A propos des positions des animateurs au sein du FdG, pour regarder son avenir, compte tenu que j'ai parfois tendance à mélanger mes lacets avec les repères du calendrier, et parce que Maastricht est un moment pivot central dans l'évolution du dossier de l'UE et les positionnements politiques, cet extrait du débat au Sénat.
Extrait d'une intervention de JL Mélenchon (discussion au Sénat sur le projet de loi constitutionnelle préalable à l'adoption du traité de Maastricht, consultable sur JO).
"N'ayons pas honte de ce traité. Déjà, il va au-delà de la situation actuelle, il constitue une avancée.
En tant qu'homme de gauche, je souhaiterais me tourner un instant vers certains de nos amis (l'orateur se tourne vers les travées communistes) pour leur faire entendre que Maastricht est un compromis de gauche : pour la première fois, dans un traité de cette nature, des mesures d'encadrement du marché sont prévues ; pour la première fois, citoyenneté et nationalité sont dissociées ; pour la première fois, les syndicats vont être associés aux processus décisionnels. (Protestations sur les travées communistes. - Applaudissements sur les travées socialistes.)
JLM poursuit :
M. Jean-Luc Mélenchon. Le fil noir de l'intégration serait, a-t-on dit, un projet sans flamme ; on vérifie une fois de plus que la flamme ne s'allume pas aux mêmes objets pour tous !
Mais l'intégration représente un plus pour nous ; la construction de la nation européenne est un idéal qui nourrit notre passion. Nous sommes fiers, nous sommes heureux de participer à cette construction.
Nous sommes fiers de savoir qu'il va en résulter des éléments de puissance, qu'un magistère nouveau va être proposé à la France, à ma génération, dans le monde futur, qui est monde en sursis, injuste, violent, dominé pour l'instant pas une seul puissance.
Demain, avec la monnaie unique, cette monnaie unique de premier vendeur, premier acheteur, premier producteur, représentant la première masse monétaire du monde, l'Europe sera aussi porteuse d civilisation, de culture, de réseaux de solidarité, come aujourd'hui le dollar porte la violence dans les rapports simples et brutaux qu'entretiennent les Etats-Unis d'Amérique avec le reste du monde.
M. Emmanuel Hamel (droite, ndclr). Et la violence du 6 juin 1944 !
M. Jean-Luc Mélenchon. Il ya ici assez d'Européens de longue main pour regretter la décision des Danois sans se laisser pour autant détourner des objectifs qu'ils poursuivent et poursuivront sans relâche.
Il y va, je le répète, d'un enjeu de civilisation. L'alternative au monde violent et injuste, où la chute du mur de Berlin reçoit en écho les émeutes de Los Angeles, c'est l'avènement de la nation européenne porteuse de paix, de civilisation et de solidarité."
Avec une telle artillerie dans sa besace, comment concilier le rejet d'une UE supranationale ?
Le sieur Mélenchon ne se pose-t-il pas en parfait illustration d'un caméléon politique ?
Quel crédit apporter à ceux qui en connaissance de cause (dont certains parmi les pris à parti cités plus haut) d'engage dans un marais politicien en faisant espérer des horizons inatteignable avec de pareils alliés ?
Revenons sur le fond : quel contenu de quelle transformation et comment en faire la propriété du mouvement populaire et non pas demander à celui ci d'être les fantassins d'une guerre en dentelle pour les états-majors mais une guerre cruelle pour ceux qui sont sur le champ réel de la bataille de classe : les entreprises et les quartiers sinistrés.