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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

A propos

de l'article de l'Huma

sur la centrale nucléaire de Plogoff

Comment récrire l'Histoire

On peut faire des erreurs. mais quand celles-ci modifient toute la lecture de l'histoire, qu'au moins elles soient mentionnées si ce n'est rectifiées.

Canaille le Rouge donne à L. Etre auteur de l'article le moyen de corriger son papier à propos de l'histoire de centrale de Plogoff, il peut voir avec les acteurs de l'époque pour vérifier ce qui suit :

L'article commence en disant que le maire est socialiste. sauf qu'en 1980 ce n'est plus le cas. entre ses choix d'accompagnement du projet ou du moins de ne pas aider à le combattre et la colère des habitants, bon socialiste il met les voiles.

Ce moment est crucial dans l'histoire du finistère. C'est une femme, Amélie Kerloch qui de 80 sera maire de la Commune, réélue en 1983, avant de se retirer de la vie politique en 1989. Amélie Kerloch longtemps militante communiste a quitté le PCF en 1977. La question de la centrale nucléaire sera un des, si ce n'est le point de rupture avec le PCF..

Elle reste l'une des principales figures féminines de la lutte de Plogoff. Les femmes y ont joué un rôle déterminent, le film en témoigne. Par sa détermination, Amélie Kerloc’h contribua à ce que dès après l’élection de François Mitterrand en1981 (engagement du candidat) le projet de centrale nucléaire soit abandonné.

Le PCF  tant la direction nationale que la direction de la fédération du Finistère était engagées à fond dans le soutien à la centrale et les débats parmis les communistes singulièrement en pointe Bretagne étaient plus qu'houleux.

L'article ne dit pas que combien ce soutien sans mesure du PCF à la filière énergétique nucléaire - que je ne remets pas en cause ici *- dont la centrale de Plogoff imposée à la population qui en dénonçait les risques, conduira à la perte définitive de la municipalité et laminera l'implantation du PCF dans le cap Sizun.

La révélation des années plus tards de l'incurie des études géologiques et leur faiblesse incroyable ont ultérieurement prouvé que la lutte contre la centrale et sa victoire a évité à notre pays un aussi gigantesque qu'incontournable Fukushima ou Tchernovyl, : le lieu d'implantation, de par la nature d'un sol schisteuse des sols totalement instables, liés par des marnes solubles au sel, a fait que le site retenu a été avalé quasi totalement par la mer en moins de 30 ans. En précisant, circonstance aggravante,  que le sens des vents d'ouest dominant, souvent très forts, soufflent vers l'ensemble du pays.

Le courant marin réel, lié au fronveur qui lie Ouessant à Sein puis lèche la baie d'Audierne, escompté pour le refroidissement ayant un travail de sape que les études officielles avaient obstinément refusé de prendre en compte alors que c'était un des arguments majeurs des opposants. Des opposants qui avaient par ailleurs un lien politique historique fort avec le PCf , lien amplifié par toute l'histoire de la résistance finistérienne et le rôle des FTP leur ancrage dans les bourgs, villages et campagnes, parmi les pêcheurs (voir le nom des bateaux, c'est un immense enseignement).

Nous sommes devant un gigantesque gâchis qui se paie toujours 40 ans après. C'était au moment du défit démocratique, manifestement les directions du PCF n'était pas enclin à le relever à Plogoff

* Pour ne pas paraitre se disculper, précisons : à l'époque, Canaille Le Rouge , bien plus jeune militant avait un parti pris systématique pour le nucléaire civil sous controle des travailleurs comme moyen premier de la sécurité. Il persiste dans ce choix. Mais la façon arbitraire et violente du pouvoir d'alors pour imposer ses choix et le fait que son parti ne soit pas aux côtés des populations matraquées mais passe à côté n'était pas sans lui poser problèmes. A ce moment, "que" des interrogations.

Etant maintenant bien plus familier des lieux et des gens pour les fréquenter depuis bientôt 20 ans, les termes de la reflexion ont pu s'affiner.

Nous avons -La canaille assume là sa part de ce nous - été acteurs d'un gigantesque gâchis qui se paie toujours de nos jours. Ce dossier participera à la fracture pas encore consolidée des communistes finistériens, je le vérifie encore régulièrement aujourd'hui.

Déni démocratique qui à lire l'article de l'huma ne s'est pas effacé puisque ce pan décisif des explications, mêmes de loin n'est pas du tout évoqué.

 

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