Même avec de la confusion,
même avec des dangers,
ce qui pointe
derrière cette exigence
à un nom :
Démocratie
Avant de charger les canons de leurs boulets à éclater les troupes ennemies, peut-être serait-il bon de regarder de quoi cette troupe est faite et quelles sont les idées qui galvanisent ses combats.
Dire que Canaille le Rouge n'est pas un soutien inconsidéré des différentes obédiences traversant les auto intitulés gilets jaunes n'est pas un scoop.
Cela doit-il, même si l'on peut penser qu'ils se fourvoient dans la façon d'exprimer leur colère mais surtout à voir qui se faufile dans leur rangs des dangers qu'ils abritent, le fond de cette colère porte l'exigence de se faire entendre de ceux qu'ici La Canaille appelle les "hors-sols" et qui à chaque détour des prises de positions des ZZZélites ont toujours plus de légitimités à voir croitre ce qui les mets en fureur.
En cela ils croisent ou mieux marchent à l'amble avec le coté gauche du timon de la colère sociale laquelle pour ne pas s'exprimer de la même façon...expériences des luttes et de la répression expliquent, arrive dans le mouvement à éclairer la responsabilité d'un pouvoir qui consacre toute son activité à museler cette colère populaire pour servir le capital.
Si celui qui regarde ce champ d'affrontement s'impose de rester lucide; une exigence saute à la figure. Avant même les contenus, la colère hurle le dénie de démocratie. Quelle légitimité pour ceux qui décident de tout en tout contre tous ? Derrière les mots qui emergent, le fond historique des valeurs de la Révolution française crévent le plafond de verre posé par les détenteurs du pouvoir et de ses leviers.
Regardons les mots : "Cahiers de doléances", "Etats généraux"," réferendum" pour que chacun compte pour un et puisse avoir son mot à dire dans cette France de l'abstention. Sommes nous si loin des concepts de "cahier révendicatifs", "consultations", "assemblée générale" qui sont maintenant un bien commun établi des luttes dans les entreprises ?
Et donc, en rester à la peur interdisant de faire se meler les colères dans ce qu'elles portent de commun non seulement est condamné à la paralysie et à l'impossibilité d'être pas même compris mais déjà entendu, est disons le, pour toute personne se voulant subvertir le système s'entraver et donner des armes à gardiens du système.
Faut-il pour cela passer sous silence les opérations politiciennes de toutes les droites, du PS et ses satellites au R-Haine et ses passerelles? certes non.
Mais alors pourquoi à ce moment cette tempête dans le brouillards n'a-t-elle pas de débouché positif pour ceux qui se battent ?
L'outil qui pouvait fédérer ces colères est aux abonnés absents et , comme la réaction qui tend à le récupérer, il ne regarde que les traductions électorales et la façon de confirmer les hors-sols.
Pourtant si d'aucun prenait le temps de se replonger dans les travaux du PCF d'alors, quand ils construisait sa stratégie autogestionnaire à partir d'une vision lucide de ce qu'est la classe ouvrière dans une France abordant les mutations des procès de production, nombre de possibilité de réponses était déjà à disposition d'une intelligence collective que l'attache aux strapontins à conduit à passer au laminoir des alliances électorales sociétales alors que les exigences sociales permettaient de rassembler pour une réelle alternative.
Est-il trop tard ? Canaille le Rouge n'en sait rien. Mais ce qu'ils sait , c'est que sans réactions fortes s'appuyant sur toutes les expressions de colères, la sortie de l'impasse sera de plus en plus difficile et de plus en plus longue à concrétiser.
Le P"c"F sort d'un congrès où nombre de ses adhérents disent vouloir perdre ces guillemets au "c" dont Canaille le Rouge l'a à juste titre affublé. Qu'ils le démontrent.
La CGT entre dans la préparation de son 52e congrès. Ce mouvement doit être l'occasion pour le syndicalisme de classe de confirmer son refus du syndicalisme d'accompagnement, de remettre à plat son cahier revendicatif à partir de la réalité vécue par les salariés, de rassembler autour des contenus revendicatifs.
Il y a là une opportunité forte pour le mouvement populaire de reprendre l'initiative. C'est bien ce qu'a compris la réaction qui manoeuvre pour interdire toute convergence.
Pas de concession aux idées glauques anti immigrés, anti refugiés anti syndicat, mais en s'appuyant sur ce qui domine dans cette phase aigue de la crise du système, l'exigence d'une autre répartition des richesses au travers des salaires et pensions, d'une autre fiscalité frappant le capital et épargnant le travail, voila des lieux de rassemblement et de construction de l'alternative.
En cela la remise sur le métier de l'ouvrage autogestionnaire si vite détricoté par les adorateurs des gilets rayés des larbins du capital doit permettre avec ou sans gilet de rassembler pour imposer des reculs à un pouvoir si déboussolé que toutes les aventures ultraréactionnaires restent possible si Gulliver -le peuple - ne se lève pas pour reprendre sa marche en repoussant fermement tous les obstacles qu'on lui jette en travers de son chemin.
Et donc au final, ce RIC (référendum d'initiatives citoyennes) qui fait peur au plus grand nombre, n'est-il pas à la fois le lieu d'expression de l'exigence de la reconnaissance de la citoyenneté et le cri de colère de ceux qui, munie de leur expérience depuis la forfaiture de 2005, découvrant qu'un humain, femmes et hommes, égale une voix, est une donnée subversive qui fera gagner Mandela et peut faire vasciller le plancher des hors sols, voir s'effondrer le plafond de verre qui les supporte?
Quand les nantis de la délégation de pouvoir prennent peur, c'est qu'une fenêtre est possible pour la démocratie. Canaille le Rouge a plus peur des verrous casqués des gardiens du temple que des courants d'air que la démocratie prend le risque de produire.