Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Histoire : la répression sous le règne de Louis Renault et le refus de mémoire aujourd'hui.

Publié le 28 Septembre 2015 par Canaille Lerouge in Résistance, collaboration Renault, collaboration, Renault, Billacourt, histoire, mémoire

et comment,

par peur de Billancourt,

la honte de classe perdure

du coté de Boulogne

Robert Créange de l’Association des anciens travailleurs de Renault,  porteur de la mémoire de la Résistance  a déploré que la mairie n’ait pas prêté son concours à cet hommage.

Robert Créange de l’Association des anciens travailleurs de Renault, porteur de la mémoire de la Résistance a déploré que la mairie n’ait pas prêté son concours à cet hommage.

Michel Certano qui fut secrétaire général du syndicat CGT de Renault Billancourt travaille avec persévérence à mettre à jour la mémoire de ce qu'on a appelé la forteresse ouvrière.

La répression qui précède la nuit de noce prolongée entre Louis Renault et le IIIe reich a été précédée de fiançaille peu platonique où celui qu'on appelait dans les bureaux et ateliers "mon ami Hitler m'a dit" avait engagé une mécanique répressive pour traquer le rouge et par tous le moyens, vraiement tous, se protéger de ce virus qui métait en péril ses profits.

Dimanche pour porter la mémoire de ces ouvriers traqués, arrêtés par la police française à partir de liste établies avant la guerre dans l'usine et tenues à jour par la milice privée de "p'tit Louis" et les brigades spéciales des renseignements généraux, une plaque a été apposée de manière militante puisque ceux qui persisent à endosser ainsi l'héritage moral du collabo refusent d'honorer les ouvriers patriotes internés déportés fusillés.

Michel Certano qui se présente comme "collectionneur de mémoires", quel beau titre ! , mène ce travail et actualise listes, dates, biographies.

De la belle ouvrage en matière d'histoire sociale, un outil pour comprendre la nature de classe de l'affrontement, les responsabilités de ceux qui se taisent, de ceux qui tournent la tête, de ceux qui invitent à passer à autre chose. Chacun ici les reconnaitra.

La vidéo de la cérémonie et le papier de Michel Certano

Par Michel Certano « Collectionneur de mémoire »

Comment a été établie cette liste de 162 noms ?

Ce dossier compilé par le travail de Michel Certano s’appuie sur le croisement des fichiers d’arrestations de militants de chez Renault figurant dans les publications de la Mairie de Boulogne et travaux de recherche d’Annie Lacroix-Riz, de Claudine Cardon-Hamet, d’Arsène Tachakarian, du dossier de Michel Boucq et du livre LES FUSILLES (1940-1944)

En septembre 2015, à partir de tous ces nouveaux documents, c’est au minimum 162 victimes entre 1940-1945 que j’ai recensées

Le nombre officiel des fusillés – déportés - internés militants de chez Renault (123)

publié dans le supplément Bulletin municipal de Boulogne n° 335 en Avril 2005

est bien inférieur à la réalité

  • 119 déportés « Renault » identifiés à ce jour………….contre 91 dans le bulletin de 2005
  • 33 fusillés identifiés à ce jour dont 23 « Renault »...contre les 15 fusillés de Renault et Boulogne dans le bulletin de 2005
  • 20 autres militants « Renault » encore internés à la libération identifiés à ce jour dans les prisons françaises…………contre 17 dans le bulletin de 2005

Soit un total de 162 au lieu des 123 d’avril 2005

Ne sont pas comptabilisés dans ce total de 162 militants recensés

  • les 18 de Renault fusillés au Mont Valérien en 1940 figurant en page 25 dans le livre d’Arsène Tchakarian.
  • La traces des 40 salariés arrêtés le 14 décembre 1942 place Nationale (note d’Annie Lacroix-Riz BA 2136 Renault APP grève Renault 40 otages) note reproduite dans un chapitre suivant « Service de répression Renault dirigé par le fasciste Duvernoy dès 1935 ».
  • Les morts au combat, qu’ils soient tombés sous l’uniforme de l’armé ou dans la résistance, ni des victimes civils des bombardements. C’est le cas de cet ingénieur, Pierre Lorrain, hissant le drapeau tricolore sur la centrale de l’île Seguin, tué par balle le 25 Août 1944 au matin par une patrouille allemande passant sur le pont de Sèvres le jour de la libération de Paris et les nombreux

Michel Certano 26 septembre 2015 m.certano@libertysurf.fr

Bonjour à tous,

Voici un lien pour voir le reportage de Samedi 26 septembre 2015 place Nationale « Hommage aux fusillés et déportés de Renault ».

https://youtu.be/1YSmk19mBqw

Samedi matin, lors du rassemblement de la place nationale, il m’a été demandé de faire état du nombre de militants de Renault- Billancourt fusillés – déportés - internés militants de chez Renault .

