Retour sur le texte de Sapir.
Ils font débat (Sapir et son texte).
Solicité pour clarifier sont point de vue sur ce FN que Canaille le Rouge persiste à nommer comme beaucoup F-Haine, Jacques Sapir précise sa pensée en posant une limite qui pour La Canaille marque le point non franchissable :
"À terme, la question des relations avec le Front National, ou avec le parti issu de ce dernier, sera posée. »"
Il précisera le 27 aout sans clarifier son propos
« J’ai dit à terme, et c’est une possibilité, et pas une probabilité, parce que nous ne savons pas quelles seront les évolutions que pourra connaître ce parti, ou un parti qui pourrait en être issu. »
Quel terme, quelle question, quelle relation ? Posée à qui ?
Si la question d'une large alliance politique pour combattre les forces coalisées pour défendre l'UE et son euro peut et doit être posée, les destinataires de l'interpellation ne souffre d'aucun droit au doute. le F-haine et sa galaxie n'y ont pas leur place.
De tel propos de la part de J.Sapir traduisent deux choses qui conjuguées tirent son argumentation dans des espaces incontrôlables qui conduisent au dérapage.
C'est d'une part croire que le F-haine serait fondamentalement opposé à l'Euro (ce qui dans la mesure où il est soutien affirmé du capital ravale cette idée à une figure de rhétorique), mais surtout alimente une idée que le dit F-Haine propulse tout azimut "il aurait changé" et en conséquence serait devenu fréquentable. outre l'occasion d'occuper les antennes estivales, c'est tout le fond du sinistre remake de ce Cid où une Chimène jouerait les Brutus pour paraitre honorable.
Ce qui conduit Sapir à cette approche non-soutenable est calé sur une référence historiquement non pertinente aux rassemblements de la Résistance qui en France produira le CNR et, contre la colonisation, aux Fronts de libérations nationales contre le colonisateur,avec ici des fragments d'une bourgeoisie nationale globalement compromise, et dans l'empire colonial part des bourgeoisies par interets de classe se positonnant au côté du peuple.
Sauf que concernant la France, dans le CNR, même si des éléments de droite voir très réactionnaire étaient présents (certains rattrapés au dernier moment pour ne pas laisser le bateau aux mains de la classe ouvrière et ses organisations), il n'était pas question d'avoir en son sein les forces fascistes où celle de la collaboration.
Or le f-haine dans sa composition, ses racines, son programme, ses critères et les références même ripolinés de nombre de ses cadres, est le surgeon de ce fascisme intolérable à en permanence combattre sans concession. Pour qui aurait le moindre doute, les pratiques et la vulgate là où il a pu accéder aux responsabilités le démontre en permanence..
Qu'est-ce qui pousse un esprit brillant à de tels errements ? Aurait-il changé ? Non, c'est plus grave et plus profond : il s'agit d'une conception de la souveraineté qui comme pour nombre de penseurs politiques même bien intentionnés ne savent la concevoir que dans son étroite approche nationale et institutionelle alors que la souveraineté au sens philosophique du terme ne peut par essence n'être que populaire, la dimension nationale à envisager à partir de l'histoire de chacun des peuples n'étant qu'une des facettes de cette dimension populaire qui assoit la souveraineté comme bien universel de nous.
Dit autrement, on peut avoir un grand esprit et se laisser emprisonner dans les rets des références bourgeoises. C'est le danger d'une pensée où l'approche de l'économie se fait déconnectée du mouvement social de ceux qui sont le moteur de l'économie : le monde du travail et ses besoins et intérêts. Le combat politique ne se réduit pas à l'alignement d'équations et de projections institutionnelles ou administratives théoriques à résoudre. N'en rester qu'à cela et prendre chacun des termes présents au tableau en dehors de sa réalité historique concrête, sa place dans un affrontement de classe rarement aussi brutal conduit à ces impasses.
Reste à J Sapir de se ressaisir ou alors il aura, tel une comète, traversé un moment le firmament politique, son panache aura éclairé la réflexion, mais il sera mangé par les lois de cet affrontement de classe et s'éteindra à mesure que la clarté se fera ou que ceux qu'il envisage d'associer l'étoufferont .
NB : rappelons à ceux qui sans attendre ont usé de ce texe pour régler d'autres comptes que c'est exactement ce que fait Tsipras avec l'ANEL qui est une extrême droite présentée comme policée mùais dont le programme se situe entre le F-Haine d'ici et le mouvement de De villers avec son refus de l'immigration, rejet du multiculturalisme et maintien de la présence de l'Église de Grèce dans les rouages de la société et particulièrement dans l'éducation.