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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Pour reconstruire l'Arsenal. Marx certes. Mais fouillons la malle à idées. De More à Erasme.

Publié le 23 Décembre 2015 par Canaille Lerouge in Histoire, idées, politique, Libertés

Nous ne sommes pas

des voyageurs sans bagages

Retournons nos sacs,

ouvrons nos malles.

Pour reconstruire l'Arsenal. Marx certes. Mais fouillons la malle à idées. De More à Erasme.

Sortons de leurs chiffons qui les protègent mais les enclouent les armes du combat des idées indispensables pour barrer le chemin de la régression et faire de l'armée disparate des gueux méprisés des hors sols d'aujourd'hui la force de ceux qui firent Valmy.

Canaille le Rouge il a peu a mis Thomas More l'Anglais ici dans la lumière. Au tour du Hollandais Erasme d'être convoqué sous les projecteurs.

Ces pères de la pensée moderne qui avec Rabelais leur disciple seront les pairs des penseurs des lumières. n'est-il pas temps de les convoquer pour le plaisir de l'esprit et se servir des armes qu'ils nous ont léguées ? 

Parce que nous sommes veille de Noel et moment de grâce pour ...ceux qui travaillent au mal du plus grand nombre, cette  pique d'Erasme pleine d'actualité :

La plus folle et la plus méprisable de toutes les classes humaines, c’est celle des marchands. Occupés sans cesse du vil amour du gain, ils emploient pour le satisfaire les moyens les plus infâmes. Le mensonge, le parjure, le vol, la fraude, l’imposture remplissent leur vie entière ; malgré cela, ils croient que leur or doit les faire passer pour les premiers de tous les hommes ; et il se trouve assez de moinillons flatteurs qui ne rougissent pas de leur donner en public les titres les plus honorables, pour attraper quelque petite partie d’un bien si mal acquis.

Erasme Eloge de la Folie

page 85 de l'édition publiée par

 l’Université du Québec à Chicoutimi

Le Texte dont est extrait ce qui précède est de 1511. De même que d'aucun se drappent dans la mémoire de Jaurès après s'être évertuer à étrangler sa voix, le gang des faussaires forfait et autres condotierre du capital ont annexé Erasme pour mieux le vider de son sens.

Canaille le Rouge vous passe le lien pour disposer d'une édition en français contemporain tous le mode La Canaille le premier n'a pas pu faire ses humanités à l'ombre d'un Gaffiot.

http://classiques.uqac.ca/classiques/erasme/eloge_de_la_folie/erasme_folie_fig.pdf

 

 

Pour reconstruire l'Arsenal. Marx certes. Mais fouillons la malle à idées. De More à Erasme.

Et notre si sympathique hérétique de poursuivre : 

L’esprit de l’homme est ainsi fait qu’on le prend beaucoup mieux par le mensonge que par la vérité. Faites-en l’expérience ; allez à l’église quand on y prêche. S’il est question de choses sérieuses, l’auditoire dort, bâille, s’embête. Que le crieur (pardon, je voulais dire l’orateur), comme cela est fréquent, entame un conte de bonne femme, tout le monde se réveille et se tient bouche bée. De même, s’il y a quelque saint un peu fabuleux et poétique, à la façon de saint Georges, de saint Christophe ou de sainte Barbe, vous verrez venir à lui beaucoup plus de dévots qu’à saint Pierre, à saint Paul ou même au Christ. 

Ainsi fabrique-t-on des Tapie vénérés par les chantres aujourd'hui appelé média, lesquels inspirés par leur maîtres ressortent-ils des frigos de l'histoire les restes avariés qu'ils espéraient bien un jour nous repasser. Des reliefs putrides qu'imprévoyant les générations d'avant--  dont celle de la canaille -- tout à la liberté retrouvée n'avaient pas ou mal nettoyés.

Guidés par leur comète Maréchalisée, les revoilà. Ils nous montre l'étoile brune et son halo bleuâtre affichés comme unique danger. Il est bien réel. Mais aujourd'hui ce sont les Valls, des Macron, des Taubira qui mages de mauvais augures au nom du besoin de lumière et de sérénité nous recouvrent le pays de ténèbres et arment les faiseurs de guerres.

Sur les guerres Erasme nous écrit ceci qui pourrait être aussi bien dit à l'antenne aujourd'hui :

On dira bien qu’en guerre l’intelligence joue un très grand rôle. Dans le chef, je l’accorde ; encore est-ce l’intelligence d’un soldat, non celle d’un philosophe. La noble guerre est faite par des parasites, des entremetteurs, des larrons, des brigands, des rustres, des imbéciles, des débiteurs insolvables, en somme par le rebut de la société, et nullement par des philosophes veillant sous la lampe.

On croirait que notre humaniste a pris ses notes et croquis au camp de Satory.

Pour ne pas être trop long, juste une petite(enfin, petite!)  dernière pour la route vous permettant de traverser la semaine du solstice d'hiver et de reprendre pied vers les jours s'allongeant.

