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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Elections professionnelles, podium, comment sont braqués les projecteurs.

Publié le 2 Avril 2017 par Canaille Lerouge

Sur la représentativité syndicale.

Elections professionnelles, podium, comment sont braqués les projecteurs.

Contribution à un débat qui doit sereinement s'ouvrir :

Il y a certes l'opération idéologique mais aussi un besoin de réflexion. Les organisations de la CGT vont à coup sûr s'y engager , cela ne dispense pas chaque syndiqué d'y apporter sa pierre.

Déjà, un constat : quasiment partout où la CGT peut présenter des listes aux élections, elle est en tête. Quasiment partout où il y a des luttes revendicatives les militants de la CGT sont soumis à des intimidations sanctions à la répression. Ce qui était l'apanage du patronat privé, encouragé par les gouvernements depuis 1986 (10 de Renault et autres etc.), est maintenant un moyen de combats pour casser l'emploi, privatiser les services publics. Cela ne peut pas ne pas avoir de conséquence sur les résultats. Le "management" par la terreur produit des effets désastreux pour l'ensemble des salariés, les militants aux premier rang. Les suicidés par les directions de la SNCF, à la Poste, à EDF-GDF, Orange ou ailleurs sont là pour le rappeler.

Une donnée à garder comme repère pour comprendre mais aussi combattre : le constat fait par la CGT de la désindustrialisation, réelle, et ses milliers d'emplois où le syndicalisme de lutte est au premier rang des victimes principalement dans le privé explique pour partie cette évolution. La substitution d'emplois conventionnels ou à statut par des emplois déréglementés, précarisés sont un frein à l'organisation et le patronat use de ce levier pour ses projets, donnant par ailleurs des moyens aux organisations conciliante avec lui (c'est sur la période de référence que le procès de l'UIMM et ses lubrifications des relations sociales a eu lieu)

Pour autant, cela ne doit pas masquer des insuffisances qui doivent être analysées pour être efficacement combattues.

Parmi celles-ci, deux points dont l'un semble en voie de rectification, mais demande effort persévérant : le flou qui s'installait et ne permettait pas d'identifier la nature de classe de l'affrontement ouvrant la porte à des consensus et aménagements au nom de la " fatalité des contraintes extérieures ", dégageant les patrons de leurs responsabilités jusque dans l'acceptation du vocabulaire patronal à l'exemple de ces " plans sociaux " qui sont des outils de casse sociale et économique . Chercher dans ce cadre un terrain de moindre mal et donc faisant le lit au club des signataires de la régression, CFDT en tête, a conduit ici ou là un terrain de moindre mal et donc faisant le lit au club des signataires de la régression, CFDT en tête, a conduit à effacer la nature du combat à mener et renvoi aux objectifs statutaire à effacer la nature du combat à mener. Cela renvoie aux objectifs statutaires de la CGT : l'amélioration immédiate et la volonté d'agir pour une société délivrée de l'exploitation.

 Le second point qui interfère aussi avec le débat politique : le positionnement sur les questions européennes. L'UE qui est l'outil à légitimer la casse industrielle au nom de la " concurrence libre et non faussée " qui dans ses principes non-discutables pérennise l'exploitation. Cette UE dont son appendice CES qui au mieux tente de mettre des cautères sur les jambes de bois quand elle ne valide pas les choix, outre qu'elle encadre une régression que sur ce plan la CGT ne dénonce pas assez comme consubstantiel à sa nature de classe , entretient l'idée qu'elle serait aménageable.
Ce n'est pas plus d’Europe ou d'autre Europe qu'il est question, mais bien de dénoncer celle-ci comme dans une multinationale, on dénonce à juste titre la direction française ET les choix pilotés depuis le siège de la multinationale. Sur ce plan , la CGT n'a pas encore reconquis toute l'indépendance indispensable à sa réflexion.

Cette non contestation sur les lieux de travail est aussi ce qui au plan politique alimente ou ne permet pas de combattre le vote f-haine (alors que celui-ci est une aubaine pour le patronat). Et donc il serait naïf de ne pas voir une corrélation entre la désertion des urnes ici, parfois le vote f-haine là et les éléments qui structurent la préférence syndicale dans les entreprises.

Il appartiendra aux militants actifs de voir comment corriger ce qui doit l'être, aux retraités d'aider aux efforts à faire (formation, assistance si demandée etc.). Cela devra être mis en débat et sanctionné par des orientations pour toute la CGT.

D'ores et déjà mesurons bien qu'avant de chercher une explication-réponse exclusivement dans la structuration des organisations (un débat qui ne doit pas être éludé) regardons quelles sont celles qui ont besoin de voir se mobiliser toute l'organisation pour les aider à organiser les luttes revendicatives qui sont les seules solutions durables et efficaces de reconquête. Ce sont les basses syndicales professionnelles et territoriales : syndicat d'entreprise ou (et) de site et les unions locales comme lieu permettant au plus près dans les bassins d'emplois de confédérer l'action.

Dernier point pour ce qui n'est pour canaille le Rouge qu'une première approche, le syndicat, c'est la revendication et le cahier revendicatif mis à jour par les syndiqués à partir de leur immersion parmi leurs collègues de travail. Cela ne doit-il pas conduire à en finir d'avec ces " repères revendicatifs " qui ne lient pas directions élues et activités permanentes, ne donnent pas la cohérence revendicative aux actions et conduisent plus à des rassemblements défensifs contre des agressions qu'à des mobilisations pour imposer des acquis à partir de revendications élaborées par les salariés , la syndicalisation étant un moyen de la conquête ?

Il semble donc utile de débattre de ces questions à partir entre autres de ce point de vue qui ne prétend pas être exhaustif. Cela permettrait de voir d'ici quelque temps la colère patronale et la tristesse de ses chiens de garde devant le fait que la CGT non seulement sera de nouveau en tête, mais creusera l'écart dans toutes les catégories possibles ou imaginable des salariés, du monde du travail et de la création.


 

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L
Absolument d'accord avec tes remarques sur les repères revendicatifs et la non-contestation de l'UE du capital et de ses directives dans les actions contre la Loi el Khomri et Macron. Ceci dit, la loi du 21 d'août 2008 sur la désignation des délégués syndicaux par les élections professionnelles et la représentativité syndicale nationale- mélange de suffrages dp et ce- a bougrement modifié l'action des UL et donc de la CGT dans les entreprises. En défaveur de notre organisation syndicale. Texte de loi avalisée à l'époque par la CFDT, l'UNSA... et la CGT. Quitte à me répéter, autrefois, l'UL ou la FD de l'entreprise concerné, désignait légalement un délégué syndical de la CGT. Quitte ensuite avec l'aide de ces organisations d'élaborer un cahier de revendications et de solliciter des élections professionnelles.