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Le chef de l'Etat, dans son discours d'Avignon a martelé qu'il a « toujours été opposé à ces contrats jeunes »… Pourtant sauf problèmes graves de compréhension de la langue française par La Canaille, il semble bien qu'il les défendait pourtant lorsqu'il n'était que vizir en devenir et pas encore devenu khalife à la place du khalife.
Réécrire l'histoire pour la tourner à son avantage. Fa# l'a encore prouvé mardi, depuis Avignon. Il est passé maître dans cet art. Pour justifier l'extension à minima du Revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans, le chef de l'Etat a clamé ce « qui est (sa) conviction depuis bien longtemps » :
"J'ai toujours été opposé à des contrats jeunes à statut social inférieur. Je n'accepte pas l'idée que, parce qu'on est jeune, on a moins de droits sociaux que quand on est adulte. (…)
Pourquoi le CIP fut une erreur et pourquoi le CPE fut une erreur ? Parce qu'il est inacceptable dans la société française
qu'on n'ait pas les mêmes droits sociaux selon qu'on ait tel âge ou tel autre. »
Sauf que.
Le 16 mars 1994 sur le plateau de France 3. Interrogé sur l'opportunité de maintenir le CPE, il répond "bien sûr " et d'enchaîner : "Et si le CIP pouvait donner du travail à des jeunes ? Pourquoi n'expérimente-t-on pas ? Pourquoi manifester avant de savoir si cette formule va marcher ? (…)"
Sauf que
En déplacement en Guadeloupe le 9 mars 2006 (à l'époque
où il ne craignait pas de s'y rendre), devant la caméra de France 2 :
« Moi, je soutiens le gouvernement et le Contrat Première Embauche. »
Comme il ne semble pas avoir la mémoire qui flanche (le procès Clearstream le démontre) il ment, pensant que ses propos d'avant seront oubliés.
Il est fidèle à l'héritage de ceux qui l'inspire, une sorte de référence à Pétain: Outre les idées, il parie sur la mémoire courte possible des français.
Jetons rapido un coup d'oeil sur son projet :
Ce "RSAJ" sera donc l’une des grandes mesures « jeunes » de Nicolas Sarkozy : l’attribution du Revenu de Solidarité Active aux seuls moins de 25 ans qui pourront justifier de 3200 heures de travail pendant les trois années précédentes.
Ceux-là seuls (environ 160 000 personnes, pour un coût annuel de 250 millions d’euros à comparer au coût du bouclier fiscal) pourront obtenir un complément de rémunération (195 euros environ) lorsqu’ils ont un emploi, ou bénéficier du RSA de base (l’ex RMI) lorsqu’ils auront perdu leur job et épuisé leurs indemnités Assedic.
Donc il faudra avoir travaillé au moins à deux tiers de temps pendant trois ans. Ce qui n’est pas donné à tout le monde en arrivant sur le marché du travail. Pourquoi ce filtre ? Pour l’Elysée : il faut éviter que les étudiants ne bénéficient eux aussi d’un tel dispositif des fois qu'ils goûtent à la solidarité intergénérationnelle à laquelle il pourrait adhérer pour défendre toute la protection sociale (c'est ce point qui fait le plus tiquer les rentiers, patrons et autres vielles peaux de sa majorité).
Parce que leur parents ne pourraient pas suivre, parce qu'il faut réussir à se loger et manger bossent en même temps qu’ils suivent leurs cours, souvent dans des conditions difficiles, ces 40% des 2,6 millions d’étudiants, ce n'est pas au Vésinet ou à Neuilly qu'on en trouve le plus.
Dans ces 40%, rares sont ceux qui cumulent les amphis et un deux tiers de temps chez IKEA (il faut étudier, c'est la raison première de l'étudiant). Un dispositif qui aurait pris en compte un tiers de temps, ou un mi-temps aurait permis à près de 1 million d’étudiants, qui en moyenne gagnent environ 1/3 à ½ SMIC , de vivre un peu mieux. Vous n'y pensez pas!! Comment leur inoculer le virus de leur concurrence même si celle-ci est, par les règles de leur société, génétiquement faussée ?
Pour ces jeunes, avec le plan de Sarkozy, pas de caviar, au mieux, et pas tous les jours, des lentilles.