On ne forge pas des droits
avec les outils de l'ennemi des droits
/*-Devant leurs difficultés pour se sortir des crises sociales ou des débats sociaux, le référendum a toujours été le moyen-bouée de sauvetage des pouvoirs de droite. Il a même été constitutionnalisé justement pour cela.
C’était couru d’avance. Le piège référendaire mis en route, la macronie allait tenter de le refermer sur le mouvement social. Faire appel à cette entourloupe, c'est servir la droite.
Jamais un référendum n’a donné la main au peuple dans n’importe quelle crise sociétale ou sociale. De plus quelques soit le résultat, il laisse de la marge soit pour trafiquer ou interpréter les résultats soit les contester si pas conforme à ses attentes, voire même les contourner ; 2005 est dans toutes les mémoires.
Le recours au référendum pour transformer une colère en plébiscite d’une politique a de plus comme "vertu" pour la réaction de confisquer au mouvement populaire les initiatives qu'il a crée le laissant devant le choix de dire oui ou non à une question qu’il n’a pas posé, de déplacer le centre de gravité des lieux de luttes populaires vers les institutions qui lui sont éloignés dans une logique peaufinée depuis plus d’un siècle par tous les pouvoirs réactionnaires de la planètes qui y ont recouru.
Cela contribue à renforcer cet appareil coercitif d'état que le mouvement populaire doit combattre pour imposer ses exigences politiques sociales et revendicatives.
En cela, avec la proposition d’un référendum au milieu d’un mouvement si déterminé, puissant, se renforçant, avancer une telle solution où pourront s'exprimer ceux qui ne sont pas concernés par le projet et où seront exclus de l’accès aux urnes des millions de concernés (jeunes, étrangers vivant travaillant en France etc.) revient à offrir à l’ennemi de classe une porte de sortie inespérée. Ceux qui ont contribué à le tendre vont devoir s'expliquer.
n,k^ùgnn^ùPas étonant que le pouvoir et à ses commanditairesau face à un mouvement déterminé, puissant, se renforçant saute sur l'occasion. Cette demande de référendum est lui offrir une solution de sortie sur un plateau et l’aider à renforcer le côté antidémocratique des institutions de 5e République.
Que les forces de l’extrême droite y aient recours avec la droite, c’est la logique des choses. Que des forces se disant de gauche dont celle qui depuis 1958 dénonce l’autoritarisme antidémocratique constitutionnel, le référendum étant un de ses outils majeurs – est pour le moins une grave faute politique qui nuit au mouvement social.
L’heure n’est pas à regarder ces pas de deux qui se déroulent en coursive, mais à l’action.
Il va falloir que ceux qui prétendraient que les deux actions sont complémentaires viennent nous expliquer en quoi la pantalonnade de l’Assemblée nationale d’hier déplaçant le débat vers des fascistes que le mouvement social a réussi à marginaliser aura été une aide à ce mouvement