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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Venezuela pour aider à y voir clair

Publié le 28 Janvier 2019 par Canaille Lerouge in putsch, impérialisme, baby-Trump, solidarité, internationalisme

 

Le Baby Trump de Caracas

et ses tuteurs

Venezuela pour aider à y voir clair

Canaille le Rouge a sur bien des points des désaccords avec son camarade José fort en matière de politique intérieure. C'est la vie, on fait avec, ce qui n'empêche pas l'estime. 

Ces points de friction sont bien moins fréquents en matière de politique internationale. Pour aider à la réflexion à propos de la situation au Venezuela voici le texte de sa chronique sur "Radio Art Mada" :

"La vague haineuse contre le Venezuela atteint des sommets. Macron et la plupart des médias s’alignent sur le sinistre Trump et les régimes fascisants latino-américains, à commencer par le Brésil, bavant de joie à l’idée de prendre une revanche sur les années de progrès social et de détachement de l’emprise impérialiste yankee. Malheureusement, cette déferlante impacte plus largement, y compris à gauche, au moment où l’heure n’est pas à jouer les délicats.

Quelques vérités méritent d’être rappelées

Maduro président illégal ? Il y a des faits incontournables. Maduro a été élu à la présidence de la République par 30,45 des inscrits, Trump par 27%, le Chilien Pinera et l’Argentin Macri par 26%, le Paraguayen, le Hondurien et quelques autres ayant sauvagement et frauduleusement rempli les urnes sans provoquer des protestations, notamment de l’Union européenne dont on attend toujours le rapport de sa mission sur le dernier scrutin au Honduras. Quant à Macron, copain comme cochon avec la droite vénézuélienne la plus réac, la plus fascisante il déclare Maduro « illégitime », lui qui a recueilli moins de 20% des suffrages au premier tour de la présidentielle. Et le paltoquet de l’Elysée d’exiger sous huit jours l’annonce de nouvelles élections dans un pays qui a connu plus d’une dizaine de scrutins ces dernières années.
Macron vient de passer deux jours en Egypte. Il n’a pas déclaré « illégitime » le maréchal-dictateur Sissi ; il n’a pas demandé des élections sous huit jours ; il n’a pas exigé la libération des milliers de prisonniers politiques ; il n’a pas annoncé l’arrêt des ventes d’armes françaises qui assassinent les opposants égyptiens et massacrent le peuple yéménite.

J’entends d’ici les gardiens du temple ou plutôt les éternels ventres mous, s’indigner sur l’air « oui, mais face à Macron il y avait une opposition, ce qui n’est pas le cas de Maduro ». 
Pourquoi une partie de l’opposition vénézuélienne (car il y avait une dizaine de candidats face à Maduro) n’a-t-elle pas participé au dernier scrutin présidentiel ? 
Plusieurs semaines avant l’élection, des négociations ont eu lieu à Saint Domingue réunissant des représentants de Maduro et de l’opposition sous la médiation de l’ancien président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero. L’accord avait été trouvé lorsque sur un simple coup de fil d’un proche de Trump les pourparlers ont été rompus laissant Zapatero pantois. L’opposition, ou plutôt un secteur de l’opposition, n’a pas été interdite d’élection par Maduro mais par Trump.

J’entends aussi « oui, mais la misère est grande, deux millions de Vénézuéliens ont fui leur pays. » C’est vrai.
La spéculation sur la monnaie et le taux de change, la rétention de marchandises, le sabotage de biens publics, 
la guerre économique interne et les sanctions extérieures entraînent des retombées considérables. Bien sûr, du côté de Maduro et de son équipe des erreurs, des incompétences et des corruptions ont été commises. Mais combien il est facile de dispenser des leçons confortablement installé dans son canapé en ingurgitant la propagande du prétendu « nouveau monde » avant de la vomir sans vergogne.

La guerre économique et les sanctions ont généré des manques dans tous les domaines. Il est compréhensible que des femmes et des hommes croient en une vie meilleure ailleurs, cet ailleurs où souvent ils sont surexploités, maltraités et humiliés. Faut-il rappeler que le Venezuela a accueilli par le passé plusieurs millions d’émigrants économiques colombiens qui ont bénéficié des programmes sociaux vénézuéliens, sans aucune discrimination ?

La tentative de coup d’Etat mérite qu’on s’arrête un instant sur la chronologie des événements. Mercredi dernier, quelques heures avant la manifestation de l’opposition (au même moment se déroulait une manifestation de soutien à Maduro totalement passée sous silence) le vice-président nord-américain Mike Pence faisait diffuser une déclaration appelant les habitants de Caracas à rejoindre le défilé. Que dirait-on si un responsable étranger tenait des propos similaires avant la manifestation des gilets jaunes à Paris ? Peu après, Trump twittait qu’il était prêt à reconnaître en qualité de président Juan Gaino, un inconnu transformé en nouvelle créature yankee, une spécialité nord-américaine de mise sur orbite de chiens-dictateurs : avant-hier, Somoza, Batista, Pinochet, Videla, aujourd’hui, Bolsonero, Pineda, Macri et quelques autres remplissent le même cahier des charges.
Immédiatement après le discours du candidat fantoche, le déséquilibré de la Maison Blanche annonçait la reconnaissance du « nouveau président ». Puis en rafale, les présidents réacs latino, l’Union européenne et Macron s’alignaient sur le maître. Du cousu main rappelant Nixon et Kissinger, le Chili de Pinochet et l’Argentine de Videla. Même technique pour un même résultat. Sauf que cette fois, la résistance a permis de contrer le putsch.

