Mercosur, un marché commun
de la duperie
Le rejet du traité MERCOSUR fait l’unanimité du monde agricole contre lui. C’est normal tant les risques sont immenses de voir l’agriculture de notre pays sombrer sous les coups de dumping social et économique que porte ce traité.
Mais il est pour le moins surprenant pour ne pas dire exotique de voir la farandole des idolâtres de l’UE dansant à Lisbonne le 13 décembre 2007 rassemblés explicitement pour écraser le vote de rejet du traité de l’UE. Cela après une forfaiture commise par les parlementaires réunis en congrès à Versailles,.
A Lisbonne, les vingt-sept États membres de l'Union européenne transforment l'architecture institutionnelle de l'Union mais ne touchent pas au fond rejeté par le non au référendum.
L’article 3 du Traité de Lisbonne( TFUE) stipule que seule l'union peut légiférer et adopter des actes juridiquement contraignants, les états membres ne pouvant le faire par eux-mêmes que s'ils sont habilités par l'union, ou pour mettre en œuvre les actes de l'union. Cela concerne :
◦ Union Douanière ◦ Règles de concurrence intracommunautaires ◦ Union économique et monétaire ◦ Développement durable (conservation des ressources biologiques en mer et sur terre) ◦ Commerce extracommunautaire ◦ Conclusion de certains accords internationauxCe traité organise donc les abandons de souveraineté sur lesquels s’appuie la Commission pour dire que la ratification est de son ressort et s’impose à tous les pays membres. C’est dire si la responsabilité de ceux qui ont piétiné de le vote des Français en 2005 est grande. C’est-à-dire l’ensemble des juristes, des forces politiques économiques et sociales, qui avaient appelé à dire oui au traité proposé en 2005. Après le "non", ils se sont déclarés rassurés par ce que Giscard synthétisera avec ce : "Dans le Traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de traité constitutionnel, les outils sont exactement les mêmes. Seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils. La boîte, elle-même, a été redécorée, en utilisant un modèle ancien, qui comporte trois casiers dans lesquels il faut fouiller pour trouver ce que l'on cherche "
Le Congrès est réuni de nouveau le 4 février 2008. 560 parlementaires ont voté pour la révision et 181 contre, soit largement plus que la majorité requise des 3/5e des suffrages exprimés (445). 152 élus se sont abstenus, dont 143 socialistes. Le projet de loi autorisant la ratification du Traité de Lisbonne a ensuite été soumis à l’Assemblée nationale puis au Sénat. Les socialistes qui dénoncent aujourd'hui le Mercosur avaient appelé à dire oui au traité de 2005 et se sont ensuite abstenus a propos de celui de Lisbonne
Les députés français se sont prononcés les premiers en faveur du Traité de Lisbonne par 366 voix contre 52 et 22 abstentions. Aussitôt adopté par l’Assemblée nationale le 7 février, le projet a été transmis au Sénat. Les sénateurs l’ont adopté le 8 février par 265 voix contre 42.
Voir la FNSEA dénoncer le volet agricole du MERCOSUR alors que son président est à la tête d’"Avril’ un géant des huiles et des protéines végétales (Puget et Lesieur) est pour le moins croquignolet. Début octobre, Oleon, filiale d’Avril, est devenue l’actionnaire majoritaire de l’entreprise A.Azevedo Óleos, spécialisée dans la production d’huile de ricin et de ses dérivés, qui réalise 97 % de ses ventes au Brésil Oleon, l’un des acteurs majeurs sur le marché mondial de la chimie végétale (oléochimie). Une façon de « renforcer notre position sur le marché brésilien, où nous voyons un potentiel de croissance à long terme, en particulier dans les domaines des lubrifiants et des produits d’hygiène », son directeur général.
Entre le personnel politique maastrichtien de droite et PS, la FNSEA ainsi démasquée comme acteur des nuisances du MERCOSUR et la très R-Haine compatible "coordination paysanne" qui met à sac les outils de la protection sociale du monde agricole, la paysannerie française dispose de protecteurs qui ressemble plus aux gangs de Lucky Luciano qu’à la troupe accompagnant Robin des bois.