Je vous transmets l’état de mes recherches au 15 septembre 2015, sachez que cette liste reste incomplète.

Un grand nombre des camarades arrêtés étaient fichés par la police à partir de leur engagement dans les luttes à Renault-Billancourt.

Malgré mes demandes répétées, je n’ai pas obtenu de la société d’histoire du groupe Renault, la liste de 1938 des salariés licenciés .

Pour rappel :

La répression chez Renault en novembre 1938

1863 ouvriers de Renault-Billancourt sont licenciés, tous des militants actifs et furent dès 1939 les tous premiers à être arrêtés dans les camps.

  • 843 d’entre-deux étaient des responsables syndicaux ; parmi eux figuraient 78 des 82 délégués titulaires et suppléants des usines.
  • 82% du personnel licencié avait moins de 7 ans d’ancienneté ; 54,9% étaient des ouvriers spécialisés

283 arrestations seront maintenues. Incarcérés à la prison de la Santé, " subissant la promiscuité des bandits et des souteneurs ", les grévistes seront poursuivis pour " rébellion en bande ". Cependant, pour éviter leur traduction devant une cour d'assises, le chef d'inculpation sera modifié en rébellion simple " permettant le renvoi devant une chambre correctionnelle.

1938 Photos et documents Bulletin de la Section d’Histoire des Usines Renault « De Renault Frères. N° 29 Décembre 1984

La haine de Renault contre ceux qui refusent de subir sa loi ne s’arrête pas là. Ils les traînent en justice.

  • Les 283 passent en correctionnelle, par groupes de 15 à 40.

Ils sont systématiquement condamnés à des peines de six jours à deux mois de prison et de 25 à 100 F d’amende.

«Les émeutiers de Boulogne en correctionnelle», tel est le titre sous lequel Le Journal rend compte des débats qui se déroulent devant les 13ème, 14ème et 17ème chambres correctionnelles.

Débats souvent contradictoires " l'accusation est appuyée sur un rapport ronéoté et collectif" les témoins à charge ne reconnaissent pas nommément leurs agresseurs" Costes et Morizet déposent en affirmant la volonté pacifique des grévistes"

Défendus par 30 avocats, les inculpés comparaissent par groupes de 15 à 40.

Les peines prononcées vont de six jours à deux mois de prison et de 25 à 100 francs d'amende. Pour un même délit, la peine est souvent différente. " Parodie de justice, justice de classe " écrivent L'Humanité et Le Populaire. "

Ces procès, qui se déroulent dans une atmosphère politique et passionnée, font couler beaucoup d'encre. Par leur ampleur et leur sévérité, ils stupéfient les contemporains qui remarquent : «qu'il faut remonter à l'Empire pour trouver des jugements équivalents ».

  • 33 dirigeants syndicaux locaux ou régionaux sont eux aussi poursuivis, 19 sont inculpés.
  • Ils seront condamnés le 22 mars 1939 de quinze jours à deux mois de prison.

Parmi eux JP Timbaud, fusillé par les nazis en octobre 1941.

Ceux-ci finiront le travail commencé par Louis Renault et François Lehideux.

Cependant, dans les mois qui suivent, "des ouvriers seront acquittés en appel, d'autres verront leur peine réduite et sortiront de la prison de Fresnes où ils avaient été transférés "

Sylvie Schweitzer Et Bulletin de la Section d’Histoire N°29 l’année noire pages 187 à 199 article détaillé de Gilbert Hatry

Le 28 novembre1938, la direction fait parvenir à chacun des 28000 ouvriers une lettre expliquant qu’ils avaient de leur propre volonté rompus le contrat qui les liait à la société.

En conséquence, ils se trouvaient sans travail. Toutefois la direction donnait la possibilité à ceux qui le désiraient de solliciter un emploi par demande qui devait être renvoyée par retour du courrier.