Que nous dit Ersame à propos du chef, monarque exclusif de l'époque, aujourd'hui en France terre devenue  monarchie républicaine que Canaille le Rouge avait nommé "Monarblique" du temps des ténèbre sarkozienne où la méphistolférienne engeance symbolisée par Blummollet nous replonge.

Voila comment Désiserius Erasmus Roterodamus nous peint la réalité du Roi et apporte au tableau son brin de folie, seule réalité de la sagesse :

Erasme par Holbein le jeune

Erasme par Holbein le jeune

Dès qu’il a pris le pouvoir, il ne doit plus penser qu’aux affaires politiques et non aux siennes, ne viser qu’au bien général, ne pas s’écarter d’un pouce de l’observation des lois qu’il a promulguées et qu’il fait exécuter, exiger l’intégrité de chacun dans l’administration et les magistratures. Tous les regards se tournent vers lui, car il peut être, par ses vertus, l’astre bienfaisant qui assure le salut des hommes ou la comète mortelle qui leur apporte le désastre. Les vices des autres n’ont pas autant d’importance et leur influence ne s’étend pas si loin ; mais le Prince occupe un tel rang que ses moindres défaillances répandent le mauvais exemple universel. Favorisé par la fortune, il est entouré de toutes les séductions ; parmi les plaisirs, l’indépendance, l’adulation, le luxe, il a bien des efforts à faire, bien des soins à prendre, pour ne point se tromper sur son devoir et n’y jamais manquer. Enfin, vivant au milieu des embûches, des haines, des dangers, et toujours en crainte, il sent au-dessus de sa tête le Roi véritable, qui ne tardera pas à lui demander compte de la moindre faute, et sera d’autant plus sévère pour lui qu’il aura exercé un pouvoir plus grand.

En vérité, si les princes se voyaient dans cette situation, ce qu’ils feraient s’ils étaient sages, ils ne pourraient, je pense, goûter en paix ni le sommeil, ni la table. C’est alors que j’apporte mon bienfait : ils laissent aux Dieux l’arrangement des affaires, mènent une vie de mollesse et ne veulent écouter que ceux qui savent leur parler agréablement et chasser tout souci des âmes. Ils croient remplir pleinement la fonction royale, s’ils vont assidûment à la chasse, entretiennent de beaux chevaux, trafiquent à leur gré des magistratures et des commandements, inventent chaque jour de nouvelles manières de faire absorber par leur fisc la fortune des citoyens, découvrent les prétextes habiles qui couvriront d’un semblant de justice la pire iniquité. Ils y joignent, pour se les attacher, quelques flatteries aux masses populaires.

Représentez-vous maintenant le Prince tel qu’il est fréquemment. Il ignore les lois, est assez hostile au bien général, car il n’envisage que le sien ; il s’adonne aux plaisirs, hait le savoir, l’indépendance et la vérité, se moque du salut public et n’a d’autres règles que ses convoitises et son égoïsme. Donnezlui le collier d’or, symbole de la réunion de toutes les vertus, la couronne ornée de pierres fines, pour l’avertir de l’emporter sur tous par un ensemble de vertus héroïques ; ajoutez-y le sceptre, emblème de la justice et d’une âme incorruptible, enfin la pourpre, qui signifie le parfait dévouement à l’État. Un prince qui saurait comparer sa conduite à ces insignes de sa fonction, rougirait, ce me semble, d’en être revêtu et redouterait qu’un malicieux interprète ne vînt tourner en dérision tout cet attirail de théâtre.

Faites que ces armes à idées ne se morfondent pas sur leur ratelier. Qu'elles circulent et essaiment .

descendre désarmés et nus sur le champ de bataille seraient suicidaires.

Chercher dans les bibliothèques blindages assurés et munitions nouvelles.S'en munir, les distribuer. Les avoir avec soi au coeurs des mélées qui s'annoncent.

Le combat va être âpre, l'ennemi est sans pitié tant il sait ce qu'il a à perdre et nous à y gagner. Il est pour nos enfants et petits enfants impératif de ne pas le fuir... et de faire ceder ces forces qu'Erasme sait si bien brocarder.

Mais en attendant, tout cela pour vous donner rendrez vous de l'autre coté de la nuit de Noël

Bonne première partie de fêtes et à bientôt pour vous en souhaiter tout autant pour la seconde 

Canaille le Rouge qui vous salue bien

P-S si Érasme et les allumeurs des Lumières vous passionnent et si vous passez par Selestat (entre Strasbourg et Colmar), il n'y a pas que les guérites de fin d'année pour gogo à marchands du temple à y voir, prenez deux heures pour visiter la Bibliothèque humaniste. Vous ne le regretterez pas.

Canaille le rouge ne sait pas où en sont les travaux, voila le site pour en savoir plus :http://www.selestat.fr/les-atouts-de-selestat/la-bibliotheque-humaniste.html

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