Pourquoi et comment cette montée
de ces remugles politiques ?
et si nous regardions les choses
du point de vue du capital ?
Depuis hier sur tous les tons, tous les modes, tous les horizons, tourne en boucle comme une litanie un " comment en est-on arrivé là ? " .
Ce qui permet à chacun de regarder la poutre qui vient d'entrer dans l’œil de la statue de la Liberté pour éviter de regarder le chevron qui vise celui de Marianne.
Par contre personne qui ne creuse le comment en est-on arrivé là ?
Canaille le Rouge vous fera grâce du calendrier qui de la préparation des primaires jusqu'au jour de ce que les commentateurs considèrent comme un Armageddon.
Plus intéressant est de voir comment s'y sont pris les hors-sols US (ceux que tous nomment l'establishment, où la politique est un métier avec ses filières, sanctuaires et dynasties), hors sols qu'il serait du plus mauvais goût de comparer au nôtre parce que bien sûr, nous n'y sommes pas soumis (attention au chevron il est là!).
Concernant les USA, depuis 24h00 cette idée revient : " Sanders aurait battu Trump ".
La Canaille n'ayant pas de boule de cristal, il n'ira pas s'aventurer sur ce genre de pronostic. Par contre, il est fort intéressant de voir pourquoi cette hypothèse (la présence de Sanders face à Trump ) ne s'est pas réalisée.
La bipolarisation américaine est organisée autour d'une alternance chargée de préserver le système et de le renforcer en jouant l’opposition entre minorité et (lire les ouvrages de Susan Georges) en exacerbant un sentiment de victimisation sociale des petits blancs pour entretenir le feu d'un esprit Klu Klux Klan face aux autres couches sociales qui traduisent la nature de classe du point de vue de l'histoire ségrégative des USA.
Démocrates et Républicains naviguent sur ces eaux et agissent pour qu'avec plus ou moins de traitement social (Démocrates) ou de brutalité ultralibérale (Républicains) le système se maintienne voire déclenche des dérapages déplaçant les bornes (ce qui s'est produit le 8 novembre).
Pour garder l'appareil politique dans cet état de fonctionnement, il est indispensable que l'affrontement visible soit violent de façon à masquer la complicité des alternants. C'est ce qu'a montré parfois de façons brutales voire obscènes une campagne électorale où, l'avez vous remarquer les pires ennemis se congratulent et s'appellent par leur prénom, se retrouvent dans les mêmes ventes de charité.
Les démocrates savaient que Sanders (quelle que soit par ailleurs sa réalité et les illusions autour de sa candidature) mettait un caillou dans la machine et il fallait absolument que ne surviennent pas au cœur de l'Empire un phénomène de type Jeremy Coburn qui viennent troubler leur bon ordonnancement.
C'est ce à quoi c'est employé le Parti démocrate en boostant par tous les moyens y compris la fraude la candidature Clinton.
Il fallait que la finale se joue au sein du club des milliardaires et pour cela l’âne Républicain savait que l'éléphant et son Trump, à la vue du bilan et des positions belliqueuses de Clinton, renforçait le vote petit blanc et poussait vers l'abstention les minorités stigmatisées par l'organisation politico sociale américaine. Les exécutions sélectives racialo-urbaines par la police durant la campagne alimentant les feux de la colère, le rejet par l'abstention face à la haine raciste des suprémacistes mobilisés et ratissant les victimes de la déconsidération prise de plein fouet par deux générations d’américain sur le chemin de la déchéance sociale, rassemblée ainsi derrière Trump.
Ensuite sil'essentiel du reste appartient au peuple américain qui continue de subir les suite de la saignée répressive qui de Mac Carthy à nos jours, qui n'a de cesse d'emprisonner, exécuter ses opposants, vu la place des USA sur l'échiquier mondial, nous ne pouvons rester indifférents et sans recherche de compréhension
Pour appréhender cette réalité Jack London son " le talon de fer reste " et " le courant souterrain " d'Albert Maltz restent d'une éclairante actualité.
Au final, s'il fallait nous donner une grille de lecture qui éclaire ce qui se passe aux USA, du point de vue de ceux qui, hors sols de tous pays s'étant unis, dominent aux USA comme ailleurs le paysage politico économique de la première puissance impérialiste du monde, nous aboutissons à la versionUS d'une situation qui de ce côté ci de l'Atlantique a son histoire : pour sauver le capital, la bourgeoisie américaine a choisi et fait avec Trump son " plutôt Hitler que le Front populaire ".