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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Les jugement tombent

Publié le 22 Juillet 2014 par Canaille Lerouge in politique, (in)justice

Les jugement tombent

c'est ce qu'on doit appeler un tribunal de police.

un manifestant qui refuse d'obtempérer ? 10 mois avec Surcis.

Un patron qui refuse "d'honorer " ses condamnations ? Quatre ans... de procédures avant d'être éventuellement contraint (en fait par peur de voir ses comptes bancaires saisie) et le plus souvent non condamné

Mais la garde des sceaux doit être en vacances.

La justice à de la classe. Marx l'avait bien dit.

Pour étayer le propos, mieux qu'une dissertation de La Canaille, le compte rendu d'audience publié par libé.

c'est quelque part un morceau d'antologie.

Le proc il faut condamner à tout pris "pour aider les causes justes"

C'est certainement ce qu'on dit ses ainés non épurés en 44 pour justifier leurs réquisitions.

A LA BARRE

Les premières comparutions immédiates suite aux interpellations lors de la manifestation propalestinienne avaient lieu ce lundi. Trois peines de sursis et une relaxe ont été prononcées.
C'est une jolie fille en débardeur rose moulant, petit chignon, le teint mat, de grands yeux brillants. Aux suspensions d'audience, elle plaisante avec les policiers qui l'entourent. F., 31 ans, a été arrêtée samedi à Barbès, au cœur de la manifestation propalestinienne interdite. Ce lundi, elle est jugée en comparution immédiate par la 23ème chambre du tribunal correctionnel de Paris pour violences sur les forces de l'ordre, en l'occurrence un jet de projectile. Elle conteste, nie l'intention agressive. Explique avoir simplement voulu se débarrasser d'une bombe lacrymogène qui aurait atterri à ses pieds. Le président du tribunal s'étonne: «C'est extraordinaire comme réaction !» Elle ne se démonte pas. «C'est un réflexe, je l'ai vue à terre qui fumait devant moi, vous ne le feriez pas, vous ?». «Moi, un objet fumant à mes pieds, non, je ne le ramasse pas, je m'en écarte.»
Les policiers lui ont couru après, elle s'est débattue, puis laissée interpeller.

Un témoin assure qu'il l'a vu viser intentionnellement les CRS avec son projectile. «Et sur la participation à une manifestation interdite, qu'avez-vous à dire?», interroge le président. «J'ai pris la responsabilité d'y être parce que je voulais y être. J'étais venue pour soutenir la Palestine, je ne pensais pas que ça allait dégénérer, que ce serait la guerre.» - «Et vous pensez que ces affrontements, ça aide la Palestine ?»- «Non. Mais le but des manifestants n'était pas que ça se passe comme ça. Après, il y avait des individus qui étaient là pour casser. Pas moi. Moi si j'y vais et que je commence à casser des trucs, je donne une mauvaise image de la cause. Ce n'est pas ce qu'on veut montrer.»

Le président soupire : «Je pense que ce que l'on retient de cette manifestation, ce n'est pas le soutien à quoi que ce soit. Je pense que les médias se focalisent plus sur les échauffourées que sur la cause.»

Le procureur renchérit : «Le résultat de cette manifestation, c'est que l'on parle de beaucoup de choses, sauf de ce qui pouvait la motiver au départ. On ne parle que de casse et d'incidents. D'autres manifestations vont venir. Ce qui importe aujourd'hui, c'est d'adresser un signal fort de découragement. Pour défendre une noble cause, il faut se rendre compte que certaines manifestations vont à l'encontre de cette noble cause.» Il demande une condamnation «qui revêt un caractère d'exemplarité»: quatre mois de prison ferme, plus six mois de travaux d'intérêt général. L'avocat de la défense s'insurge : «Elle ne va pas payer pour tout ce qui s'est passé à Barbès !» A l'issue du délibéré, F., dont le casier judiciaire comporte déjà des faits de violences, d'outrage et de rébellion, est condamnée à six mois de prison avec sursis, ainsi qu'à une obligation de 105 heures de travaux d'intérêt général.

