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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Arcelor, sous le couvercle de l'éteignoir socialiste, pourquoi cette stratégie ?

Publié le 5 Décembre 2012 par canaille le rouge in L'Utopie - çà se construit.

http://www.republicain-lorrain.fr/fr/images/905B2DAC-5E87-47CB-B765-D0F02E50D1E1/LRL_03/le-haut-fourneau-p6-photo-philippe-neu.jpg

De la visée historique au colimateur des armes de destruction.

 

 

 

Décidément, le PS et ses chevaux légers gouvernementaux jouent de malchance à propos de la question de l'acier en France.


Plus cela va, plus il se confirme que nous sommes de moins en moins devant un "on a tout tenté et voilà où nous en sommes" pour valider l'inféodation aux choix de l'UE sur le devenir industriel de notre pays que face à un "voila comment nous nous y sommes pris " pour faire que les choix liés au "oui" de 2005 et au traité de Lisbonne soient vécus comme la logique incontournabloe s'imposant à tous. 


C'est la suite de la méthode Jospin et l'idéologie du renoncement devant la fatalité des choix du capital.

 

Le Monde et le Républicain lorrain ont certes durablement fait des choix d'accompagnement de ces stratégies. Outre les turbulences dans leur rédaction, ils ne pourront survivre qu'avec la confinance de leur lectorat. Quand ces deux titres pourtant fort éloignés de la Vie Ouvrière ou de l'Humanité de 1983  en arrive à être contraint de dénoncer les choix d'hier et ceux d'aujourd'hui, cela donne ceci :


Le belge CMI et le russe Severstal, deux poids lourds de la sidérurgie mondiale, étaient associés pour reprendre le site ArcelorMittal de Florange, affirme, mercredi, Le Républicain Lorrain.

Sous le titre "les coulisses d'une nationalisation ratée", le quotidien écrit que Bernard Serin (du groupe belge CMI) et Alexei Mordachov (du russe Severstal)"étaient associés pour reprendre Florange". Selon le journal de Metz, l'existence de ce duo "fragilise la position de Jean-Marc Ayrault hostile à la nationalisation".


"Si l'on reconstitue le scénario des derniers jours, cette information est à mettre à l'actif d'Arnaud Montebourg, le bouillant ministre du redressement productif aujourd'hui dans la tourmente, qui avait annoncé fièrement à l'Assemblée nationale qu'il avait bien "un industriel, pas un financier, capable d'investir 400 millions d'euros" pour reprendre Florange", ajoute-t-il.


Le nom du milliardaire russe Alexei Mordachov avait déjà été cité il y a plusieurs semaines par le quotidien économique Les Echos.


 

 Selon "Le Républicain Lorrain", "économiquement, la partie ne paraît pas terminée (et) Severstal pourrait prendre sa revanche"

 

 

Le Républicain Lorrain affirme avoir eu "la confirmation que le tour de table prévoyait que [cet] oligarque à la tête du 23e groupe sidérurgique mondial (69 000 personnes) n'ait qu'une "participation minoritaire" et laissait donc la main à Bernard Serin, ex-cadre de Florange, pour mener sa stratégie industrielle""Il semble également que le montant qu'aurait engagé Bernard Serin aurait avoisiné en réalité les 500 millions d'euros", affirme encore le journal. CMI emploie 3 400 personnes au niveau mondial.


Selon Le Républicain Lorrain"économiquement, la partie ne paraît pas terminée (et) Severstal pourrait prendre sa revanche". Il rappelle que "en 2006, l'aciériste russe avait échoué à contrecarrer l'OPA hostile de Mittal sur Arcelor""Les cartes pourraient être rebattues si Ulcos n'était pas attribué à Florange le 20 décembre ou si Mittal donnait un coup de canif dans le contrat passé avec Matignon", conclut-il


"Ce qui précède est la version du Monde, ce qui suit est celle du Républicain lorrain :

 

 

"Il n’y a pas de repreneur crédible et ferme pour Florange », avait estimé Matignon, vendredi soir. Jean-Marc Ayrault avait alors sonné le glas de la nationalisation temporaire.

