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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Toujours pour construire l'alternative, socialisme, communisme et point de vue du travail,

Publié le 16 Juillet 2017 par Canaille Lerouge in politique, Pour réfléchir ensemble, L'Utopie - çà se construit., lutte de classe

 

Sur quelle base de réflexion

commencer la construction?

Toujours pour construire l'alternative, socialisme, communisme et point de vue du travail,

Une des pires avanies que la social-démocratie et sa dernière progéniture la solférinocratie aura fait subir au courant progressiste dans notre pays sera d'être parvenue à faire du beau mot de socialisme au mieux un objet de moquerie, au pire une injure qui rejoint, concernant l'autre facette de l'espoir collectif, ce "communiste" pris en étaux entre ses dérives et perversions réelles, voire certaines inventées de toutes pièces par la réaction (dont les précédents) pour en rajouter, et sa caricature bancale telle que claudiquant de nos jours place du Colonel Fabien.

Pourtant le capital débridé qui pousse ses feux, semant la mort physique et politique sur son passage, ne doit-il pas, plus que jamais, être frontalement combattu en proposant la construction de ce projet alternatif dont Canaille le Rouge ne cesse d'appeler à la mise en chantier et dont communisme comme principe, socialisme comme construction, sont les ancrages d'avenir qui restent d'une grande pertinente jeunesse.

Pour caractériser ce qu'il doit être (pas son contenu lequel pour être viable doit être défini par ceux qui se mobiliseront pour sa réalisation) mais pour bien montrer en quoi il est réponse à l'impasse sociale politique et économique où nous trouvons, il faut seulement caractériser de quoi ce projet doit être porteur et pour cela ce qu'il se doit de détruire.

Il s'agit de porter le point de vue du travail pour détruire le rapport social d'exploitation qui nourrit le capital.

Simple à dire encore que rarement formulé clairement.

Une éradication pas à décider par décret, par une soudaine lubie de penseurs plus ou moins inspirés et éclairés, mais à partir d'un constat simple : le travail et donc les travailleurs sont les seuls à produire les richesses qui alimentent le mouvement des sociétés.

Ces richesses sont les leviers qui  portent ou freinent  l'humanité selon qu'elles sont utilisées par ceux qui les produisent dans l'intérêt du plus grand nombre ou captées par la minorité de ceux qui, par spoliation des producteurs et intensification permanente de leur exploitation, les accumulent sous forme de capital financier.

Entendons nous bien; il s'agit bien du point de vue du travail, pas de celui du salariat qui a certes des intérets immédiats à défendre mais à faire disparaître tant ce salariat est par sa nature un des avatars du capital comme moyen de contraindre le travail et ne lui laisser que les moyens de reproduire sa capacité à produire les richesses.

 

Ce point ,au passage, levant une question qui interpelle le mouvement syndical singulièrement celui qui se détermine sur des bases de classe : faut-il un statut du travail salarié ou ne doit-on pas plutôt agir pour la suppression du salariat et l'avènement d'un statut du travailleur producteur librement associé hors du rapport de subordination induit par le statut salarial ?

C'est un sujet de désaccord de Canaille le Rouge avec son syndicat, pas majeur au point de tendre vers une rupture mais important au point de poser la question en permanence dans les instances et congrès statutaires.

Non. Le travail comme étant cette spécificité du génie humain qui s'il n'est pas confisqué par l'accumulation et le profit capitaliste permet d'interdire les gâchis, le productivisme de la rentabilité et de l'accumulation consubstantiel à la spoliation de ceux qui créent les richesses.

La réponse à cette question permettant incidemment de poser celle et d'y apporter réponse sur le bilan d'affiliation à la CES qui non seulement ne remet pas en cause le lien de subordination mais le revendique comme moteur économique au nom de la concurrence libre et non faussée qu'elle défend statutairement au sein de l'UE.

C'est un des sujets sur lequel un retour sur la Charte d'Amiens et le débat sur la "double besogne", de la défense au quotidien et de l'action transformatrice prend tout son sens à condition de se nourrir de l'histoire pour réfléchir le présent et non de sanctuariser l'idée pour interdire ou vitrifier la réflexion.

Il serait bien, sur ce point que toutes celles et tous ceux qui (à juste titre) tressent des louanges à Henri Krasucki et Benoît Frachon relisent les textes, interventions et mémoires de Frachon et les textes et ouvrages de Krasucki, au premier rand desquels un remarquable "syndicat et lutte de classe" écrit dans un moment où la perspective de la transformation de la société à brève échéance paraissait à portée de main et où la place du syndicalisme dans ce cadre était de plein pied dans ce débat. Cette brochure mériterait réédition comme classique de la pensée ouvrière.

Dans les conditions d'aujourd'hui sauf cécité majeure et surdité aggravée, le vide sidéral de l'espace transformateur est la caractéristique relevée par tous les observateurs et sous-tend les regrets de ceux qui voudraient être acteur d'une telle transformation.

La question qui nous est posée est simplissime : comment (ré)-occuper cet espace ?

Bien sûr, les surgeons de la vieille social-démocratie, les locataires des bonnes adresses du passée du mouvement communiste, les prétendants à si ce n'est sa propriété du moins s'en proclamer par décret usufruitier pour faire réquisition sans titre, se chamaillent pour prétendre à la jouissance de l'héritage en se gardant bien de l'entretenir et encore moins le rénover tant il est vrai qu'avec leurs outils la tâche sera ardue.

