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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Il y a 227 ans, le 21 janvier à 10h22

Publié le 21 Janvier 2020 par Canaille le Rouge in Révolution, République, Mémoire et Histoire, société, monarchie

 

une journée qui ébranla le monde

21 janvier 1793

ou comment un grand débat

fut à sa façon

tranché 

Il y a 227 ans, le 21 janvier à 10h22

Petit rappel d'histoire expliquant le pourquoi d'une tradition

L'histoire tranchait.

En fonction des lois qui dataient du régime qu'il tentait par tous les moyens de faire perdurer, régime qui sera vite nommé ancien, Louis Capet N°16, devant la trahison et sa fuite est reconnu coupable. Il le fut ; ...coupé.

Le couperet marque certes une exécution capitale (que reprochent toujours ceux qui aujourd'hui pétitionnent pour le retour de la peine de mort et en cela montre à leur façon la nature réelle de 21 janvier 1793), mais elle est surtout ce moment qui fédère toutes les références républicaines à la souveraineté populaire.

C'est le moment où à la face du monde le Peuple Français substitue le droit du sol au droit du sang, celui où il oppose la vertu du savoir et de son partage à celle de la naissance et de la concentration aristocratique du pouvoir.

C'est de là que nait ce qui est toujours l'entrée du préambule de notre constition : 

 

"Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d'asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République."

 

De même que les chrétiens fêtent l'épiphanie avec fèves et galettes, l'anticonformiste tête de veau du 21 janvier fait partie des habitudes.

Pour ceux qui ne connaissent pas l'origine de la tradition, elle est d'importation : à l'occasion du 220ème anniversaire l'UL des syndicats CGT du 10ème de Paris avait rappelé l'origine de la pratique :

 

"Très vite , le pamphlétaire Romeau dans son opuscule « La Tête et l’Oreille » projeta dès le 21 janvier 1794 l’organisation de banquets républicains pour commémorer la fin de la monarchie absolue de Droit Divin génératrice d’injustices et d’oppressions en tous genres. Il suggéra alors que le plat principal du menu soit concocté à base d’oreilles et de têtes de cochons.
Des banquets commémoratifs se déroulèrent ainsi chaque année, dès le 21 janvier 1794 et tout au long de la première partie du XIX ème Siècle, avec au menu comme plat de résistance : de la tête de cochon farci .

Vers 1848, au moment de l’instauration de la 2ème République la tête de cochon farci fut abandonnée au menu des banquets et remplacé par la tête de veau.

En avait-on trop consommé au point d’en être rassasié ? Où le peuple révolutionnaire s’était-il quelque peu embourgeoisé ?

La raison de cette substitution n’est pas élucidée sur le plan historique , et à ce jour il est impossible répondre à ces questions . Mais ce que nous savons c’est que dans « L’Education Sentimentale » Gustave Flaubert fait dire à l’un de ses personnages du roman, participant à la Révolution de 1848 à qui il donne la parole au sujet de la tête de veau, je cite : « c’est une importation anglaise » ; pour parodier la cérémonie que les « Roundheads » célébraient chaque 30 janvier , après la décapitation du roi Charles 1er d’Angleterre, survenu le 30 janvier 1649 . Une autre victime décapitée pour que l’installation d’un pouvoir démocratique devienne possible .Ces partisans de la monarchie institutionnelle célébraient cette date lors d’un banquet où la tête de veau était arrosée de vin rouge qui servait à remplir en guise de verre , des cranes de veaux utilisés au cours du repas , pour porter des toasts à l’extermination des Stuart ."

Et comme lutter donne faim, leur UL donnant sur la place de la République, ils proposaient aussi la recette :

Un bon Beaujolais village aurait pu tout autant avoir sa place que la sélection ci dessous mais la confrérie des producteurs de Beaujolais ayant décidé de cautionner les pratiques esclavagistes dans leurs vignes, ce breuvage n'est pas culturellement compatible avec le plat et son contexte.

Donc, avis de Canaille le Rouge :

Côté Blanc, un petit Chablis fera parfaitement l'affaire,

Côté Rouge, un Pic St Loup  héraultais ou un Mercurey de la côte chalonnaise voir un haut de côte de nuit, cela ne sera pas mal non plus.

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