oui mais
genre
légion étrangère
En regardant l'actualité et sa presse sur la toile, ce 9 mai, La Canaille est tombé sur la page ci dessus.
S'il n'est pas question pour Canaille le Rouge de jeter la pierre au pauvre pêcheur, souci qui aura été jusqu'à signer la pétition pour protester contre l'acharnement judiciaire dont il a été victime servant à masquer des manœuvres frauduleuses de sa direction, reconnaissez qu'il est pour le moins curieux de voir l'Humanité même dans sa version dominicale nous servir une messe à la gloire d'un des fantassins dorés du capital tombé en disgrâce.
Parce qu'enfin, on ne devient pas trader comme on s'engage dans la coloniale par dépit amoureux ou un lendemain de cuite. Pour accéder à ce poste, il faut non seulement avoir fait des choix et donné des gages, comme les vœux au sortir du séminaire, il faut aussi les renouveler pour un culte où là, dieu est le veau d'or qu'il faut nourrir si on veut avoir droit au partage de ses bouses dorées.
Ensuite dans ce moment où la caractéristique majeure de l'acharnement judiciaire et juridique est d'abord contre ceux qui défendent les garanties sociales, n'est-il pas plus utile de rappeler que ce qui caractérise le métier d'un Kerviel, c'est d'avoir besoin de l'élimination de ces garanties pour faire grossir la rente et qu'ils sont les fermiers généraux du capital. Il le dit lui-même, il était "un bon petit soldat de la finance".
Sur le sujet de l'article, de plus, prendre comme objet de compassion un homme qui a été militant de la droite (UMP), candidat sur les listes municipales sous cette bannière et donc avoir fait le choix de valoriser la machine qui va le broyer, c'est un peu comme la mort d'un légionnaire sur un champ de bataille : c'est un accident de travail.
Les Traders n'ont jamais eu et n'ont pas d'état d'âme quand leur spéculation se règlent à coup de fermetures d'usines, délocalisations, expulsions, de paysans de leur terre et autre guerre des gangs vues du côté des oligarques.
Que le soldat Kerviel ait été sacrifié sur l'autel de l'intérêt de la Société Général n'en fait pas un poilu des tranchées d'une guerre boursière ni un maquisard des francs-tireurs financier. Au mieux, il permet un thème de scénario sur les mœurs de la caste dominante, mais pas un objet de compassion.
Disons-le franchement, dans l'histoire dela Société Générale, Jules Bonnot est plus digne d'intérêt d'autant que sa bande d'avant-hier était beaucoup plus réduite que le gang des traders d'aujourd'hui qui ont sur les mains beaucoup plus de morts.
"Bon petit soldat de la finance" ? Ce champ de bataille est-il dans le champ social aujourd'hui si prioritaire ?Un regard de très haut de la société où le secondaire sert à ne pas traiter le principal. Une démonstration de l'arrimage dans les cimaises des hors-sols.
On est très loin, très très loin de l'édito fondateur du journal que Jaurès voulait mettre au service de l'émancipation humaine et du combat contre le capital.