Janvier !
crient-ils
dans les salles de presse,
depuis les perrons
Janvier ! celui du marché noir
des idées glauques.
Janvier !
Crient-ils dans les salles de presse, depuis les perrons.
Repris en boucle par toutes ou presque les rédactions,
Comme un Gabin rue Poliveau
Au marché noir des idées glauques
Ils crient son nom.
Janvier !
Machine idéologique à faire peur,
qu'ils font tourner comme guéridon
son esprit qu'ils veulent frappeur
Clâmant sans cesse son nom.
Janvier ! es-tu là ?
Sur les tarmacs, dans les gares et les stations
sur les murs des prisons, ceux des centres de rétentions
sur les plans de licenciements,
ils écrivent son nom..
Janvier ! Nous, nous sommes las!
Pour les fermetures de gares, les tournées postales supprimées
pour les hôpitaux aux urgences engorgées
ils s'abritent de son nom..
Janvier !
Pour les gosses stigmatisés
dans les quartiers quadrillés
Pour ces silences par eux imposés
ils s'abritent de son nom..
Janvier !
Pour mieux traquer Celle qu'Eluard a célébrée
Que Moustaki a chanté
ils s'abritent de son nom..
Par ce premier mois de l'année
qui montre les fascistes assassins
et ceux qui s'en servent,
ceux qui devant le veau d'or et les philistins*
ont fait vœux d'être serves,
mois des soldes des Libertés,
La traversée des pourris s'est engagée
dès Janvier !
A nous de refaire de janvier sans jamais oublier les crimes
qu'un premier mois de l'année et faire cesser leurs rimes.
De dire NON à tous les fascismes, les racismes,
... et à ceux qui par petitesses politiciennes
tournent autour des libertés de penser, de créer, de chanter
de lire, d'écrire, de protester, d'aimer
comme une meute de Hyènes,
image fidèle de la bourgeoisie versaillo-parisienne.
* philistins (Georges Brassens) :
Philistins, épiciers, tandis que vous caressiez vos femmes
En songeant aux petits que vos grossiers appétits engendrent
Vous pensiez: "ils seront menton rasé, ventre rond, notaires"
Mais pour bien vous punir, un jour vous voyez venir sur terre
Des enfants non voulus qui deviennent chevelus poètes
Vous pensiez: "ils seront menton rasé, ventre rond, notaires"
Mais pour bien vous punir, un jour vous voyez venir sur terre
Des enfants non voulus qui deviennent chevelus poètes