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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Médiateur pour qui et pourquoi ?

Publié le 8 Juin 2014 par Canaille Lerouge in intermittence, social, luttes, culture, politique

A quoi

k'ça sert ?

Médiateur pour qui et pourquoi ?

Qui fournit la grue ? qui la pilote ?
 

 

 

 

A chaque fois que les pouvoirs sont coincés par un mouvement social partagé et soutenu, bénéficiant un soutien populaire, ceux-ci nous sortent de derrière les fagots un machin nommé "médiateur".

Les cheminots se souviennent de Le Ver en 95 mais avant, Lip a eu le sien tout comme les gars du Parisien Libéré.

Le plus souvent un haut fonctionnaire présenté comme "spécialiste de la chose" ou un parlementaire dont on veut promouvoir le nom afin de préparer un futur remaniement ministériel.

Double avantage ces médiateurs étant nommés lors de conflits sociaux, ils retirent la pression revendicative des travailleurs sur la part patronale et sont en cela des outils aux services du patronat puisque les négociations éventuelles se font en renvoyant dos à dos la cause et les effets. Comme les salariés ne débrayent jamais quand cela semble bien aller, ce stratagème permet de sauvegarder les interets de ceux qui sont toujours la cause des conflits.

Si de plus (heureusement ce n'est pas le cas pour les intermittents du spectacle) les syndicats (ou des syndicats) appellent à l'action non pas pour obtenir satisfaction mais des négociations chacun peut mesurer la façon dont ceux qui désignent le dit médiateur travaillent en fait pour le patronat en éloignant du centre de gravité des problèmes ceux qui exigent que leurs revendications-solutions soit entendues-satisfaites.

Dans le conflits du spectacle, la sympathie et soutien acquis de la part de Canaille le Rouge ne doit pas faire oublier que le fond du problème est la création de l'intermittence qui est déjà en soit une précarisation du contrat de travail lequel au nom de la saisonnalité et de l'organisation de la profession pousse massivement des salariés créateurs artistes techniciens dans une précarité plus grande que celle de la masse des salariés : devoir justifier d'heure de travail pour avoir une couverture sociale n'est jamais demandée aux parlementaires, haut fonctionnaire et patrons du spectacle.

Que nombre de ces derniers soient solidaires de ceux qu'ils emploient est une bonne chose et démontre que la production artistique n'est pas une production comme les autres et exige non pas de la précarité aggravée mais un encadrement social permettant la création.

Renforcer les garanties sociales est le tronc commun de toutes les luttes pour contrer le patronat.

Donner une légitimité aux revendications patronales quitte à faire de petites concession momentanées pour permettre à celui ce reprendre l'offensive est le rôle historique de la social-démocratie depuis que celle-ci a décidé d'être le "gérant loyal du capitalisme".

C'est ce que Valls fait avec sa nomination d'hier.

La solution du médiateur est un de ces outils qui va servir à prendre à témoin l'opinion public pour dénoncer "le jusqu’au boutisme" de ceux qui contesteront son arbitrage.

C'est un problème politique.

Robert Guédigian qui le mesure bien, pour sortie de l'impasse, demande dans une tribune la dissolution du parti socialiste.

C'est au minimum d'une telle naïveté que s'en est confondant.

La proposition revient à dire "il ne sont pas efficaces" ou "ils se trompent" ou encore "ils n'ont pas l'ambition de faire ce pourquoi "on" les attends". Candeur ou refus de voir la réalité ?

Le PS étant un parti de droite au service du capital, il a l'ambition de faire ce pourquoi il est attendu, il ne se trompe pas et il est efficace la preuve c'est qu'il arrive à illusionner Guediguian au point de croire que la rue Solferino pourrait prendre le trottoir de gauche.

Ce pataquès idéologique et l'absence d'une véritable organisation qui annonce frontalement combattre le capital pour s'en débarrasser est, mais ce n'est pas une découverte pour qui suit les p@ges de Canaille le Rouge ce qui permet au PS de faire illusion et de prendre momentanément le relais à chaque fois que la droite voire son extrême ne sont pas prêt pour pousser les feux.

En cela, le PS n'est plus la roue de secours du système mais a accédé au statut de roue motrice.

 

 

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