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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Le mot, le vers, la rime comme une arme

Publié le 27 Décembre 2015 par Canaille Lerouge

Nous reviendrons ici

régulièrement

sur les poètes artistes et écrivains

de la lutte contre le fascisme

et

de la Résistance

 

Le mot, le vers, la rime comme une arme

Les membres du groupe Octobre sur le bateau pour Moscou, se rendant à l'Olympiade du théâtre révolutionnaire, en 1933.

Jacques Prévert

Poème écrit et joué en janvier 1933 (le jour où Hitler a été nommé chancelier)

L’Avènement d’Hitler

Braves gens vous pouvez dormir sur vos deux oreilles
Dormez braves gens
Dormez Mais… Krach… Krach… Krach….
Les banques de New York baissent leur rideau de fer
Les braves gens sont debout livides au bas du lit
Qu’est-ce que vous dites… Je suis mal réveillé
La bourse de New York va fermer
Comme c’est près New York.Comme c’est près…
Câblez… Câblez… Câblez
Ça va mal au pays de la prospérité
Ford demeure maintenant au rez-de –chaussée
S’il se jette par la fenêtre, on pourra peut-être le sauver…
Ça va mal …
Le bourgeois pleure des larmes et grince des dents
Il devient de plus en plus méchant…
Comme ce grand homme mythologique
Qui n’était sensible qu’au talon
Le bourgeois n’est sensible qu’au fric
Même quand on lui joue du violon
Il tuerait bien tout le monde pour garder sa maison
Mais il ne peut pas tuer lui-même
Il faut qu’on croie qu’il est bon
Alors il cherche un homme. Comme Diogène
Alors il trouve un homme au fond d’un vieux tonneau de peinture Hitler…
Hitler… Hitler….Hitler
L’homme de paille pour foutre le feu
Le tueur. Le provocateur
On présente d’abord le monstre en liberté
On le présente aux ouvriers
« C’est un ami presque un frère. Un ancien peintre en bâtiment »
Le moindre mal quoi !
C’est moins dangereux qu’un général
Un ancien peintre en bâtiment
Et maintenant 
les quartiers ouvriers sont peints couleur de sang
Là-bas c’est Hitler.
Ici. Demain.
Si l’ouvrier se laisse faire
Ce sera Tardieu ou Weygand ou un autre
Travailleurs attention.
Votre vie est à vous. Ne vous la laissez pas prendre
Socialistes, sans Parti, Communiste,
La main qui tient l’outil ressemble à la main qui tient l’outil
Serrez les poings
Travailleurs attention.
Il faut matérialiser votre haine
Haïr. Lutter. S’unir. Voilà nos cris.
Plus que jamais Prolétaires de tous les pays Unissez-vous !

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