Sa nature systémique
exige des ruptures
C'est la force du capitalisme, une capacité permanente à s'adapter sans jamais lâcher prise sur le fond.
En cela, ses hommes et ses femmes sont les judokas de la corbeille.
C'est même un des principaux critères de sélection pour les fondés de pouvoir du capital injectés dans l'espace politique, le pantouflage sert à cela : les former sur fonds publics, les formater dans les rouages de tête des pivots capitalistiques du système et les mettre en place pour gouverner tantôt l'usine à profit tantôt les pays où celui-ci est extrait en le garantissant par ses lois et son ordre.
Comme tous capitaines de navires, certes elles et ils tracent un cap, mais toujours à partir de la feuille de route de l'armateur.
La crise politique que révèle cette affaire des gilets jaunes ne fait pas exception. Au-delà des manipulations des droites dont leur extrême ou des tentatives de recomposition social-démocrate à l'initiative du désormais inénarrable " NBB " (Napo Boulanger Bruant) alias JLM et sa façon de servir la soupe au système via son culte à la délégation de pouvoir au chef, cette crise porte une colère réelle laquelle n'a plus d'outil pour l'exprimer tant ceux qui avait mission de le faire sont entrés en lévitation pour rejoindre les hors-sol dénoncés plus haut.
L'explosion de la détresse multi-générationnelle y compris parmi celles et ceux qui ont su se protéger de la peste en plébiscitant le choléra revient en pleine figure au monde politique et est révélatrice majeure de la nature systémique de cette crise.
Cette nature multi-générationnelle ne peut estomper la nature de classe de l'affrontement même s'ils ne s'en rendent pas compte voire le nient, ceux qui l'expriment avec le plus de force, souvent en se mettant sous la coupe de groupes factieux qui visent à leur retirer plus de droits et travaillent à avancer des solutions où le verbiage poujadiste masque les culs de basse fosse du fascisme ordinaire.
La déclaration de Manu El Monarc dont Roger fait état est à considérer à l'aune de cette grille de lecture là. (ici l'article de Roger)
Face à cela le mouvement ouvrier (pour user de son appellation historique) est devant un double défit : ne pas en rabattre face à ce fascisme polymorphe à l’œuvre tout en ne laissant pas d'espace à la recomposition politique que tant droite et son extrême que les courants de la social-démocratie travaillent à faire avancer pour en finir avec un mouvement ouvrier et institutionnaliser une version latine de la bipolarisation anglo-saxonne. Garantie durable pour le capital de s'assurer de la maîtrise incontestée des levier de la machine à engranger et accumuler.
À ce moment juste un mot du congrès du P "c "F qui annonce vouloir perdre les guillemets qui chagrinent certains de lecteurs de Canaille le Rouge. Au-delà de positions de principe, plus que mous au regard de la violence du climat, ce n'est pas de ses travaux que sorte une annonce d'une visée anticapitaliste claire. Au nom d'une union dont la forme à permis d'araser tout contenu révolutionnaire, cette adresse à la partie rose de la droite et du capital interdit pour l'instant toute piste d'issue. Certes, les départs en cortège ou isolément vers les échoppes de NBB-JLM clarifieront quelques données, mais ne mettront pas à disposition du mouvement populaire les moyens de se construire l'outil dont il a besoin pour retourner la table sur laquelle repose la corbeille.
C'est dans ces conditions que pour répondre aux exigences populaires le syndicalisme de classe doit conduire son chemin. Ne pas perdre pied dans son combat quotidien se caler sur les reculs à imposer au capital et à l'état qui le protège. Salaires, pensions de retraite, protection sociale, fiscalité avec l'exigence de faire cracher le capital au bassinet et d’alléger dans les mêmes proportions la pression sur les catégories populaires.
La CGT va entrer dans la préparation active de son congrès. Canaille le Rouge, syndiqué, va prendre toute sa part dans ces débats là où ils doivent se mener.
Ce n'est pas sur un blog, fut-il, tel bon alcool de bonne facture, marqué par ses 11 ans d'âge et bientôt son million de lecteurs, que ce débat sera efficace.
La Canaille se permet juste une observation : le rejet par les " gilets jaunes " des syndicalistes au premier rang desquels la CGT, la façon dont la CFDT est chérie par le pouvoir et la partie patronale des présents sur les barrages montre la méconnaissance des contenus revendicatifs que porte la CGT.
La question du financement du trajet domicile travail, ses propositions concernant le service public de transport des voyageurs et des marchandises, son financement par les bénéficiaires réels, contribution originale à une politique efficace de gestion des ressources énergétique le démontre.
Si ces propositions ne sont pas connues, c'est qu'elles ne sont pas portées. Il y a là à se poser la question du statut d'un vrai cahier revendicatif et non pas de repères ajustés par un collectif bien intentionné, mais pas débattu de la façon nécessaire aux rayonnements de la revendication.
Tout comme céder à l'air du temps avec cette idée venue d'un ailleurs qui s'est délité pour cela, ces " pôles publics " impliquant une mixité gardant au chaud le capital privé là où la maîtrise publique totale est la clé de l'efficacité et de la justice participe à ne pas rendre lisible la qualité des solutions dont le syndicalisme de classe est porteur.