On ne fait pas de fondation avec une pioche émoussé on ne bâtie pas de murs avec des gravas enkystés de mousse. Pas de toiture avec des poutres vermoulues.

D'autant que dans leur caisse à outil même s'ils en parlent, la question du travail n'est pas le fondamental mais au mieux un des aspects périphériques au sociétal, le plus souvent une part caution où l'exigence de la subversion du capital pour donner son épanouissement au travail n'est abordée qu'à la marge ; quand elle l'est.

Cela donne les appels à la révolution institutionnelle des uns,  ces pôles publics des autres,  les néants politiques des troisièmes fédérés autour de l'horizon indépassables du marchés et du salariat, le travail considéré dès lors comme une matière première ("ressources humaines" du langage patronal, celui des trafiquants de chair et de sang, ces négationnistes de l'intelligence sociale, ressources  à user plus largement que les autres matières premières puisque renouvelable et à bas coûts.

Avec de telles analyses, au milieu de tout cela, un Macron qui se frotte les mains à pouvoir sans entrave servir la soupe au Medef lequel voit son cahier revendicatif satisfait au de la de toute espérance.

Reste dès lors cette question de l'issue.

Pour la penser, ceux qui veulent se caler à partir du point de vue travail ne sont pas des voyageurs sans bagage. Pour cela il serait bon pour s'engager sur le parcours de se souvenir où ils ont rangé les valises qu'ils n'auraient pas jetées, les fouillent pour ressortir et mettre en débat un peu comme du terreau dans le sol (pas à imposer comme un nouveau dogme) ce que dans l'après 68 s'est construit autour de l'idée de "socialisme autogestionnaire". Comment le collectif de producteurs librement associés est plus fécond pour l'humanité que la recherche du taux de rentabilité, de la croissance pour les dividendes, du retour garanti sur le capital investit.

Cette question enrichie des expériences et connaissances est seule capable d'arracher les 95% d'actifs qui créent les richesses des griffes de ceux qui accaparent la plus grande part de celle-ci en enserrant et contraignant ceux qui la produisent.

Donc s'engager , sans perdre de vue les causes et les responsables de la situation, dans le chemin à de nouveau défricher d'une l'alternative.

Canaille le Rouge ne prétend à aucune responsabilité autre que de compter pour un dans cette construction. A la limite, de par son expérience avec d'autres prêts à participer éventuellement à la vigilance pour tenir à distance les Lénine autoproclamés meilleurs ennemis du pharaon du MEDEF installé à l'Elysée mais se révélant souvent des Pol Pot en puissance.

Les luttes à construire sur le lieux où par définition où le point de vue du travail est le mieux à même de s'imposer, les entreprises, usines, magasins, ateliers labos services nous permettant pour une grande de tenir à distance les tentatives d'instrumentalisation. 

 

La responsabilité du mouvement syndical est première dans cette phase de la construction. Ce qui se construit pour septembre en est un marchepied qui peut se révéler d'une grande efficacité pour peu que les travailleurs débattent entre eux et se méfient des sirènes dont celles parlementaires.

Que ceux des élus qui se parfument de leurs attaches avec le monde du travail se fassent son écho et ne cherchent pas à instrumentaliser les luttes pour satisfaire leur ego. Ils auront alors fait oeuvre utile et démontré pour reprendre la phrase de Marx qu'il n'y a pas de fatalité au "crétinisme parlementaire".

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M
Nous venons de vivre des décennies de désert politique et intellectuel au cours desquelles on a vu la CGT (autrefois syndicat de classe) faire patte blanche pour obtenir l'adoubement au cénacle des syndicats européens (c'est-à-dire "collaborant" à la construction de Cette Europe) d'où, sans doute, l'appel de son secrétaire général à voter OUI pour la constitution. On a vu et entendu les dirigeants du PC nous faire rêver en une "Europe sociale" et Mélenchon vouloir "refonder l'Europe",...tandis que les groupes trotskistes --seuls à se dire encore anti-capitalistes-- ont inventé un matérialisme ayant répudié toute idée de nation sinon de peuple...Que restait-il aux travailleurs pour esquisser un espoir de transformation?<br /> C'est pourquoi, devant "le vide sidéral de l'espace transformateur", j'avais fini par réaliser un blog présentant des vieux textes (qui n'avaient pu être distribués que très localement: ils relevaient forcément de l'hérésie!...) dont les réflexions seront peut-être reçues différemment aujourd'hui. Son titre: "Immondialisation: peuples en solde!"...pourrait être la bannière des macron-niais nouveaux.<br /> Il me semble toutefois que, pour espérer entrevoir un rassemblement transformateur, devra être clairement posée la question: le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est-il encore légitime et doit-on le reconquérir? Autrement dit, peut-on envisager une transformation profonde et quelques brins de démocratie sans reconquête des souveraineté populaires et nationales? Pourtant, tenant compte de ce qui s'annonce, nous risquons fort de nous retrouver face à la nécessité, faisant taire nos profondes divergences, de reconstruire un CNR nouveau...<br /> Méc-créant.<br /> (Blog: Immondialisation: peuples en solde!)