Ou comment (excellement)
porter
les valeurs de la Résistance
L'article repris de FR 3
"pas question d'accepter une décoration venant d'un gouvernement qui ne respecte pas les salariés"
Camille Senon, l'une des dernières rescapées du massacre d'Oradour sur Glane, vient de refuser la proposition du premier ministre de l'élever au rang de commandeur de l'ordre national du mérite. Opposée à la loi travail elle ne veut surtout pas trahir les convictions de toute une vie.
A 93 ans , Camille Senon, garde un caractère bien trempé. C'est le 18 mai dernier qu'elle a reçu un courrier de Matignon l'informant qu'elle allait être nommée commandeur de l'ordre national du mérite, mais c'était sans compter sur son passé de syndicaliste et qui plus est à la CGT. Pour Camille Senon qui suit l'actualité au jour le jour et qui soutient les opposants à la loi El komri, "pas question d'accepter une décoration venant d'un gouvernement qui ne respecte pas les salariés" explique t-elle.
"Je veux rester fidèle à mes convictions"
Moins de 48 heures après avoir reçu la proposition de Manuel Valls, Camille Senon lui a adressé un courrier pour expliquer son refus d'être élevée au rang de commandeur de l'ordre du mérite . Elle explique avoir toujours milité pour plus de justice, de fraternité et de paix et que le contexte actuel déclenché par le gouvernement, estime Camille Senon ne va pas dans ce sens. "Accepter d'être décorée ce serait renier les engagements de toute ma vie ". Lors des dernières élections municipales à Limoges Camille Senon s'était présentée sur la liste du Front de gauche.
J'ai consacré ma vie à lutter en faveur de la paix
"Le massacre d'Oradour sur Glane je vis avec depuis 72 ans" explique aussi Camille Senon qui témoigne auprès des jeunes depuis des décennies pour qu'on n'oublie pas ce qui s'est passé ce 10 juin 1944 dans ce village de la Haute Vienne où 642 personnes ont été tuées par la division SS Das Reich. Ce jour là Camille Senon était dans le tramway la ramenant de Limoges à Oradour sur Glane, lorsqu'elle a vu les flammes dans le village. Elle faisait partie de la vingtaine de passagers qui ont échappé au massacre . Et " tout ce que j'ai fait depuis c'est pour le devoir de mémoire, ce n'est pas pour des décorations " conclut aujourd'hui Camille Senon.
Ce que ne dit pas l'article, c'est que Camille fut une dirigeante de la fédération CGT des PTT, secrétaire générale du syndicat des Chèques postaux dans le 15e arrondissement de Paris, alors la plus grande concentration de femmes salariées d'Europe, elle est de toutes les luttes, en particulier celles des femmes, mais aussi contre la guerre d’Indochine ou d’Algérie, et elle en responsabilité politique et syndicale en Mai 68.
Parallèlement à son activité de militante syndicale et au Parti communiste, responsable politique dans son entreprise, Camille est membre de l'Association des familles des martyrs d'Oradour-sur-Glane, avec sa mère, dès la fin 1944, elle est longtemps active dans l'Association des familles de fusillés et massacrés de la Résistance, (aux côtés de Mathilde Gabriel-Péri), dont elle devint présidente, dans l'Association du Souvenir des fusillés du Mont-Valérien, et à la direction de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP).
Une militante qui n'a jamais baissé les yeux. Une grande dame.
En juin 2015, Canaille le Rouge a eu la chance de participer à une visite d'Oradour où Camille attendait l'association de Paris de l'Amiclede Chateaubriant voves Rouillé Aincourt.
Une visite d'une haute tenue historique et politique qui pour tous les participants restera un très grand moment.
Anecdote nous étions une vingtaine a engager la visite à mi-parcours plus d'une trentaine de personnes s'était raccrochés à notrte groupe et ne l'on plus quitté jusqu'à la fin de la visite.