C'est la guerre ?
le trimestre des trahisons
de l'état major
Pour paraphraser Henri IV, l’équipe de campagne de la dame candidate aurait pu dire "Paris vaut bien un masque"
Françoise Giroud lors de l’élection présidentielle de 1974 a eu cette sortie qui est restée dans l’histoire journalistique "En attendant, on ne tire pas sur une ambulance". Cela part d’un sentiment humanitaire de bon aloi.
Quelques années plus tard, il a été mis en évidence que quelques VIP utilisaient ce mode de locomotion pour éviter les embouteillages et se rendre à leur rendez-vous, en gares ou aéroports. Sans tirer dessus, il a fallu alors les arrêter, débarquer et... sanctionner.
Canaille le Rouge ne tirera pas sur l’ambulance qui accueille Agnès Buzyn, mais arrêter le trajet et sanctionner? A coup sûr.
Elle ne doit pas être la seule à être interceptée. Reprendre le calendrier et les agendas va être pour eux redoutable.
Dès la fin 2019, la dame, ministre de la Santé et hématologue de renom apprend la menace sanitaire et – restons en là à ce moment – le possible déferlement sur l’Europe de l’épidémie. Elle avertit le gouvernement dont le Premier ministre. Le Conseil des ministres se tient tout les mercredi à l’Élysée en présence du président de la République.
Tous savent de par la compétence de leurs administrations, les travaux scientifiques, les conférences internationales et les informations en provenance de Chine que face à ce risque qui se précise de jour en jour la première mesure à prendre, c’est le stock de masques pour distribuer en priorité aux personnels de santé puis au plus vite prévoir la distribution à la population. Aucune mobilisation industrielle. Aucun appel d’offre dans l’urgence.
Alors que le corps médical dès les crises antérieures, dont le SRAS, avait fait connaître aux autorités les mesures préventives indispensables à prendre à partir de l’idée qu’un épisode de ce type était envisageable, RIEN N’EST FAIT.
La responsabilité du ministère de la Santé et de sa première responsable est totale mais celle du gouvernement l'est tout autant.
Le PR a usé 7 fois de la phrase "C’est la guerre". Alors qu’on voit l’ennemi (pour reprendre l’image militaire) se mettre en position offensive, aucune disposition pour assurer la fourniture de l’armement de base (ici les masques et le gel) aucun plan de mobilisation préventif avant la fin février des personnels de santé publique laissés seuls à gérer la situation. Un personnel qui tel régiment en 40 sur la ligne Maginot est abandonné par un état-major qui part préparer ...les élections municipales.
Aucune réquisition des industries médicales, bio-médicales et pharmaceutiques avant début mars, et avec des limites.
Alors que les solutions pour prendre en charge les malades sont connues (en particulier le besoin de respirateurs) pas l’embryon d’un début de commande pour construire les stocks nécessaires.
Un chasseur-bombardier de Dassault, c'est plusieurs milliers de respirateurs.
Combien de tonnes de gel financer avec un char Leclerc ? La ministre des armées qui est d’un silence aussi impressionnant que l’est celui dans le moment le matraqueur en chef de la PP pourrait nous le dire.
Combien de masques à la place du marché des lacrymogènes et LdB si chers à VIDOC-22 ?
Dans cette guerre l'intendance ne suivra pas et pour cause elle ne sera pas mobilisée.
Aucun rappel non plus des officiers de réserve que représente le secteur Libéral de la santé (à ce jour les plus de 60 000 lits des hôpitaux privés et leurs plateaux techniques ne sont toujours pas mobilisés).
L’armée qui dispose d’outils et de personnels efficaces en la matière est utilisé au compte goutte alors qu'outre les hôpitaux militaires, nombre de ses bâtiments à travers tout le pays sont entretenus et laisser vides. Ils pourraient au plus vite en appuis de proximité des hôpitaux civils être utilisé pour accueillir les malades le nécessitant.
Responsabilité des autres ministres qui dans leur domaine de compétence n’ont pas même réunis une seule fois sur ce sujet leurs cadres et représentant en régions (Recteurs, Directions régionales du travail, préfets et sous-préfet, inspections etc. pour dresser un plan coordonné d’intervention).
Bercy qui navigue au doigt mouillé s'active à gardert le cap pour répondre aux exigences patronales.
Aucune pré information des maires et de la population qui sont mis KO debout, population à qui comme en 40, on viendra ensuite reprocher de s’être précipité sur les routes.
Alors que la crise sanitaire fait rage, après avoir déployé sa force militaire pour aider le pouvoir Grec à rejeter à la mer les réfugiés hommes,femmes et enfants l’UE - dont on nous a vanté le gage indéfectible de solidarité qu'elle devait être -n’a aucun dispositif sanitaire existant et ne propose que les barbelés de Schengen pour stopper le virus. C’est l'enseignement qu'ils ont tiré du nuage de Tchernobyl.
En décembre en pleine crise sociale, le personnel en des hôpitaux en colère interpelle Macron qui répond "y a pas d’sous". Cela fait des années que l’hôpital est en situation d’implosion tant les choix budgétaires le laminage des établissements, la conjonction de la logique comptable et les privatisation prépare la catastrophe d’aujourd’hui. Trois mois plus tard, en pleine crise, Monsieur "y a pas d’sous" en annonce par milliards pour "aider les entreprises à traverser la crise précisant "l’état paiera " sauf que l’État, c’est encore nous qui abondons les caisses pour perfuser ensuite a capital.
"En attendant, on ne tire pas sur une ambulance". Non, on la réquisitionne pour son usage initial, mais ses occupants doivent vite être mis hors d’état de nuire. Rarement la proposition aura autant eu son sens.