Quelle actualité !
Le Cri du Peuple, le journal de Jules Vallès, 31 juillet 1888. '(Séverine en assure alors la direction) à l'occasion de la grève des terrassiers parisiens.
« Les gouvernants, les législateurs et les conseillers municipaux eux-mêmes, ont bouleversé toutes les conditions normales de la vie sociale, troublé toute l'économie nationale, en provoquant la spéculation à outrance, en entreprenant d'inutiles et onéreux grands travaux, en favorisant par toutes sortes de mesures et de primes ou de taxes douanières les propriétaires, en accroissant les frais budgétaires au point que la France serait en faillite si elle était une simple maison de commerce.
Tous sont intervenus pour servir les intérêts des propriétaires, des cultivateurs, des entrepreneurs de tout ce qui vit d'agiotage et de prélibations. Et quand il s'agit d'assurer aux ouvriers un minimum de salaire, on prétend qu'ils n'ont pas à intervenir, qu'ils n'ont pas à s'occuper des faits économiques, qu'ils n'ont pas à favoriser les travailleurs, fussent-ils l'immense majorité, contre les exploiteurs du travail qui ne sont qu'une infime minorité.
Alors à quoi servent-ils ? S'ils n'ont pas à s'occuper des faits économiques, qui sont les plus importants de tous, ni des questions sociales qui méritent presque seules l'attention des mandataires du pays, le peuple n'a pas besoin d'eux. »
Vous ne trouvez pas que ce texte est d'une singulière actualité ?
Les sabreurs d'hier sont les géniteurs des casseurs d’aujourd’hui ; la caste est toujours là.
Que dire de celui là extrait de la presse conservatrice de l'époque (Canaille le Rouge aurait écrit réactionnaire mais le mot d'avait pas cet usage à l'époque) traitant du même conflit.
« La grève des terrassiers prend des proportions fâcheuses. [...]
Il y a parfois, au début de ces mouvements sociaux, une idée juste, excusable tout au moins ; mais les foules ne restent pas longtemps idéalistes : elles en viennent bientôt à la pratique, et c’est pourquoi les grèves relèvent toujours du gendarme plutôt que du philosophe."
Déjà sous cette très patronal "République française" de l'époque germaient les miasmes de BFM tandis que le Figaro s'éclatait des cours boursiers des marchés coloniaux. Les sabreurs d'hier sont les géniteurs des casseurs d’aujourd’hui la case est toujours là.
Alors de quoi Luc ferry vu par ses pairs relève-t-il ?
Comme le dit si bien François Morel , "Luc Ferry, fermes ta gueule, Luc ferry ! Fermes ta gueule!"