De ci de là des militants plus ou moins heureux des évolutions du P"c"F disent les uns avec enthousiasme d'autres avec douleurs leur approche ce weekend de la fête de l'Huma.
Interpellé pour savoir si il sera possible de l'y voir, disons le clairement. Ce n'est pas la météo qui sera cause de son absence, il n'a pas de lombalgie et sait detecter les coucous et leur nichoir jusqu'au coeu de l'Ile de France.
Non, Canaille le Rouge ne met plus les pieds à la ce qui pour lui n'est plus le rendez-vous des révolutionnaire, qui s'annonce comme "la plus grande d'Europe" (cette annonce est déjà part de l'explication).
De toute façon, serait-ce si important? A coup sûr non. Comme les "maoïstes" de 2015 s'y donnent rendez vous en masse cela va certainement plus que compenser l'absence de La Canaille pour remplir les caisses du journal http://canaille-le-rouge.over-blog.com/2015/09/faut-il-pleurer-faut-il-en-rire-apres-un-detour-par-le-rotary-club.html
Pour ne pas se rendre à la Courneuve alors que pour lui ce fut un passage obligé pendant plus de 40 années, celui qui signe sous ce pseudo à quelques raisons cumulées pour cela. Elles partcipent du débat politique.
Sans vouloir en faire un livre, voici juste quelques éléments qui permettront à ceux qui auraient le loisir de s'interroger sur les raisons de cette distance qui est maintenant difficilement réductible. Cela renvoit au parcours militant ^personnel de celui qui signe Canaille le Rouge
Adhérent au PCF en 1968, outre dès son entrée à la SNCF en 1975 d'être militant de la CGT, il sera secrétaire d'une des deux cellules sur son dépot, la première responsabilité de section de La Canaille (en 1977) a été au bureau de la section des cheminots de Paris Sud Ouest ( gare d'Austerlitz), où prenant la suite de plus de plusieurs dizaines d'années de pratiques bien établies par des militants aussi formateurs que discrets et au passé prestigieux, il sera le coordonateurs des CDH et de la diffusion de la presse communiste. Ensuite, élu secrétaire de section, il aura entre autre été un des responsables politiques de l'exposition "le rail c'est la vie" d'une fête de l'Huma qui sera marquée par cet évènement et durant plus de 10 ans un des animateurs des activités des cheminots sur la fête avec le secteur entreprise du PCF des dizaines de stand de cheminots de toutes la france sur le site de la fête participaient à lui donner son contenu de lutte et de fraternité).
Diffiuser la presse communiste, une bataille difficile mais avec à Auster des résultats : en 1978, 313 HD payés par semaine au journal, 11 cellules 10 postes de vente militante, 25 correspondants de l'Huma sur le site, plus de 800 exemplaires de l'HQ diffusés sur les chantiers lors des ventes de masse. Après 1981, plus de 500 HD diffusés par semaine (il y avait 6000 travailleurs de tout statuts et professions-dont 4000 cheminots- sur le centre ferroviaire). Environ de 700 à 800 vignettes réglées pour les fêtes de 78 à 88.
Ensuite, changement de cap : c'est la courses aux abonnements qui préfigure l'abandon de la vente militante dans l'entreprise ; combien les patrons du privé comme du public ont été content. C'est le moment où la section de Paris Sud Ouest s'oppose à Fiterman ministe de tutelle qui au nom d'hypothétique J.O. à Paris engage la liquidatiion du centre ferroviaire.
Si à Paris la direction du PCF ne sera pas alors unanime pour le suivre, cela entamera cette prise de distances du parti avec ses sections d'entreprises, l'évincement de leurs animateurs des responsabilités dans l'organisation au plan départemental concrétisée par la mise en queue de liste des militants des boites habitant lescitées populaires pour les élections (mais l'appel à leur bras eux et ceux habitant en banlieue pour coller les affiches et distribuer les tracts par tout temps, lui, ne fera pas défaut)) et cette écoeurante noria des chercheurs de poste, notables divers qui prennaient rendez vous pour expliquer doctement leur place indispensable en positions d'élus. Telles les amanites tue-mouches dès fin août quand s'annoncaient les panneaux électoraux devant les bureaux de vote, on voyait poindre leur rouge chapeau plus ou moins maculés, le col et le pieds blanc. Déjà, pour la manif du premier mai, après un passage pour vendre le muguet, il faisait le pont et on les revoyait non pas pour le montage du stand mais le dimanche d'avant fête, à 13h00 pour mettre les pieds sous la table du repas des monteurs.