Juste après F. comparaît E., 26 ans, ingénieur, arrêté samedi à Bastille suite à une altercation avec des policiers et au port d'un keffieh. «Mais je suis kurde ! Je n'étais pas en train de manifester, proteste-t-il. Mon keffieh est rouge ! Cela n'a rien à voir avec le keffieh noir des Palestiniens.» E. explique qu'il a vu une femme voilée chuter à terre devant un cordon de CRS, qu'il a voulu courir la relever et que c'est là qu'on l'a interpellé. Au bout de quinze minutes d'interrogatoire, il craque : «Écoutez, je ne voulais pas dire ça, mais vous allez m'y pousser... Je suis désolé pour ceux qui sont propalestiniens dans la salle mais... la Palestine, j'en ai rien à foutre. Je suis kurde. Qu'est-ce qui attaque le peuple kurde en Syrie ? C'est le Hezbollah. Et le Hezbollah, c'est le premier à défendre la Palestine.» Le procureur ne croit pas à son discours, ni à «l'étrange coïncidence» de sa présence devant un cordon de CRS. Il rappelle sa «rébellion» à l'interpellation et réclame quatre mois de prison avec sursis. Après délibéré, E. est relaxé.

Quasiment au même moment, de l'autre côté du hall qui relie les différentes chambres correctionnelles de Paris, comparaissaient, également en comparution immédiate, deux autres manifestants de samedi. Le premier, K., 33 ans, informaticien et père de trois enfants, est poursuivi pour avoir refusé de se soumettre à une interpellation, continuant à scander des slogans propalestiniens. Agrippé au bras par un officier de police, il l'a fait chuter au sol et l'a blessé en tentant de se dégager. Le policier a eu quatre points de suture sur le nez et trois jours d'ITT (incapacité temporaire de travail). K. explique que l'agent, en civil, l'a saisi de dos, et qu'il s'est débattu parce qu'il a eu peur et ne savait pas qui l'attrapait ainsi. Quant à sa participation à une manifestation interdite, il pensait que puisque des représentants du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) étaient là, «ça irait». K. a deux jours d'ITT, blessé à la cuisse, car le policier l'a poussé contre un mur. «J'ai participé en pacifiste», dit-il. Le procureur demande quatre mois de prison ferme avec un mandat de dépôt, bien que K. n'ait pas de casier judiciaire. Après délibéré, il est condamné à quatre mois de prison avec sursis et à 1 150 euros de dommages et intérêts à verser au policier.

Le dernier prévenu, N., 33 ans, avait été arrêté comme organisateur de la manifestation. Finalement, cette infraction n'a pas été retenue contre lui, et seuls lui sont reprochés la rébellion lors de son interpellation et la participation à un attroupement interdit. A l'audience, pourtant, on ne cesse de rappeler son rôle de leader «incitant les gens à se diriger vers le boulevard Magenta, haranguant la foule». «Je ne suis pas organisateur mais animateur, proteste-t-il. Je disais simplement des slogans au porte-voix: "Nous sommes tous des Palestiniens", "Résistance c'est la voie de l'existence", "Médias français montrez nous la vérité"...» La présidente le coupe. «C'est très différent des slogans que les policiers ont noté dans votre bouche: "CRS assassins", "Israël assassin", "Bêtar bâtard"...» N. est ingénieur depuis six ans dans une grande entreprise, il a une petite fille d'un an, et sa femme est enceinte de huit mois. «Avec cette histoire, j'ai compris l'importance de ma famille. Vous avez ma parole, je ne participerai plus jamais à une manifestation interdite», jure-t-il. Le procureur n'y croit pas. «Monsieur est un meneur d'hommes, quelqu'un qui a exhorté la foule, qui a demandé à deux cent personnes de rejoindre Barbès en scandant des propos inacceptables et déplacés. Les policiers ont dû faire face à une véritable guérilla urbaine dont vous êtes en partie responsable. Vous n'étiez pas là pour appeler au respect des droits de l'homme en Palestine, vous étiez là pour attiser la haine.» Il réclame six mois ferme avec mandat de dépôt. «Je crains que la semaine prochaine ça recommence, et que Monsieur soit là à nouveau.» L'avocat de N. rappelle son parcours de «père de famille exemplaire», n'ayant jamais eu à faire à la justice... «Il ne faut pas le condamner à de la prison ferme pour obéir aux médias ou aux politiques!», dit-il. Après délibéré, le tribunal prononce une peine de dix mois de prison avec sursis.