Avant-guerre le flicage des militants de chez Renault était établi systématiquement dans les commissariats

Dans le livre Le Communiste à l’usine de Jean-Paul Depretto et Sylvie V. Schweitzer, édité par EDIRES en1984, au chapitre « Mouchardage et arbitraire » pages 36 et 37- page 51

Par la police, nous connaissons les adresses de cent militants communistes de l'usine Renault en 1925 (AN F 7 13 188): 16 % seulement habitent Boulogne-Billancourt, 28% Paris, 12% et 9% respectivement les communes proches d'Issy et de Sèvres

Le service de répression Renault est dirigé par le fasciste Duvernoy dès 1935. Il sera en place jusqu’à la libération

Extraits du livre d’Emmanuel Chadeau Louis Renault pages 111 à 112

Le service du personnel ouvrier est dirigé par Duvernoy entré aux Usines en 1919 avec, semble-t-il, la protection de Loucheur, il est, quinze ans plus tard, au faîte de sa puissance, qu'il exerce à l'intérieur comme à l'extérieur des Usines. Correspondant de la Sûreté, branche des renseignements généraux, il est aussi très actif dans les milieux des officiers de réserve, et, après le 6 février 1934, il ne cache plus, du moins en privé, ses sympathies ligueuses qui, un jour, le feront osciller entre les Croix-de-Feu, où on cherche à installer des “ chefs ” dans toute la France, et le parti populaire français de Jacques Doriot, un ancien communiste devenu admirateur des nazis. Il n'est pas incommodé par les fouilles de vestiaires que font des agents de surveillance à sa dévotion, ni par la découverte qu'on y fait, à l'occasion, de faux tracts communistes glissés dans les poches des ouvriers.

Il règne sur le personnel du service d'entretien, des gens qui ont le droit de mettre leur nez partout, qui sont toujours à écouter ici et là, même pendant les pauses, à qui il distribue des « primes ». Dans les réunions de cadres, il brandit volontiers les carnets où sont couchées des listes de «suspects».

Les contremaîtres -du moins ceux qui acceptent - sont priés de noter jusqu'aux absents, surtout les jours où, en ville, ont lieu des manifestationsl. «Il voyait des conspirateurs partout... la terreur qu'il faisait régner dans les ateliers... bloquait complètement la situation dans les usines...

On ne pouvait même pas aborder de banals problèmes d'hygiène2» Et, pour sortir du rang, mieux vaut être bien vu de Duvernoy, et aussi des chefs de tout niveau qu'il contrôle.

Or, tout ceci se fait «avec l'assentiment de Louis Renault » qui a laissé confier le recrutement de contremaîtres à des bureaux de placement ouverts par des anciens combattants qu'on dit proches des Ligues.

Le service de renseignement interne de Renault travaillait étroitement avec le Commissariat de Boulogne.

Sachez que tout le parcours du personnel était enregistré sur des fiches retranscrites en suite sur des micro fiches.

Le décret du 12 novembre 1938 s’élargit avec la loi du 18 novembre 1939 qui permet l’internement « de tout individu, Français ou étranger, considéré comme dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique»

Cette loi relative aux suspects est un des maillons du dispositif de répression mis en place contre les communistes et les organisations démocratiques.

La répression prend diverses formes: arrestations, perquisitions, radiations de fonctionnaires, internement.

Classée « secret », la circulaire n° 12 du 14 décembre 1939 (signée A. Sarraut, ministre de l’Intérieur), fixe les conditions d’application du décret du 18 novembre 1939.

Elle donne aux préfets le pouvoir de décider l’éloignement et, en cas de nécessité, l’assignation à résidence dans un centre de séjour surveillé, des individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique.

Ce décret-loi qualifié de «loi des suspects» est liberticide car il sanctionne le fait délictueux ou criminel, mais aussi, la supposée volonté de le commettre :

«L’organisation de sécurité ne doit pas attendre passivement d’être devant le fait accompli […] elle doit le pressentir et l’empêcher de se commettre. […]

Ce texte est grave, poursuit la circulaire, il place dans vos mains une arme redoutable, écrit le ministre de l’Intérieur aux préfets, il est exhorbitant du droit commun du temps de paix.

Cette loi et la circulaire qui donne aux préfets le faire interner tout individu, étranger ou non, suspect de porter atteinte à la défense nationale ou à la sécurité publique. Il s’agit d’une mesure administrative et non d’une mesure judiciaire. Elle n’implique aucun fait délictueux reconnu, aucun jugement, ni aucune condamnation. Ce décret-loi a été initié sous un gouvernement de la Troisième République, plusieurs mois avant la naissance de l’État français et du régime de Vichy.

http://prisons-cherche-midi-mauzac.com/varia/une-circulaire-du-ministre-de-linterieur-definit-les-modalites-dapplication-du-decret-loi-du-18-novembre-1939-7598

Le 30 septembre 1940, le chef de la gestapo parisienne BOEMELBURG envoie à son supérieur le télégramme suivant : «tous les communistes actifs connus et les fonctionnaires dont on peut attendre qu’ils puissent rédiger et distribuer des tracts ou être actifs d’une autre façon, doivent être arrêtés et transférés dans un camp.»

