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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Alstom, attendre ou agir ?

Publié le 13 Septembre 2016 par Canaille Lerouge in politique, économie, industrie, cheminots, métallos

C'est un combat frontal contre le capital.

Il ne souffre pas de faux semblant.

La mise sous séquestre s'impose.

Quel parti est prêt à la proposer?

Alstom, attendre ou agir ?

L'histoire d'Alsthom (fusion de l'historique Société Alsacienne de Mécanique, constructeur de locomotives et de Thomson Houston puis la fusion avec Général Electrique) est directement liée à l'histoire de la construction des deux entreprises de Service public SNCF puis EDF GDF, ses dernières ayant servi depuis un demi-siècle de vache à lait aux profits du groupe deux fois recapitalisé sur fond publics avant d'être bradé par ceux à qui les pouvoirs publics ont pour cela abandonné les rennes.

wikipedia historique alst(h)om Alstom

 

La situation de quasi-monopole industriel fera de leur nationalisation (réalisé en 1981) la revendication politque majeure de disposer d'un des leviers politiques de la construction d'un secteur public et nationalisé industriel,  à partir de l'exemple de la réussite de Renault.

Alsthom nationalisé verra la coopération de deux entreprises, SNCF et Alsthom, pour à partir des études et recherches de la SNCF conduire à ce système mobile ferroviaire de très haute technologie qu'est une rame TGV. La SNCF fera de même avec la sidérurgie en particulier avec les rails longs soudé et la maitrise des conditions thermique de coulage, laminage et refroidissement qui permettront le passage homogène des informations de sécurité ou, en aérien,  le capatage de l'énergie et son pantho spécifique, autres éléments moins bien connus de la technologie de la grande vitesse.

La privatisation de la sidérurgie et d'Alsthom mais aussi de Général électrique ou de la sidérurgie nationalisée ne coupera pas les branchements qui deviendront accès pour pillages de la recherche publique livrée (pas même vendue) par la SNCF sur ordre du pouvoir et sous la surveillance étroite au sein de la direction du commissaire du gouvernement lequel trace la ligne à suivre. Cela en particulier sous Bergougnoux (ancien Président de Gaz de France ayant inauguré alors la répression contre la CGT) puis de Gallois qui viendra remplacer Le Floch-Prigent débarqué pour cause d'affaire Elf Total Fina.

D'ailleurs on peut dire la même chose de Bombardier (fabricant de motoneiges) qui dans les années 90 s'est vu offrir sur un plateau les ANF, un fleuron industriel du nord Pas de Calais, pour rompre les liens historiques avec l'ex Compagnie du Nord puis la SNCF afin de permettre d'internationaliser le capital et ouvrir à la privatisation et au pillage un service public à la pointe de la technologie, dégât collatéral mais intentionnel de la transposition en droit français de la directive européenne 91/440.

La question principale aujourd'hui n'est donc pas d'acheter des trains pour sauver Alsthom même si les besoins de modernisation et renouvellement du parc est réel, mais de faire revenir dans le giron public l'industrie ferroviaire qui ne vit et se développe que sur finances publiques (TGV, TER, TET etc.).

La question qui est à poser est celle de la reprise de la maitrise publique de cette branche décisive pour l'économie de la France, son indépendance et la poursuite du développement de ses capacités de recherches et développements.

Quel silence du côté de ceux qui se proclament alternative au système, et qui pour l'instant, pas même à l'intérieur de leur hypothétiques pôles publics, plus occupés qu'ils sont à préparer une élection présidentielle dont se moque la majorité des salariés de l'industrie ferroviaire. Ormis une très timideapparoche dans l'Humanité du 13/09, plus pétition de principes que proposition aux salariés, ils n'ont toujours pas avancé la moindre proposition officielle en la matière allant dans ce sens, pas de question interpellation du gouvernement.

Pourtant, vu la sommes des fonds publics injectés à pertes dans une activité stratégique pour l'indépendance nationale, une mise sous séquestre immédiates des usines du groupe s'impose.

Lier cete mesure de première urgence à l'intervention des CE et du Comité de Groupe pour continuer les activités de recherches et de production, et établir le rôle dévolu aux salariés d'Alsthom en collectif de gestion et de production, cela va faire hurler gattaz et le Medef ? c'est bon signe !

Voilà une série de proposition véritablement anticapitaliste à formuler et à aider à imposer. (Avec une réserve sur la place des élus tant la médiocrité des propositions de ceux en place les disqualifie pour parler au nom de leur mandant).

Entre Mélenchon qui dit vouloir quitter l'UE mais n'avance pas là-dessus, Laurent qui tortille du fondement pour y rester sans en être tout en gardant les moyens matériels que l'UE octroi, et ce piteux défilé de mode de tous les radis roses de ce weekend à La Courneuve, tous refusant de s'éloigner de l'assiette au beurre, c'est le grand silence. C'est qu'il faudrait chagriner l'UE qui n'en veut pas ? Et alors ! Notre peuple par référendum en 2005 a dit non à cette UE. Nous sommes dans notre droit.

Être solidaire avec les salariés d'Alsthom, ce n'est pas compatir à leur malheur ou les encourager depuis les tribunes à agir, voir exiger plus d'engagement de fonds publics dans une entreprise qui en a été gavé jusqu'à la dernière recapitalisation jusqu'à ces millions de CICE et qui distribue des millions de dividendes à ses actionnaires.

C'est avec l'exigence de la mise sous séquestre de l'outil industriel leur montrer que des solutions alternatives au capital s'appuyant sur les besoins à satisfaire en matière de réponse publique de service public sont possible à partir d'une volonté politique. C'est appeler les salariés à en faire un combat contre les choix du dividende pour celui de la richesse technologique et l'emploi qualifié.

Ce combat exige de s'affronter à toutes les droites. Celle au pouvoir, celles voulant y parvenir. Que la fête de l'Humanité soit passé sans que cette question ait été au centre d'une réflexion à faire partager montre combien la préoccupation électoraliste éloigne définitivement du combat anticapitaliste.

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