Est-ce par coqueteries professionnelles ou autres états d'âmes d'achaïques lourdeaux que les cheminots ont décidé le baisser manettes, poser sacoches et fermer les guichets ?
A ceux qui persisteraient à manipuler de telles inepties, le rapport sur la catastrophe de Bretigny, 11 mois plus tôt, rapport qui vient de réussir à percer malgré les directions de RFF et de la SNCF est pire qu'un réquisitoire contre les errements à faire disparaitre, c'est une lettre de félicitation à ceux qui par l'action revendicative permanente dont la grève qui s'engage ce soir, exigent une autre réorganisation du système ferroviaire, sa réunification, les moyens de son fonctionement et le pilotage par l'expertise de ses professionels non pas par la poignée de batteleurs de foires plus visibles dans les pinces fesses que dans les lieux ou se fabrique le service public.
De ce que nous en savons ce mardi à midi, repris par le Monde, c'est déjà ceci, le rapport rendu par un expert en accidentologie, inconnu sur les listing des syndicat de cheminots mais reconnus par ses pairs (http://i-t-a.fr/) et un déjà qui dit beaucoup:
Robert Hazan pointe l'état et la maintenance de l'infrastructure ferroviaire à la sortie de Brétigny. Après analyse poussée de la jonction où a eu lieu l'accident, l'expert assure que « sur les 154 boulons contrôlés par l'expert sur le secteur, 59, soit plus d'un tiers, étaient desserrés, cassés, ou carrément absents de leurlogement », écrit Le Parisien.
De même, sur le secteur étudié, « sur les 92 attaches présentes, une était absente. Les 52 attaches du coeur - la partie métallique centrale en « X » du système d'aiguillage - comportaient quant à elles 2 boulons cassés « antérieurement à l'accident », précise l'expert.
« Nous rappelons alors que, compte tenu des fréquents passages des trains sur les rails, le système boulon-écrou doit être présent et régulièrement resserré », souligne M. Hazan. Or, vu l'état des voies, « lors du passage de l'Intercités 3657, l'accident est alors inévitable », conclut-il.
Le BEA-TT notait déjà en janvier que « la moindre attention accordée aux anomalies affectant la boulonnerie par rapport à d'autres défauts des appareils de voie qui sont considérés comme plus critiques, ajoutée aux limites inhérentes à tout examen visuel notamment lorsqu'il est effectué sur des voies en exploitation, a pu contribuer à ce que cette défaillance ne soit pas détectée. »
La SNCF et RFF, toujours pas mises en examen pour l'accident, ne font pas de commentaire sur le dernier document qui a fuité. D'ores et déjà, une commission d'experts internationaux a été réunies pour analyser lapolitique de maintenance du réseau français et notamment la question du boulonnage des voies. Ils doivent rendre leur recommandations à l'été.
S'il ne fallait qu'une seule raison pour que les usagers soient non seulement solidaires mais apportent leur soutien actif à ce mouvement, l'article ci dessus devrait sufir à leur mobilisation