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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Stéphane Hessel. Plutôt qu'un discours maladroit de plus.

Publié le 27 Février 2013 par canaille le rouge in L'Utopie - çà se construit.

http://www.lexpress.fr/pictures/509/260744_stephane-hessel-auteur-du-manifeste-indignez-vous-le-18-janvier-2011-lors-d-une-manifestation-a-paris.jpg

 

 

L’Appel des Résistants, il est là, avec les siens, parmi les porteurs de ces valeurs là :


 

Par Lucie Aubrac
Raymond Aubrac
Henri Bartoli , 
Daniel Cordier
Philippe Dechartre
Georges Guingouin , 
Stéphane Hessel
Maurice Kriegel-Valrimont
Lise London
Georges Séguy
Germaine Tillion
Jean-Pierre Vernant , 
Maurice Voutey.

 

Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquê­tes socia­les de la Libération, nous, vété­rans des mou­ve­ments de Résistance et des forces com­bat­tan­tes de la France libre (1940-1945), appe­lons les jeunes géné­ra­tions à faire vivre et trans­met­tre l’héri­tage de la Résistance et ses idéaux tou­jours actuels de démo­cra­tie économique, sociale et cultu­relle.

Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacri­fice de nos frères et sœurs de la Résistance et des nations unies contre la bar­ba­rie fas­ciste. Mais cette menace n’a pas tota­le­ment dis­paru et notre colère contre l’injus­tice est tou­jours intacte.

Nous appe­lons, en cons­cience, à célé­brer l’actua­lité de la Résistance, non pas au profit de causes par­ti­sa­nes ou ins­tru­men­ta­li­sées par un quel­conque enjeu de pou­voir, mais pour pro­po­ser aux géné­ra­tions qui nous suc­cè­de­ront d’accom­plir trois gestes huma­nis­tes et pro­fon­dé­ment poli­ti­ques, au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais.

 

- Nous appe­lons d’abord les éducateurs, les mou­ve­ments sociaux, les col­lec­ti­vi­tés publi­ques, les créa­teurs, les citoyens, les exploi­tés, les humi­liés à célé­brer ensem­ble l’anni­ver­saire du pro­gramme du Conseil natio­nal de la Résistance (CNR), adopté dans la clan­des­ti­nité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retrai­tes géné­ra­li­sées, contrôle des « féo­da­li­tés économiques », droit à la culture et à l’éducation pour tous, presse déli­vrée de l’argent et de la cor­rup­tion, lois socia­les ouvriè­res et agri­co­les, etc. 
Comment peut-il man­quer aujourd’hui de l’argent pour main­te­nir et pro­lon­ger ces conquê­tes socia­les, alors que la pro­duc­tion de riches­ses a consi­dé­ra­ble­ment aug­menté depuis la Libération, période à laquelle l’Europe était ruinée ? Les res­pon­sa­bles poli­ti­ques, économiques, intel­lec­tuels et l’ensem­ble de la société ne doi­vent pas démis­sion­ner, ni se lais­ser impres­sion­ner par l’actuelle dic­ta­ture inter­na­tio­nale des mar­chés finan­ciers qui menace la paix et la démo­cra­tie.

 

- Nous appe­lons ensuite les mou­ve­ments, partis, asso­cia­tions, ins­ti­tu­tions et syn­di­cats héri­tiers de la Résistance à dépas­ser les enjeux sec­to­riels, et à se consa­crer en prio­rité aux causes poli­ti­ques des injus­ti­ces et des conflits sociaux, et non plus seu­le­ment à leurs consé­quen­ces, à défi­nir ensem­ble un nou­veau « pro­gramme de la Résistance » pour notre siècle, sachant que le fas­cisme se nour­rit tou­jours du racisme, de l’into­lé­rance et de la guerre, qui eux-mêmes se nour­ris­sent des injus­ti­ces socia­les.


- Nous appe­lons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les auto­ri­tés publi­ques, à une véri­ta­ble insur­rec­tion paci­fi­que contre les moyens de com­mu­ni­ca­tion de masse qui ne pro­po­sent comme hori­zon pour notre jeu­nesse que la consom­ma­tion mar­chande, le mépris des plus fai­bles et de la culture, l’amné­sie géné­ra­li­sée et la com­pé­ti­tion à outrance de tous contre tous. 

 
Nous n’accep­tons pas que les prin­ci­paux médias soient désor­mais contrô­lés par des inté­rêts privés, contrai­re­ment au pro­gramme du Conseil natio­nal de la Résistance et aux ordon­nan­ces sur la presse de 1944.


Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui com­mence, nous vou­lons dire avec notre affec­tion :

« Créer c’est résister. Résister c’est créer. »
Le 8 Mars 2004

 

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