et qu'il faut
sans faiblesse
affronter.
Comment régler d’un seul coup deux problèmes qui ne relèvent pas du même espace de compréhension ?
Canaille le Rouge veut bien sûr parler du débat sur les tenues de bain qui pour certains sont idéologiquement et administrativement réglementables, encadrables, imposables, autrement dit ce devenu plus que pesant "burkini".
Cela à partir d’une question : le « cœur de cible », comme disent les marchands de cerveaux disponible, est-ce le morceau de tissu ou celles qui volontairement ou contraintes le portent ou doivent le porter ?
Oui ce vêtement est autre chose qu’un simple vêtement. Il est, comme le fut l’obligation de se découvrir devant le Seigneur noble ou ecclésiastique, de plier le genou pour tous, comme le fut la ceinture de chasteté en son temps, la coiffe ou foulard imposé aux femmes par l’église, un marqueur idéologique, signe de domination sexuée, dans une logique d’asservissement dont une des religions de leur livre commun fait aujourd'hui la une sans que les autres n’aient pas eu et n’ont pas encore aujourd'hui à leur passif des comportements identiques. (un passage du côté des pèlerinages et pardons bretons, même édulcorés par des décennies de luttes émancipatrices montre que la version Coran de la bible n’en a pas le monopole). Il n’y a qu’à se promener dans certains espaces publics et arrondissements parisiens pour voir combien les deux autres -juive et(ou) chrétienne- vis-à-vis de « leurs » femmes ont des pratiques y compris vestimentaires pas si éloignées de celles qu’ils stigmatisent chez certains musulmans aussi intégristes qu’eux. En cela, pour qui se veut si ce n’est révolutionnaire au moins progressiste, ne pas laisser de champ à ceux qui n’ont pour impératif social, politique, idéologique que de faire reculer l’esprit laïque qui pilote la République en s’attaquant prioritairement à la partie qui fait idéologiquement consensus entre eux pour leur imposer le fardeau : les femmes. C’est un combat de première importance pour briser cette branche d’une tenaille.
Dans une Déclaration dans laquelle Canaille le Rouge s’y retrouve assez bien, Axel Kahn écrit parlant de l’intégrisme source de cette campagne : et c’est un des points lourds de ce dossier : « Le rigorisme en question mérite d’être nommé, il se manifeste dans deux courants de l’islam, le wahhabisme de l’Arabie saoudite et des états du golfe, la doctrine des frères musulmans qui triomphe en Turquie. La France soutient les gouvernements les pays ……qui les soutiennent. »(Axel Kahn : toute la France-s'étripe-a-propos-tenues-balneaires).
Régler par arrêté ou décret ce que la loi ne peut et ne doit réglementer est la deuxième branche de la tenaille à briser. Outre de s’en prendre aux femmes, elle se sert d’un rejet alimenté par tout ce que la réaction compte de racistes pour à la fois ratisser électoralement par l’exclusion de l’autre et tenter de subvertir les principes républicains pour imposer une vision communautariste quasi concordataire de la vie en commun. Cette stratégie vise à faire de la question religieuse un passage obligé et un outil de clivage sociétal lequel sert à masquer la réalité de classe de la source des problèmes : les migrations historiquement liés au colonialisme et la mise en concurrence des peuples pour faire grandir les profits est depuis la traite négrière et les conquêtes coloniales le moteur pour gérer la pression sur la force de travail, de l’esclavagisme à l’importation de main d’œuvre, le communautarisme servant à écarter des solutions réelles d’émancipation.
Comment sortir du piège ?
D’une part ne pas baisser la barre sur la nature d’un féminisme indispensable pour porter la véritable égalité dans tous les compartiments de la vie sociale et (re)donner un contenu politique émancipateur de l’aliénation humaine lié à tout les rapports sociaux d’exploitation le capital étant la clé de voute de l’édifice à briser. D’autre part démasquer et mener les combats contre ceux qui veulent interdire par la loi comme pour ceux qui veulent légaliser le droit ségrégatif lié aux tenues vestimentaire. L’arsenal législatif actuel interdisant la dissimulation du visage dans les lieux et l’espace public étant suffisant. La loi interdisant de se voiler le visage étant en l’état un moyen de coercition suffisant.
Montrer la coalition des réactions à la manœuvre : réaction religieuse de toutes les parties sectaires de leur Livre, réaction politique des droites au pouvoir ou voulant y accéder, réaction de vengeance des colons d’hier s’en prenant aux enfants de ceux qui ont imposé leur émancipation (le cas corse est en cela un cas d’école).
C’est cet effort de clarté permanent et le combat pour les droits démocratiques de toutes et tous au premier rang desquels celui de jouir librement de son corps et de son esprit qui en fait un des combats émancipateurs jamais achevés et en permanence à remettre sur le métier.