Dans une barricade, il y a deux côtés. Il faut choisir. Ou accompagner l’impérialisme nord-américain et ses relais politico-médiatiques sous l’hypocrite « oui, mais », ou affirmer haut et fort et contre vents et marées notre solidarité avec ceux qui au Venezuela et dans d’autres pays de la région luttent contre les forces fascistes pour la liberté et la souveraineté.

Je suis allé plusieurs fois en Argentine et au Chili du temps des dictatures Videla et Pinochet. J’ai un lien particulier avec le Chili pour diverses raisons notamment celle-ci : mes camarades rencontrés clandestinement un soir à Santiago ont tous été sauvagement assassinés peu de temps après.

Ca laisse des traces. Voilà pourquoi, ce soir, j’ai choisi de vous faire écouter « Venceremos » par Inti Illimani."

Et donc, puisque José vous le propose, Canaille le Rouge vous le met à disposition :

Ce papier a une autre tenu que le brouet euro consensuel tambouillé par le secteur international de ce qui reste du P"c"F.

Canaille le Rouge imagine la colère d'un Georges Fournial ou d'un Yves moreau à la lecture d'un texte qui restera dans l'histoire un verset psalmodiable par les gardes roses d'un Bad Godesberg de l'internationalisme. 

D'anciens membres de ce qui fut la polex du PCF continue de travailler dans cet esprit communiste qui prévalait et qui assurait au PCF d'alors l'extime que le P"c"F de 2019 n'a plus.

Voici leur communiqué, Canaille le Rouge s'y retrouve tout autant : 

COMMUNIQUE DU COLLECTIF COMMUNISTE POLEX

Forts de l'appui américain, les soutiens de l'oligarchie vénézuélienne tentent un coup de force contre le gouvernement de Nicolas Maduro et son peuple. La politique progressiste et nationale engagée par Hugo Chavez en 1998, élu avec plus de 56% des suffrages, avait déjà conduit Washington à vouloir mettre fin à l'expérience démocratique pour récupérer les immenses richesses du pays, qui échappaient aux grandes sociétés états-uniennes.

Une première tentative de subversion, en 2002,  soutenue par les forces US, fut mise en échec par le peuple et son armée. Mais depuis, et sous toutes les formes, les Etats-Unis n'ont eu de cesse de peser financièrement et politiquement pour mettre en échec l'expérience démocratique du pouvoir à Caracas avec le concours, y compris violent,  de la grande bourgeoisie du Venezuela. 

Mais son peuple et son armée sont toujours restés fidèles aux présidents Hugo Chavez et Nicolas Maduro. 

C'est pour tenter de mettre fin à cette résistance qu'aujourd'hui Donald Trump s'immisce directement dans la politique vénézuélienne, reconnaissant comme président  un représentant  auto-proclamé de l'opposition !

C'est toujours l'appétit du big business US, gourmand des richesses du sous-sol vénézuélien, qui conduit Washington à s'immiscer dans les affaires intérieures d'un état souverain.

Mais nous ne sommes plus au temps des canonnières... Cuba, la Russie et la Chine ont fait savoir aux Etats-Unis que leurs pays étaient solidaires du Venezuela menacé dans son indépendance.

Et ce n'est pas la scandaleuse déclaration du locataire de l'Elysée, solidaire de la tentative de coup d'état à Caracas, qui modifiera la donne. Le bilan répressif et sanglant du mouvement des Gilets Jaunes ne lui procure aucun brevet de démocratie, d'autant qu'il n'a été élu en 2017 que par une minorité des Français, alors que Maduro l'a été par une large majorité des Vénézuéliens. Emmanuel Macron veut simplement paraître comme le plus zélé des serviteurs de l'oligarchie européenne et de l'impérialisme occidental dirigé depuis Washington.

La situation à Caracas, le danger que court le peuple vénézuélien, nécessitent au plus tôt une réplique des forces vives du peuple français. 

Notre peuple se doit de défendre la souveraineté et l'indépendance de la République bolivarienne du Venezuela, menacées par la conjonction des forces intérieures et extérieures de l'impérialisme.

Nous sommes solidaires du peuple vénézuélien agressé, de Nicolas Maduro, son légitime Président, il n'est rien de plus urgent que soutenir la lutte du peuple vénézuélien pour reconstruire, au profit des couches populaires, une économie ruinée par le sabotage de la bourgeoisie vénézuélienne avec le soutien des USA.

25 janvier 2019 

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