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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Quand le 17 allume le feu,

Publié le 20 Janvier 2019 par Canaille Lerouge in idées, idéologie, cgt, extrême droite, formation, Histoire, pour réfléchir ensemble

ou à propos d'une fiche

 

qui aurait dû le combattre.

Quand le 17 allume le feu,

Faut-il revenir sur ce moment pour le moins aussi pénible que surréaliste que cette fameuse fiche 17, laquelle a conduit Philippe Martinez à présenter les excuses de toute la CGT à Annie Lacroix-Riz. Excuses publiques aussi indispensables que justifiées ?

Canaille le Rouge, syndiqué comptant pour un, a laissé le temps aux échanges et contacts pour que chacun rende public ce qu'il avait à dire et à commenter.

Pour celui qui signe ces lignes, au-delà du cas particulier né du contenu de cette fiche, reste maintenant quelques questions de fond qui ne peuvent pas ne pas être abordées dans ce qu'elles révèlent d'écueils dans le fonctionnement de la maison CGT, sur la façon dont se construisent les outils, repères et références sociales, sociétales, économiques et politiques destinées à armer le corps militant.

Dans le syndicalisme, singulièrement pour la CGT, vue la nature même des syndiqués tous n'ayant pas le même cursus scolaire et universitaire, des parcours professionnels divers, mais tous ayant un besoin permanent de formation, celle-ci, pivot de la construction des cadres de tout niveau de la section syndicale aux direction d'UD et FD, jusqu'au bureau confédéral est une question trop importante pour ne pas être sous contrôle permanent de toute l'organisation. Ce moment inédit montre l'acuité de la question.

Une fois litière faites des accusations insupportables portées, ce qui sous tend cette affaire, c'est son fond politique. Et là, il faut vider l’abcès et aller au bout.

L'attaque contre Annie Lacroix-Riz est faite d'un amalgame qui, parce que comme nombre de syndiqués et structure de la Cgt, l'historienne spécialiste des liens patronaux et financier avec les pouvoirs , démontre les abandons de souveraineté et l'inféodation de la France à l'UE au mépris du vote de 2005. Parce que la démagogie du R-Haine tente de s'inscrire dans ce créneaux , cela en feraient (syndiqué.e.s et historienne, des auxiliaires de l'extrême droite, des " rouges -bruns " ou le racisme et l'antisémitisme ne seraient pas loin. Tout ceux qui sont sur cette vision de l'UE et de tout ses appendices (dont – avis de Canaille le Rouge – la CES et certainement là se trouve une des raisons de l'attaque portée) portant les stigmates d'un honteux compagnonnage.

Pour les auteurs de cette fiche, critiquer l'UE et sa CES reviendrait à s'inscrire dans une logique conspirationniste faisant passerelle avec l'extrême droite ?

Cela mérite de s'y arrêter un instant d'autant que le congrès à venir aura l'occasion de porter réponse : le CCN qui en 2005 a appelé à rejeter le traité de l'UE est-il un nid de conspirationnistes ? Les organisations de la CGT, syndicats UD fédérations qui luttent et sont sous le coup de la répression patronale et politique lorsqu'elles disent, à juste titre, que la CES se comporte plus comme un appendice d'une UE laquelle est au service du patronat et du capital que comme un outil au service des revendications, sont-ils de "rouges-bruns" appendices de l'extrême droite ? Parce que dans la logique portée par les rédacteurs de cette fiche 17 les amalgames réalisés, c'est bien de cela qu'il s'agit.

Devant un tel texte, outre la révélation d'une méconnaissance de qui sont les personnes pointées, de leurs combats, conduit à la mise à l'index de nombreux militant de la CGT qui citoyens engagés partagent tout ou partie de cette vision. Un texte qui porte une ignorance que Canaille le Rouge ne qualifiera pas pour rester dans le domaine d'une courtoisie et d'une rigueur qui coté rédacteur a fait défaut.

Reste à savoir qui sont (pas nominativement mais fonctionnellement), celles et ceux qui les rédigent, à partir de quel mandat et quelle compétence, à quelle(s) source(s) vont-ils s'abreuver ? Et surtout par qui et comment ces textes sont ensuite validés avant d'être mis en circulation.