 

LE FAIT DU JOUR

Or, deux poids lourds de la sidérurgie européenne étaient associés dans le ticket Montebourg pour reprendre l’ensemble du site lorrain d’ArcelorMittal, dont les hauts fourneaux avaient été condamnés par Lakshmi Mittal le 1er octobre : Bernard Serin, patron de CMI (Seraing, Belgique, 3 400 employés dans le monde), comme nous le révélions dès vendredi, et Alexei Mordachov, le milliardaire qui possède le géant russe de l’acier Severstal et dont le nom avait été cité notamment par Les Echos, il y a plusieurs semaines.

 

Si l’on reconstitue le scénario des derniers jours, cette information est à mettre à l’actif d’Arnaud Montebourg, le bouillant ministre du Redressement productif aujourd’hui dans la tourmente, qui avait annoncé fièrement à l’Assemblée nationale qu’il avait bien « un industriel, pas un financier, capable d’investir 400 M€ » pour reprendre Florange.

 

Ceci est d’autant plus vrai que nous avons eu la confirmation que le tour de table prévoyait que l’oligarque à la tête du 23 e groupe sidérurgique mondial (69 000 personnes) n’ait qu’une « participation minoritaire » et laissait donc la main à Bernard Serin, ex-cadre de Florange, pour mener sa stratégie industrielle, avec très certainement le soutien du Fonds stratégique d’investissements (FSI). Il semble également que le montant qu’aurait engagé Bernard Serin aurait avoisiné en réalité les 500 M€.

 

20 000 emplois dans la balance

 

cette association de poids lourds explique probablement pourquoi ArcelorMittal a sorti l’artillerie lourde, lundi dernier, mettant en balance les 20 000 emplois du groupe en France si Arnaud Montebourg prolongeait ses menaces. Elle contredit aussi en partie l’analyse de Matignon, dont les principaux conseillers semblaient rétifs de longue date à toute idée de reprise publique temporaire.

Politiquement, d’ailleurs, le sujet est loin d’être clos. De plus en plus de ministres importants – Delphine Batho, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg – ont marqué leur défiance vis-à-vis de Mittal et laissent la porte ouverte à un futur portage public si le groupe venait à manquer à ses engagements.

Hier matin, Aurélie Filippetti a rejoint le chœur (lire par ailleurs). Après avoir laissé entendre que le choix de l’option Serin-Mordachov avait seulement achoppé sur une question de « chronologie », la ministre mosellane de la Culture a estimé « qu’il faudrait revenir à cette solution-là, si Mittal – auquel [elle] ne fait pas confiance – devait ne pas tenir ses engagements ».

 

Économiquement, la partie ne paraît pas terminée. Severstal pourrait prendre sa revanche: en 2006, l’aciériste russe avait échoué à contrecarrer l’ OPA hostile de Mittal sur Arcelor. Les cartes pourraient être rebattues si Ulcos n’était pas attribué à Florange le 20 décembre ou si Mittal donnait un coup de canif dans le contrat passé avec Matignon...

 

Si les mots ont un sens nous sommes devant la démonstration très concrête, dénoncée par les deux titres, d'une tentative de noyade de l'hypothèse de prise de controle public d'un levier industriel décisif pour la souveraineté économique du pays.

 

Pourquoi cette tactique ? Pour une raison toute bête qu'El Diablo dans un de ces derniers papiers à commencé à mettre en évidence quand il pointe les lois de l'UE à propos des nationalisations, lois qui interdiraient cette prise de controle. (l'article ici).

