaient surtout des conditions d’accueil décentes, leur permettant de vivre dans leur camion. « Avec mon véhicule qui fait dix tonnes, je ne vais pas faire la route tous les jours entre Saint-Jean-de-Sixt et La Clusaz » concluait Émilie.

 

La Canaille a regardé l'interview du directeur de la station et ce qu'il a vu et entendu l'a mis dans une rage noire, rage que les lignes ci dessus ne vont pas contribuer à calmer.

Ce monsieur, bien au chaud sur le devant de l'office du tourisme déclare aux caméras "le risque dans ces fourgons c'est que plus on a froid plus on chauffe". C'est un peu dire "s'ils avaient moins chauffé il n'y aurait pas eu d'incendie". Et si les irlandais n'avaient pas embarqués dans les soutes du Titanic il ne s'y seraient pas noyés...sans jamais dire pourquoi en masse ils avaient embarqué.

Mais par contre si nous croisons le propos avec ce que le Dauphiné retient, cela donne aussi cela ;  « 80  % de nos 1200 saisonniers sont logés sur le canton de Thônes, où les prix sont bien moins élevés que dans la station." 

1200 SDF à statuts saisonniers précaires. Qui les emploi ? Pour quels métiers ? Quelles durées de contrat ? Combien de CDD qui devraient peut-être devoir être requalifiés en CDI ? Quelles conventions collectives ?

http://www.smic-horaire.fr/sites/default/files/emploi%20saisonnier.jpg

Allez donc jeter un oeil sur ce lien pour voir comment est présenté ce paradis qui tourne souvent à l'enfer

Appelons un chat un chat : 110 stations rien qu'en "Pays de Savoies" qui s'offrent les services de ce nomadisme social (La neige l'hiver, les plages l'été),  qui avec le reste des gens du voyage se partagent parkings et bords de routes comme aires d'accueils.

En ce moment travaillent et se gèlent plusieurs dizaines de milliers d'esclaves des latifundiaires de l'or blanc.

 

"On" est bien bon, la preuve "on" les loge...loin de la station ou la rente mobilise chaque M2. 

Et puis les noctambules, c'est bruyant, donc qu'ils alimentent nos ZUP précaires et nos terrains de camping ...en janvier, pour dormir, c'est plus calme.

Tout cela quand ce ne sont pas ces campements "sauvages" qui ne troublent pas inconsidérement les employeurs.

Sauvages entre guillemets, parce que c'est encadré:

Le même responsable devant le fait que tous ne sont pas disposés à quitter leur véhicule pour rejoindre les dortoirs. "Il n'est pas évident qu'ils les acceptent. Pour l'heure, la municipalité va donc les aider à déplacer leurs camions vers un autre emplacement."

Pendant les obsèques la vente des tickets continue !

Une question à poser : Pourquoi rester garer sur ces parking ? "Parce que, dit un des saisonniers, un appartement, c'est au moins 1.000 euros. Et on ne peut même pas y emmener nos chiens, notre seule famille." Quant tu en gagne primes et pourliches compris 1700...

Le même pointant le manque d'infrastructures adaptées : "Pourquoi ne nous donnent-ils pas simplement un terrain où il y a l'électricité et l'eau ? Avec l'électricité, personne n'aurait besoin de stocker autant de pétrole dans une telle promiscuité : on est tous entassés, c'est très dangereux..."

Ajoutons aussi ceci toujours pris dans l'article du DL : "Les camions des filles étaient encore stationnés hier matin sur le chemin des Rifroids. Une zone glacée sans eau, ni électricité où le soleil perce rarement. Bouteilles de gaz et bidons de pétrole sous les essieux témoignaient de conditions de vie plus que précaires"


Et roule Raoul, ça passe comme une lettre à la poste : dortoirs précaires à chauffage et sanitaires dignes d'un camp de réfugiés ou le fourgon sur le coin de parking.

Bidonvilles officiels puisque tolérés par les maires, préfets et dont les conditions matérielles sont portées par les plus dynamiques acteurs des CCI qui par ailleurs sont en plus d'être les commerçants du coin sont souvent maires et conseillers généraux, toujours notables.


Organisateurs de ces "hébergements", les mêmes qui nous décrivent (non sans raisons sur ce point) la monstruosité de cette "Chine communiste" au travers des conditions d'ébergement de ses ouvrier(e)s.  L'Est diaboliques vu d'un Ouest qui  vaut quoi de mieux ? 


 

Mais ouf, comme pour les usines d'Apple ou celles où sont de plus en plus fabriquées combinaisons, snow boots ou lunettes de ski, la morale est sauve, il y a un bidonville pour les filles, isolé de celui des gars. Faut- dire que dans ces contrées (à l'ouest, pas à l'est) nombre de dames patronesses militent activement contre la pillule surtout si elle est du lendemain. Il faut préserver les créatures qui sont payées à autre chose qu'à batifoller.


Ces patrons qui se gavent des recettes grâce à des gamin(e)s payés au smic vitaminé (ou pas) vont aller dire une messe et passer une annonce pour remplacer les morts ? 


L'organisation de cette précarité dans des zones par définition de climat extrême est une norme logique de vie imposée par des gens qui en discutent doctement assis un verre de Mondeuse ou de Roussette en main, au coin d'une cheminée avec vue sur le soleil couchant derrières les montagnes enneigées...à l'heure où leurs forçats de la neige rallument leur poêle à pétrole pendant que réchaufent leur soupe en boite ou la barquette de raviolis sur ce réchaud qui fera l'incendie.

 

Pas que depuis qu'il est en poste mais... faut dire, l'or blanc, ça sent le Sapin.


Canaille le Rouge serait curieux de savoir si le ministre du travail a immédiatement envoyé sur place des hauts fonctionnaires de son ministère pour jeter un oeil sur les contrats de travails et les conditions d'hébergement des 1200 saisonniers du coin. Devant ce drame, va-t-il au moins renforcer les moyens sur place de l'inspection du travail ?

 

 

On dirait que le titulaire du maroquin du 101 rue de Grenelle semble plus à l'aise pour distribuer des LH  aux patrons que pour aller là où le travail précaire tue.


Il est vrai que voir Sapin venir plancher sur un sujet, ce n'est pas forcement rassurant.


http://4.bp.blogspot.com/-cFSaT5-mtD4/UFczoYHPsGI/AAAAAAAAJXs/YQ1KwjRlLrs/s1600/INSPECTI.gif

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C
<br /> <br /> Allez voir<br /> <br /> <br /> http://www.forumsocialsaisonniers.com/<br /> <br /> <br /> il y a des réactions que Canaille le Rouge va mettre en<br /> ligne <br /> <br /> <br /> <br />