A force d'érosion,
de secousses socio-téluriques
la carapace se fendille puis de désagrège.
Le masque tombe.
Les oripeaux se révèlent guenilles
et s'effondrent.
Le roi est nu.
Tentons de décoder ces 12 dernières heures :
Les discussions avec le gouvernement ont été suspendues ce dimanche 2 avril en Guyane.
Le collectif portant la mobilisation sociale réclame notamment un « nouveau statut » pour le territoire après l’annonce d’environ un milliard d’euros d’engagements fait par les ministres Matthias Fekl et Ericka Bareigts.
Les discussions devraient normalement reprendre dimanche à 11 heures à la préfecture (16 heures heure de Paris), ont indiqué les participants.
Pour mesurer revendications, réponses et choix du gouvernement, il faut avoir en tête que le mouvement porte sur 428 points.
428 !! c'est dire le déni de reconnaissance sociale économique, civique.
Quelle illustration non pas d'un retard mais de l'état d'abandon de la vitrine spaciale hightech mais aux arrières boutiques coloniales.
Voici ce que propose le gouvernement :
Alors que es annonces en termes d’éducation, de la santé, de l’énergie, entre autres, sont jugées insuffisantes. A minima c'est 10% des crédits annoncés qui vont vers des activités à vocation répressive.
le journaliste du Monde relève :
Pour les différents pôles du collectif "Pou Lagwiyann dékolé" (« Pour que la Guyane décolle »), les choses sont claires : le compte n’y est pas. Justice, école, sécurité, santé, la série de mesures mises sur la table, pour la plupart « d’urgence », mais certains courant sur dix ans, n’a pas, jusqu’alors, mis fin à deux semaines d’un mouvement de protestation multiforme.
Au yeux du collectif, le gouvernement n’a pas pris la mesure des retards accumulés par la Guyane depuis des décennies, des dettes de l’Etat français à son égard, des besoins urgents à satisfaire et de la force du mouvement qui soulève et unit la population guyanaise à l’occasion de cette mobilisation historique.
Quand un peuple revendique aussi massivement un statut, c'est soit qu'il en est privé soit que celui dont il dispose ne lui convient pas.
Ce qui se joue de l'autre côté de l'atlantique, c'est aussi l'expression majoritaire du droit à la souveraineté débarrassé du colonialisme
Toujours selon les envoyés spéciaux des titres et agences (ce qui en soit indique un autre niveau de déficit) c'est l'élargissement du fossé et la façon dont il se creuse.
"Très rapidement, on a vu s’instaurer un véritable fossé d’incompréhension entre, d’un côté, un mouvement qui, aussi pacifique soit-il, se sent porteur d’une ambition historique et un gouvernement dont les jours sont comptés, qui a pris conscience de la force du mouvement, entend y apporter autant que possible des réponses concrètes et précises mais qui ne peut aller au-delà du possible. Impossible de rattraper en trois semaines trente ans de retard. Et que vaudraient des engagements qui n’auraient aucune chance d’être tenus ?
Le dialogue qui a commencé à s’instaurer entre la ministre des outre-mer – le ministre de l’intérieur a dû rentrer dès samedi à Paris compte tenu des autres obligations auxquelles il a à faire face – et les représentants du mouvement est donc des plus précaires. Mme Bareigts ne désespère pas d’un rapprochement des positions. Elle a proposé aux différents pôles du collectif (économique, santé, éducation, énergie, sécurité, foncier, peuples autochtones…) de continuer à discuter concrètement par ateliers."
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