Ondine MILLOT

Toujours dans Libé, cette info à propos des condamnations : 

L'ancien ministre du Travail Xavier Bertrand a estimé mardi qu'il n'y avait «pas assez de sévérité» dans les premières condamnations de participants aux manifestations propalestiniennes interdites du week-end dernier,
«Je suis étonné. Avoir de telles condamnations, avec du sursis ou une relaxe... Je sais qu'il y a d'autres comparutions immédiates, je sais que la justice est indépendante, je sais qu'on a rien le droit de dire normalement, mais pour moi il n'y a pas assez de sévérité», a déclaré Xavier Bertrand
«il y a une responsabilité du gouvernement, car dans les réquisitions du parquet, du procureur, il faut des instructions de sévérité», a-t-il dit.

Pour le député-maire de Saint-Quentin (Aisne), «il y a un message global à passer de la part de l'Etat: ceux qui veulent défier l'ordre public, ceux qui veulent défier la République, ils doivent être sanctionnés. Et une sanction, à mes yeux, ce n'est pas du sursis, ce n'est pas une relaxe.»

Valls va piquer une colère : être doubler sur sa droite par un ex futur alors que lui est un futur futur...

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B
c'est clairement un colère politicienne...pénaliser plus n'y changeras pas grand chose, la casse n'est pas le fruit des manifestants, mais de groupuscules désorganisés qui ne s'unissent que pour laisser éclater la violence en cassant tout ce qu'ils trouvent et en agressant la police, a chaque manifestation importante à paris, et ce n'est pas forcément ceux que la police attrape, ils savent mieux que les autres quand courir...<br /> <br /> victoire du PSG, une fiesta bon enfant organisée?...ca dégénère...<br /> manifestation étudiante, slogans bon enfant?...ça dégénère...<br /> lutte sociales, victoires sportives, manifestation contre la violence?...encore et toujours...ça dégénère...<br /> on manifesterais pour la réduction du prix des salles de sport, ça trouverais le moyen de dégénérer...<br /> <br /> dès que la manifestation atteint un &quot;stade critique&quot; en volume de manifestants, une bande de casseurs ultra-violent apparaît...et pour n'importe quel sujet...les médias s'en emparent et tout le déferlement de haine et de violence transforme une lutte formidable en pêt de lapin foireux ds oubliettes médiatiques...<br /> <br /> personnellement, je suis contre la violence sous toutes ses formes (y compris verbale) mais j'essaye toujours d'approfondir les sujets pour savoir de quoi on parle...et pouvoir sortir tout débat du passionnel pour l'emmener sur la voie de la raison...<br /> <br /> ici : les manifestations pro-pal doivent réduire en &quot;volume&quot; pour gagner en &quot;lisibilité&quot;...plutôt que d'organiser des rassemblements massifs (qui vont dégénérer), mieux vaut multiplier les rassemblements, 1000 manifestations de 1000 personnes seront moins &quot;débordées&quot; qu'1 manifestation réunissant 1 000 000 de personnes, et montreras a la fois la mobilisation &quot;verticale&quot; par le nombre total de manifestants, que la mobilisation &quot;horizontale&quot; par le nombre de lieux de manifestations...quitte a donner des consignes pour organiser plusieurs manifestations simultanées a paris, pour &quot;diluer&quot; la concentration en &quot;casseurs&quot; potentiels et donc favoriser les autorisations a manifester...(en plus c'est un bon argument à opposer aux préfets réfractaires: plus de manifestations autorisées, cela dilue la présence des casseurs et réduit les risques et l'importance de possibles débordements)<br /> <br /> en même temps, je dit ça, je dit rien, je ne suis pas engagé dans ces luttes...j'essaye juste d'aider...