Le projet a été discuté avec l’ambassadeur ABETZ «qui a donné son accord, à condition que les arrestations, le transfert dans un camp, la surveillance, le ravitaillement, etc. soient effectués par les autorités françaises»

1) qu’on épargne nos indicateur

2) que les listes des arrêtés soient obtenues

3) que le matériel saisi soit examiné et que tout soit très discret. Il faut nous informer du succès des opérations»

Le premier camp d’internement ouvert en zone occupée, Aincourt, découle directement de la lutte anticommuniste dans la région parisienne, après l’accord, en octobre 1940, des autorités allemandes pour la politique répressive entreprise par le gouvernement de Vichy.

(Source : «La France des camps, l’internement 1938-1946» de Denis PESCHANSKI)…..extraits……

En 2015 on peut retrouver à partir de ces micro fiches le parcours de n’importe quel salarié de Renault ayant travaillé à Billancourt.

La société d’histoire du groupe Renault dispose pour sa part d’une partie de ces fiches (dont certaines de mauvaise qualité) mais la direction du personnel de Renault Siège possède en clair tous les données du personnel.

Il est donc possible de nous les fournir. Aucun obstacle technique ne peut servir de faux prétexte.

C’est donc bien d’une volonté politique que dépend la fourniture de ces éléments.

Pour modifier la position de la direction de Renault, nous avons besoin de votre mobilisation et de votre propre intervention pour soutenir cette démarche

Micro fiche de la direction de Renault d’avant –guerre

Exemple Fiche Yves Kermen

Archives Michel Certano provenant de la Société d’histoire du groupe Renault…

Créée en 1970, la SHGR est devenue "RENAULT HISTOIRE" en 2013

Commenter cet article
J
Après avoir fouillé les affligeantes périodes de notre histoire contemporaine (20ème siècle) et pour tenter d'éclaircir les nombreuses zones d'ombres qui bordent cette même histoire , sans être un expert ou un historien , j'en suis venu à la conclusion encore inavouée et comme de plus en plus de curieux perspicaces , QUE LE PLUS GRAND GENOCIDE ORCHESTRE sur la planète par le Capitalisme (haute finance , monarchies , aristocraties et hiérarchies religieuses) fut celui ...contre le COMMUNISME et contre l'ensemble de ses militants ou sympathisants .<br /> Cela n'exonère pas de ne pas garder en mémoire TOUS LES AUTRES GENOCIDES perpétués AVANT et APRES celui-ci .<br /> Si l'on continue à "taire" le plus grand des GENOCIDES , on laisse la porte grande ouverte au Grand Capital pour perpétuer l'accroissement et l'amplification en horreur d'autres GENOCIDES et pour les banaliser , toujours aux noms de la "démocratie" et de la "liberté". <br /> Quelques soient ses convictions politiques ou ses amitiés avec la Russie actuelle , il ne faut pas exclure de ce GENOCIDE , "l'oeuvre d'épuration communiste" entreprise en 39-45 par l'ex-URSS , qui SUT VIDER définitivement les sections communistes par millions , au prétexte fallacieux de défense de la patrie contre le nazisme et contre un conflit mondial dont les dirigeants russes de cette époque étaient PARTIE PRENANTE avec l'Occident et plus globalement , avec le Grand Capital . <br /> Je suis toujours persuadé qu'en France , mais aussi dans de nombreux pays où l'Occident (Europe et USA) et la Russie actuelle , ont des intérêts communs , mais inavoués ou "maquillés" en désaccords géopolitiques , le FICHAGE des communistes est TOUJOURS D'ACTUALITE !<br /> D'OU LA FRILOSITE MALADIVE MAIS SURTOUT LACHE DE NOS DIRIGANTS COMMUNISTES !<br /> La peur n'évite pourtant pas le danger ; bien au contraire ! Elle le stimule !<br /> J'aimerais de temps à autres , ne pas être LE SEUL à arborer avec ostentation et en tous lieux et circonstances , l'insigne COMMUNISTE à la boutonnière ; non pas par provocation mais simplement POUR MEMOIRE à l'égard de ceux qui par le passé , ont eu LE COURAGE de ne pas SE COUCHER devant l'INJUSTICE DE CE MONDE !<br /> Est-ce trop demander aux militants communistes français , européens ou internationaux que d'afficher leur opinion politique afin de CONTRER OUVERTEMENT le fichage existant à leur encontre . <br /> Ou à contrario , devons-nous par lâcheté et dès l'âge adulte , cesser d'EXISTER ?