Panthéon, mémoire et encore et toujours

Une Canaillophile a fait parvenir à La Canaille son coup de gueule à propos de la prestation de Blummollet au Mont Valérien.

Autant vous en faire profiter tant il est en phase avec ce qu'en pense Canaille le Rouge et nombre des échos qui lui reviennent de partout.

Comme l'auteure signe sa missive sous forme de lettre ouverte, La Canaille respecte son choix et laisse son nom. 

Juste une observation. Dans l'ex département de la Seine, Il est de coutume quand un ex président défuncte de lui consacrer un lieu public, souvent lié au transport amis aussi à l'histoire, à la culture voire au service public.

La RATP excelle dans l'exercice.

C'est  "Charles De Gaulle- Etoile", "Hopital Pompidou", "Bibliohèque François Mitterrand".

Pour Blummollet, le lieu est tout trouvé : la Station SNCF entre Puteaux et le Val d'or l'attend : une station

"Hollande valait rien" 

La lettre de la correspondante de Canaile le Rouge :

ENCORE UNE FOIS...AUCUN OUVRIER AU PANTHÉON!

Monsieur le Président, vous avez encore raté un rendez-vous avec l’Histoire !

Ce vendredi 21 février 2014, au Mont-Valérien, vous rendrez hommage aux victimes de la terreur de l’extrême droite nationale-socialiste et particulièrement à ces hommes venus de toute l’Europe autour du poète arménien Manouchian, ces noms connus par le terrible poème d’Aragon, L’affiche rouge. 

En cette période où un vent mauvais souffle sur notre pays et sur toute l’Europe, où la xénophobie, la haine de l’étranger deviennent monnaie courante, nous aurions pu espérer que ces héros soient également honorés au Panthéon.
Quelle leçon c’eût été ! 
Certes comme le dit le poète en parlant d’eux :
« Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants » 

et dans la strophe suivante Louis Aragon ajoute :
« Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants ».
Oui, n’aurait-il pas été judicieux d’apprendre à notre jeunesse à prononcer et à respecter ces noms étrangers, ces noms qui venaient de loin et qui donnèrent tout pour que la France fût libre.

Certes les femmes et les hommes que vous honorez en transférant leurs cendres au Panthéon, Geneviève Anthonioz-de Gaulle, Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay ont toute leur place aux côtés de Jean Jaurès et de Jean Moulin, d’Émile Zola et de Victor Hugo.

Mais certains ne manqueront pas de souligner que tous les quatre faisaient partie à titre divers de « l’establishment » politique ou scientifique de l’époque.

Une fois encore, le Panthéon sera vide de travailleurs ou d’ouvriers qui eux aussi ont construit la Libération de notre pays, le Conseil National de la Résistance et notre République.

Nous ne pouvons oublier que des milliers de nos compatriotes ont proposé le nom de l’ouvrière, syndicaliste et communiste Martha Desrumaux. 

Vous connaissez son parcours.

Permettez-nous de vous rappeler le courrier que vous a adressé Monseigneur Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne.

Vous le connaissez personnellement. Emmanuel Lafont vous a accompagné en Afrique du Sud lors de l’hommage rendu dans ce pays à Nelson Mandela.

Emmanuel Lafont était le seul blanc à Soweto dans les années 80 au temps de l’apartheid alors qu’en France beaucoup traité Mandela de terroriste !

« Monsieur le Président,
Que la paix soit avec vous.
Vous avez pris l’initiative d’ouvrir un débat sur l’introduction au Panthéon d’hommes et de femmes dont la vie témoigne de la force de leur caractère et du service rendu à la société française et je vous en remercie.
Puisqu’il nous est offert la possibilité de faire des propositions, je souhaite joindre ma voix à toutes celles et à tous ceux qui présentent la candidature de Martha DESRUMAUX.
D’autres que moi ont su déjà vous présenter la vie de cette humble ouvrière du Nord de la France, de son combat pour la dignité des femmes et des travailleuses dans la France d’entre-deux guerres et de sa participation à la résistance contre l’occupation nazie, au cours de la seconde Guerre mondiale.
La raison qui me fait soutenir vivement cette candidature, je la tire d’une expression de Dietrich Bonhoeffer, pasteur luthérien allemand assassiné sur l’ordre d’Hitler, qui écrivit ces mots lumineux : “ C’est une expérience d’une valeur incomparable d’avoir appris à voir les grands événements de l’histoire de ce monde par en bas, du point de vue des gens inutiles, des suspects, des gens abusés, de ceux qui n’ont aucun pouvoir, des opprimés, des méprisés, en un mot, du point de vue de ceux qui souffrent ”.
Dans l’espoir que vous regarderez cette requête avec bienveillance, je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs
Emmanuel Lafont
Evêque de Cayenne »

Dominique Belmer 
Simple citoyenne