Cela pose aussi la question de la transversalité des échanges, le besoin de revenir dans l'organisation à un travail collectif qui manifestement n'est plus la réalité (ou alors???!) et non pas des copié-collés de morceau choisis puisés un vendredi soir avant bouclage dans des revues de presse concoctées hors les murs.

Qui ensuite en vérifie la conformité avec les orientations prises en congrès, les mesurent avec les connaissances accumulées par le corps militant présent dans tous les secteurs de l’activité confédérale, dont tout ce qui touche à l'histoire du mouvement ouvrier et celle de l'ennemi de classe avant de les mettre en circulation ? Cela alors que nous disposons avec Courcelles de l'outil permettant ce travail, un lieu pour le mener au calme et hors de la pression des actions quotidienne avant de le livrer pour usage. Bref outre les lacunes historico-critiques, c'est toute la chaîne méthodologique qui a été prise en défaut.

Manifestement dans le cas de cette fiche, les rédacteurs (usons d'un pluriel généraliste) ont montré la faiblesse extrême de leur connaissance de l'histoire contemporaine, de l'actualité voire des travaux menés conjointement par la CGT et ses IHS avec les historiens –dont Annie Lacroix-Riz – sur ces sujets. Fi des orientations de la CGT par celles et ceux qui par leurs écrits engagent la signature et donc la parole et l'honneur de la CGT.

Le moins qu'on puisse dire c'est que cet épisode a révélé du mou dans la corde à nœud.

Une absence de rigueur orientée et ciblée démontrant des choix perclus de soumissions idéologiques, alimentés par une lecture fine des chiens de garde et leurs auxiliaires plutôt que le contact avec les militant de la CGT en prise sur ces questions de l 'extrême droite et des thèses conspirationniste et de ceux qui les portent. Si la CGT a su s'affranchir de la perfusion unique et permanente de l'Humanité, a-t-elle besoin de se dialyser avec les pompes de Libération ou autre quotidien du soir de déférence voire de prendre une ampoule de Nouvel-obs-Mariane par semaine ? Rappelons-nous qui en détient le capital et qui fixe les lignes éditoriales (le pluriel est aussi de courtoisie)? Les Diafoirus n'ont pas compris que les idées dominantes qu'ils vont cueillir pour épicer leur attendus sont celle de l'idéologie de la classe dominante. Lacune de leur formation initiale ou militantisme accompli ?

Combattre la droite et son extrême qui attise les thèses racistes et antisémites pour toujours plus et mieux épargner le capital exige rigueur et réflexions étayées de faits vérifiés et concrets permettant d'éclairer ce qu'on veut dénoncer et non pas des sentences à l'emporte pièce puisée dans les fonds de caisse de ceux qui n'ont de cesse d'empêcher que la question du capital et de ses ramifications y compris idéologiques soit posée.

Le contenu de la fiche en question montrant une unilatéralité hyper sélective permettant d'engager la calomnie de ce qu'en son temps on aurait qualifié de procès de Moscou voir avant de pratique à la Torquemada. Disons-le clairement, cela interroge La Canaille sur l'état de la formation syndicale, la place de la connaissance historique dans la réflexion et la maîtrise des orientations de la CGT.

S'il est bon que le bureau confédéral ait repris la main, cela doit permettre de remettre à plat les responsabilités, l'occasion avec le congrès de faire que ce que produit toute la maison CGT soit conforme aux orientations de congrès, respecte le fédéralisme dans toutes ses dimensions, le fasse avec la rigueur qui durant l'immense majorité des ans de son premier siècle a caractérisé ce qu'elle a produit de textes et argumentaires, d'analyse de fond.

Pour cela et, façon plus terre à terre, faire que chacun de celles et ceux qui ont en charge une responsabilité, singulièrement dans des secteurs chargés d'armer les connaissances du corps militant dans la CGT, soit en prise avec la réalité concrète au travers de la vie de son syndicat et y soit connu comme adhérent... et non pas comme un satellite géostationnaire.

Les hors-sols, cet épisode vient de le démontrer , ne ce recrute pas que dans l'espace des professionnels de la politique.

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