Les déclarations se multiplient
Le communiqué de la CGT (enfin)
Ceux de B. Thibault et de L. Viannet
Communiqué de la CGT
C'est avec beaucoup de tristesse et d'émotion que nous avons appris le samedi 13 août 2016, le décès de Georges Séguy, à 89 ans, ancien Secrétaire Général de la CGT de 1967 à 1982.
C'est une grande figure de la CGT et du syndicalisme qui vient de nous quitter. Infatigable porteur de valeur humaine et des droits émancipateurs pour tous les salariés, c'est ce qui le guidera jusqu'à son dernier souffle.
Très tôt dans sa jeunesse, il s'engage dans la résistance au moment de la deuxième guerre mondiale.
De part son engagement en tant que premier dirigeant de la CGT, il aura à cœur de faire vivre la démocratie interne de la CGT. Tout comme, il laissera une place importante aux jeunes et aux femmes pour qu'ils/qu'elles prennent des responsabilités.
Sa responsabilité sera marquée notamment par les événements de mai 68 avec de nombreuses grèves dans les entreprises, qui conduiront à une augmentation de 35% du SMIG et de la création des sections syndicales d'entreprise, suite aux négociations de Grenelle et son relevé de conclusion.
Encore aujourd'hui, il était très attentif et au fait de l'actualité dans un monde où le capitalisme n'a plus de limite, faisant progresser la précarité et les inégalités de façon incessante. Il disait en 2013 :« Il ne suffit pas de s’indigner, il faut s’engager ».
Cette formule trouve encore tout son sens, avec la Loi travail et tous les choix politiques qui ne répondent pas aux revendications premières des salariés.
Georges Séguy sera inhumé dans la stricte intimité.
Un hommage lui sera rendu, en septembre, par la CGT.
Celui de Bernard Thibault (lu, approuvé et partagé par Canaille le Rouge)
Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT 1999-2013, Administrateur de l’OIT, salue la mémoire de Georges Séguy
La disparition de Georges Séguy plonge tous les militants de la CGT dans une profonde tristesse.
Georges au parcours de vie exceptionnel fut un résistant jusqu’à sa dernière heure.
Je veux saluer, avec un immense respect, la mémoire de celui qui fut pour moi parfois un confident, toujours une référence tant l’ambition et la vision qu’il portait pour la CGT demeure moderne.
Je suis persuadé que les organisations de la CGT sauront entretenir la mémoire de Georges Séguy dont la contribution, comme Secrétaire général, au rayonnement de l’organisation peut être qualifiée d’historique.
La réaction de Louis Viannet, secrétaire général de la CGT de 1992 à 1999
« Une grande figure du combat social vient de s'éteindre. La CGT toute entière rend hommage à celui qui l'a dirigé pendant 15 ans. Mais au-delà, c'est l'ensemble du syndicalisme qui est concerné par cette disparition, tant est important le rôle joué par Georges dans la recherche de toujours plus d'efficacité à l'action syndicale. Il avait une très haute idée du rôle que devait jouer la CGT dans l'affrontement avec les forces du capital, mais il était conscient de l'importance décisive de l'unité d'action entre toutes les forces syndicales. C'est le sens du combat, de sa nécessité qui constitue le fil rouge de son itinéraire militant. Certes, son père était un militant actif, mais il disait lui-même que c'est tout naturellement qu'il est entré dans un réseau de résistance à 16 ans. Son arrestation, sa déportation l'ont marqué pour la vie.
Dès son retour dans la vie active, il reprit sa place dans l'action syndicale, et, au fil des responsabilités qu'il a exercées dans la fédération CGT des cheminots d'abord, puis dans la confédération ensuite, il a sans cesse œuvré à la fois pour le développement du fonctionnement démocratique de la CGT et de la recherche de l'unité d'action.
Il gardait un bon souvenir des rapports établis avec E. Descamps, secrétaire général de la CFDT, lors du pacte d'unité d'action, qui a conduit à l'affrontement de 1968, encore fortement présent dans les mémoires.
Jovial, fraternel dans les rapports humains, Georges Séguy a certainement joué un grand rôle dans l'engagement de jeunes militants et militantes. J'ai beaucoup apprécié cet homme, les circonstances ont voulu que s'établissent entre nous des relations empreintes de fraternité et d'amitié. Je n'oublierai jamais ce cri de confiance qu'il a lancé devant le congrès où il quittait ses responsabilités : ‘‘La CGT, c'est beau’’ ».