Dans les années 90, chacun connait et mesure la suite, la direction réelle du P"c"F, de fait s'établie au siège de l'ANECR (vers la Croix de Chavaux à Montreuil ). c'est le moment où les dirigeants sont maintenant entretenus par leur mandat et non plus par les cotisations et souscription. C'est la naissance de ces hors sols de la politique et le recrutement depuis sciences po ou les filières familiales des conseillers et attachés parlementaires.
Canaille le Rouge fait partie de ces communistes qui le sont toujours mais que le parti, par ce type de pratiques et prises de distance avec la vie concrête des boites et des cités, a décidé de quitter. Suivra l'effondrement électoral déjà ammorcé mais contenu, l'abstention et même par endroit le vote utile- vote PS laissant l'espace à toutes les démagogies conduisant des dirigeants migrant de la place du colonel fabien à officiellement se solférinoïser.
Cette stratégie qui a été le choix de la direction direction du PCF qui devenait P"c"F ne fut pas celui des cheminots communistes de Paris Austerlitz.
Tandis que l'équipage de la rue Lafayette et ses capitaines de bateau lavoir, avant de brader le siège historique du PCF, partaient vent en poupe, cap sur la baie de Solferino ; une navigation sur des eaux que La Canaille considère plus que fangeuses, leur route laissait des balises toujours visibles : après le "nous ne savions rien de la réalité des pays socialistes" par ceux qui se relayaient pour y passer leurs vacances quand nous nous battions pour étendre le droit aux vacances pour ceux qui ici en étaient exclus, cela a été l'horizon du marché indépassable, la mixité des capitaux caution des privatisations conduisant à cette l'Europe à "transformer de l'intérieur", la participation à ces privatisations (Air France, RATP et le volet transport de la loi SRU éclatant la SNCf etc.). Toutes ces composantes putrides d'un marigot où 80% des camarades de la section des cheminots de Paris Austerlitz, échaudés par les pratiques d'un Gayssot qui pourtant au départ bénéficiait d'un préjugé plus que favorable, puis cette fameuse phrase de R Hue appelant les cheminots à ne pas faire grève pour leur 35h00, vont les conduire en 2002 à refuser de persister à se salir les pieds ; "-180 cartes" sur le centre ferroviaire le lendemain d'un conférence fédérale où H Malberg sortira sont trop fameux "vous êtes libre de partir" (qui reste en travers de la gorge de La Canaille) lancer à ceux qui depuis 20 ans avaient à Paris sauvé le P"c"F, lequel gagnant (après que Pierre Laurent ait fait ses première armes pour truander les votes avec l'aide de G Moreau et N Borvo et nombre des recuits d'aujourd'hui de la direction parisienne du P"c"F, ses guillements qui ornent le "C" de ce communisme laissé en dépot chez "ma tante"* pour financer ses dérives.
Fête de l'Huma 2003, plus de stand digne de ce nom de la plus grosse section d'entreprise de Paris (et elle ne sera pas la seule cette année là à disparaitre).
Pour en 2004, parce que dénonçant ces pratiques, celui qui n'était pas encore Canaille le Rouge mais décidé à rester rouge se voit menacé sur la fête de se "faire casser la gueule" par des adhérents qui aussi peu cotisants que très discret à l'époque où il fallait prendre quelques risques pour se coltiner au pouvoir, au patronat et aux directions d'entreprise, mais devenus bras séculiers d'un ordre politique, faisant antichambre sur les strapontins des pouvoirs.
Voila pourquoi Canaille le Rouge ne met plus les pieds au pays de ces pratiques qui ne sont même pas déconcertantes tant elles sont empruntes d'une logique annoncée.
Ensuite les douleurs perso liées à cette situation pour renouvellées qu'elles soient chaque année à la mi-septembre ne se cautériseront pas dans la rancœur. Il faut avancer. Le combat contre le capital n'attend pas. Ce n'est pas parce que le P"c"F a décidé de quitter le plus grand nombre des communistes que le communisme comme alternative au capital n'a pas besoin d'une organisation révolutionnaire, de bras et de têtes, surtout de fortes têtes, pour persister à s'y ateller.
* "ma tante", en argot parisien, nom du "crédit municipal" remplaçant le mont de piété, où contre dépot de ses valeurs, ont pouvait obtenir un prêt en numéraire, les valeurs étant récupérables contre remboursement du principal servi par un intéret dont les taux est toujours mais de très peu sous le taux légal de l'usure.