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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Syndicat, congrès et luttes... de place ou de classe ?

Publié le 30 Janvier 2023 par Canaille Lerouge in Syndicat, CGT, Lutte de classes, revendications

Remettre la machine

sur de bon rail.

Syndicat, congrès et luttes... de place ou de classe ?

Chaque jour, concernant mon organisation syndicale, ce spectacle pour moi désolant des débats s’épanouissant sur les réseaux sociaux, des espades essentiellement si peu statutaires.

Après avoir longuement hésité, il me conduit brièvement à y mêler mon grain de sel mais sachant que je privilégie le débat mes structures d’organisation, ce que je viens de faire à l’occasion de l’AG annuelle statutaire de ma section de retraité.

Ce qui suit est à la fois ce que j’y ai exprimé mais aussi et surtout la traduction de ce qui s’est dit dans une réunion rassemblant une bonne cinquantaine de cheminot(e)s retraité(e)s.

La question du congrès confédéral s’affichant de cette façon sur murs et autres cages aux oiseaux, pas question pour moi de participer à toute forme de primaire façon PS ou de vote façon LR pour désigner le ou la secrétaire général-e de la CGT.

Non. Pas question pour moi d’aller choisir entre telle ou tel successeur potentiel du dit SG mais plutôt de donner mon avis sur des pratiques qui ne me vont pas. Déconnectées de la vie réelle en générale et de celles de nos modes de fonctionnement en particulier ; ils ont tendance à me créer plus que de l’irritation.

D’entrée, une affirmation : si les règles de fonctionnement de la CGT ne sont plus bonnes, il faut alors les changer. Mais cela ne peut être fait que par un congrès convoqués pour cela et les éventuelles modifications seront mises en œuvre qu’après un large débats à mener dans toute l’organisation. La nature confédérale de la CGT que tous revendiquent tous faisant que ce sont les syndicats et exclusivement eux jusqu’à l’adoption d’éventuelles nouvelles règles qui ont pour cela mandat statutaire et pas les bruits, les couloirs voire leur coalition, ni les antichambres extérieures.

En attendant, le 53e congrès est statutairement convoqué de façon statutaire. Cette question n’a pas été abordée et n’est pas à l’ordre du jour. Par contre, il y en a une qui demande à ce que les syndiqués dans leur syndicats disposent au plus vite des outils de ce débat et que ceux-ci ne s’entassent pas par piles filmo-conditionnées sur des palettes dans les couloirs du niveau RB du complexe confédéral en attendant le pilon.

Ensuite deux questions traversent l’espace dominé par les claviéripracteurs des réseaux sociaux. Un largement exploité :la question de qui va succéder à Philippe Martinez et l’autre, la première devenant si envahissante que la seconde est avec entrain être en train de glisser sous le tapis voire expédiée aux oubliettes ; que doit faire la CGT dans les mois à venir, comment le faire, la question des organisateurs et coordonnateurs missionnés venant après que la ligne soit définie. Quand un armateur fait construire un navire il ne le fait pas après avoir choisi le capitaine, voire l’équipe de la passerelle et la tapisserie des cabines mais d’abord pour savoir à quoi le navire va servir.

La première sera ici vite expédiée.

Que le premier responsable d’une association, d’un club, d’une organisation syndicale ou politique, réfléchisse au profil de celle ou celui qui doit lui succéder, contribution à un débat collectif impératif au sein du collectif qu’il anime, est pour moi une bonne chose.

Qu’il fasse des propositions est dans la norme dès lors que ce débat reste inscrit dans le cercle des pratiques statutaires partagées organisant les modalités de désignation, cela jusqu’au moment où l’organisme qui doit procéder à la désignation exprime sont choix à l’occasion de son congrès, moment premier de sa vie démocratique.

Mais que via la presse, le MEDEF soit informé avant la CEC ou CCN statutaire de la CGT (c’est de fait ce qui s’est produit) traduit au choix l’existence de bavards qui cherchent à se faire mousser ou d’une infiltration dans les structures au service de ceux que le syndicalisme a pour objet de combattre. L’année où nous commémorons le 80e anniversaire de l’accord du Perreux réalisé dans les conditions de clandestinité que l’on sait demanderait que certains, sans aller jusqu’à ces précautions extrême, réfléchissent au sens de leurs responsabilités et s’ils s’y refusent en soient écartés.

De mon avis, pour l’avenir d’un syndicalisme de lutte, de classe et de masse fonctionnant démocratiquement, le second point est plus important.

Un congrès de la CGT ne sert pas à désigner le ou la Chef(fe) d’orchestre , ni le premier violon et les chefs de pupitre d’un chœur voir d’un orchestre mais à écrire la partition, appelée orientations et contenus revendicatifs à traduire non pas dans des repères mais un cahier valant feuille de route que le congrès après débat dans les syndicats, et à ce moment là, aura validé pour alors efficacement aborder la question de sa direction, projet que le congrès aura discuté, amendé et voté.

