Irma (suite) l'ordre bourgeois doit régner à St Martin

Les priorités du pouvoir

Depuis midi tourne quasiment boucle dans les média une dénonciation des pillages dont sont coupables les autochtones (ceux qui ne passent pas que l'été dans leur Yacht et Villa de St Barthélémy et Saint Martin et l'hiver à Courchevel ou à Gstaadt.

Si Canaille le Rouge n'a pas pour boussole première de prôner la récup directe, il trouve pour le moins abjecte cette campagne lancée contre une population frappée de plein fouet par un événement climatique dévastateur anéantissant  une société dont la structuration sociale et l'architecture de l'habitat dominant démontre la précarité coloniale.

Parions que les 30% des constructions non totalement détruite ne se trouvent pas dans les zones ou sont concentrés la partie de la population ne disposant ni d'eau ni de vivre pour subsister entre deux cataclysme le premier ayant tout dévasté.

Au moment où depuis Athènes Touthenmakron s'en prend à ceux qui défendent leur conditions de vie en métropoles, à ceux qui ont tout perdu et risque maladie et disette si ce n'est famine, le pouvoir qui dit-il ne peut parachuter des vivres réussi à faire débarquer 400 CRS et gardes mobiles accompagnés d'un procureur ; un peu à la façon dont Bonaparte en 1801 envoie à Haïti un juge, la guillotine et rétabli l'esclavage.

On ne se refait pas.

Comparaison n'est pas raison, mais pour mémoire : 

Possession (lire colonie) Française depuis le 23 mars 1648, coupée en 2 avec une partie colonie néerlandaise, l'ïîe de St Martin est détruite à 95%.

L'ex comté de Nice rattaché à la France depuis 1860, très vulnérable, bénéficie d'une organisation anti catastrophe naturelle dédiée. Certes un séisme majeur reste dans les attentes mais des centaines de scientifiques et de fonctionnaires sont en veille permanente et des plans d'intervention sont à juste titre réfléchis ajustés et enrichis pour faire face à une catastrophe.

De quels moyens équivalent disposent les Antilles 'françaises" ? Pourquoi au bout de bientôt 4 siècles toujours cette domination d'un habitat précaire pour la partie issue de l'esclavage et l'habitat en dur pour les esclavagistes et les services de l'état au service des seconds? Pourquoi dans une zones soumises aux ouragans et cyclones l'absence de dépôts de vivres et d'eau du même niveau de sécurité que ce que le pouvoir a su installer dans le pacifique pour ses sites d'expérimentation nucléaire ? 

Pourquoi un sous équipement ou un équipement lui aussi précaire dans des zones pompes à fric estivale via le tourisme mais avec des sous garanties sociales pour les populations autochtones non liées à la rente bronze-cul?

Poser ainsi la question c'est apporter des réponses. Les journalistes faisaient état d'une peur des autorités. Celle des épidémies ? D'un désastre humanitaire? Non d'une révolte de la population .

D'où ces 400 militaires et flics dépêchés sur place pour sauver le  sacro saint droit de propriété devant des populations aussi en colère qu'abandonnées et démunies. Est-ce de cela dont les habitants ont prioritairement besoin ?

Canaille le Rouge ne sent pas le droit à faire la morale à qui que ce soit.

Mais que le premier en métropole dont les grands parents lors des bombardements  de 40 ou les combats de Libération n'ont pas récupéré une paire de chaussures, un peu de nourriture, une bouteille vin, voire une TSF ou une chaise leur jette la première pierre.

Même dans les pires moments la bourgeoisie française sait  toujours faire la guerre au peuple et lui lâcher ses fauves et ses chiens de garde.