Redisons le autrement la question c’est l’orientation et les contenus revendicatif, pas le profil du -de la -N°1.

Redisons le aussi, un congrès de la CGT ce n’est pas une primaire de LR ou de PS, pas les claquements de porte vaudevillesques côté cours du PCF, les tournois à lances vives qui règnent dans d’autres structures ou espaces, ni les adoubement porté officiellement côté jardin par le Grand Mamamouchi et sa CSG de la France Insoumise.

Cette glissade vers une présidentialisation des débats est apparue en plein jour lors du congrès préparé comme un concile façon "Papauté en Avignon", qui a initiée la pratique de façon désastreuse lors de la préparation du 50e congrès. L’expérience aurait du être suffisamment cuisante pour ne pas y retourner. Si la gourmandise est un vilain défaut il y en a qui manifestement aime à retourner glisser la main dans la bonbonnière.

Pendant ce temps d’autres débats indispensables pour avoir un congrès ancré dans l’actualité revendicative exige de reprendre le devant de la scène :

  • comment organiser la lutte pour la retraite à 60 ans et 37 ans 1 /2, l’échelle mobile des salaires,

  • la reconstruction de la protection social du droit à la santé, à un emploi justement rémunérée

  • la reconstruction d’un vrai service public.

Actualité et combat dans la durée :

  • l’égalité homme femme la lutte contre le racisme,

  • dénoncer les liens entre le patronat et la droite et son extrême (chartes d’Amiens).

  • Débat de fond servant à y tracer le cap : quelle place la CGT et son histoire dans le syndicalisme international, quel bilan de notre expérience au sein d’une CES qui connaît si peu les luttes sociales et tant les forums et colloques, CES où se rencontre plus de patrons que de salarié(e)s en lutte

  • Quel engagement au plus haut niveau possible de la CGT contre les impérialismes et pour la Paix ?

La CGT, est cela  ou est-ce la recherche du merle blanc qui fera un ou une SG de la CGT médiatiquement compatible ?

Mais, j’y reviens, porteur-porteuse de quelles orientations ?

Dans les lucarnes informatisées de toutes tailles, là où se fabrique cette action virtuelle qui très souvent évite aux virtuoses du clavier de se coltiner à la réalité réelle, le premier point transforme l’écran en une curieuse émulsion qui masque tout l’écran ne laissant filtrer que des silhouettes qui ont plus à voir avec d’autres débats qu’avec celui démocratique qu’exige une préparation de notre congrès.

Une fois cela pointé, et pour conclure par une pirouette, constatons que parfois même les décisions prises pouvant paraître les meilleures, elles donnent du grain à moudre à ces pratiques .

Un exemple pris dans l’actualité : la CGT à juste titre mène bataille contre l’exclusion numérique. 8 millions de personnes dans notre pays sont peu ou prou interdits d’internet pour des raisons diverses (technologiques, financières, absence de formation et d’aide à l’accessibilité à la technologie).

Nous sommes les premiers et avec raison à dénoncer cette exclusion organisée sur des critères de classe et de réponses technologiques aux exigences du capital par la classe dominante et ses relais politique d’État … Et la direction confédérale pour organiser la mobilisation et l’action pour les retraites nous pond une pétition en ligne.

De fait parce qu’hors diffusion par les réseaux virtuels et sociaux aucune mesure d’organisation n’est prise pour l’apporter -support papier- à ceux là - dont part des syndiqués. Sauf erreur de ma part quel dispositif adopté pour aider les UL, les petites bases rurale ? A quoi sert notre presse , NVO, vie nouvelle etc.?), D’entrée la méthode élimine ces 8 millions qui de fait sont de ceux que nous devons emmener avec nous.

Cette décision de pétition quand a-t-elle été prise, où, par qui ? Et point qui ramène au congrès A quoi sert le Peuple statutaire pour informer les militants des dispositifs pour organiser l’égalité d’accès à la connaissance des discussions et prises de décisions? (relire nos statuts).

Conclusion provocatrice : A force de regarder le dernier étage de Montreuil il y en a qui oublient que c’est le rez de chaussé hors les murs qui est notre ancrage. Garder la tête tournée vers le haut en permanence donne de l’hypertension et des vertiges jusqu’à pertes d’équilibre.

Alors camarades si on regardait devant et autour de nous, nous et là où nous posons les pieds pour débattre de ce qu’il faut construire pour atteindre des objectifs revendicatifs à faire définir par le monde du travail armé de nos réflexions de classe pour une action de masse décidée démocratiquement ?

Vous ne croyez pas que ce serait plus efficace pour relever le défit de la syndicalisation, plus gratifiant et efficace que de faire rebondir les bruits de couloirs ?

Ne Faudrait-il réfléchir plutôt à cela.


 


 


 


 


 

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