 

A partir de la souverainté indiscutable de la Constitution  en vigueur sur tous les autres textes lois et réglements y compris européens,  Blumollet qui n'est pas plus bête que mal habillé mesure bien que tant que celle-ci est telle qu'en vigueur aujourd'hui, l'argument du primas de la constitution de la République sur les textes de l'UE est de droit opposable à tout autres textes. D'autres textes que lui, le PS, avec la droite ont  validé ou laisser valider lors de la dernière réunion du congrès de Versailles en 2009, sous Sarkozy.

 

Tant que la constitution est dans la forme actuelle, il est  impossible d'opposer les choix de l'UE à une décision qui relève d'une souveraineté populaire que le PS ne veut absolument pas (tout comme la droite et son extrême sous cette forme) voir venir dans le débat politique public.

 

Malgré son peu de risques dans les formes qu'au départ ils avaient envisagées, voila pourquoi ils ont décidé de mettre l'idée de nationalisation dans un cul de sac.

 

Cet article 34 de la constitution est une épine dans le pieds des danseurs du bal du consensus mais il est politiquement impossible au pouvoir de proposer de réunir un congrès sur ce thème pour faire remanier la constitution tant il lui serait impossible de justifier sa démarche au regard des valeurs qui l'ont fait élire même s'il met l'inverse en pratique.


 

 

Article 34

La loi fixe les règles concernant :

Les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété d'entreprises du secteur public au secteur privé.

 

D'où la manoeuvre du gouvernement de tout faire pour évacuer toute solution s'écartant de la logique UE-Mittal, pour invalider toute idée d'intervention publique au sein de la concurence libre et non faussée, mieux (ou plut^pt pire) de mettre le gouvernement en posution d'accompagnement de cette stratégie.

 

Le soutient populaire à l'alternative repoussée par le pouvoir ne releve alors pas du choix d'un exploiteur par rapport à un autre (là dessus, pas d'illusion). L'éxigence de voir le projet alternatif publiquement débattu permet de porter le troisième terme d'un choix : la réappropriation collective sous contrôle des travaileurs eux-mêmes.

 

Dès lors, nous rejoignons par des voies et à des niveaux différents la lutte des Fralib, des Lejaby et  tous les autres. 


Pas pour qu'autour d'une tasse de thé on discute des vertus d'une maitrise industrielle de la fabrication des baleines de soutien gorge mais parce que ces luttes sont emblématiques dans ce qu'elles posent la question de l'intelligence collective des salariés porteur de l'intérêt publique devant les faillites des interêts particuliers au service de la rentabilité privée accaparée. 


Là, tout s'éclaire. Y compris dans la façon de faire vivre les références historiques (singulièrement sur les valeurs du programme du CNR revisité dans les conditions et rapport de forces de 2012), et devant la faillite historique et permanente du capital, des forces politiques qui le porte et l'accompagne ou le ménage pour des raisons convergentes : ils ont accès à la gamelle.

 

En cela nous vivons un moment intense et historique de l'affrontement de classe : au travers de ce vieux monde qui s'acharne à ne pas crever pointe du neuf qui n'arrive pas encore à émerger, mais lueur d'espoir, du neuf pointe.

 

Nouveauté depuis des mois, déjà peu enclin au pessimisme, même si le chemin n'est pas encore balisé par la chute des pétales des roses, Canaille le Rouge jubile de voir des pistes d'alternative qui absentes encore en septembre sont à ensemble envisager.

 

Nous sommes loin des balisages administrativo-informatiques des mandatements de congrès pour sanctionner la lute des places. C'est de lutte de classe qu'il s'agit et sur le bateau des drisses et écoutes risquent d'échapper des mains de barreurs incapables de faire face aux éléments  tant ils aspirent à retourner à l'abris dans la cabine.

 

Le grain de la crise n'est pas maitrisable avec leur route. Voila pourquoi Zayrault et le hollandais volant pousse leur vaisseau fantôme et ses feux vers les enfers. Pourquoi  l'amirauté rose trace vers la liquidation, pourquoi Sarkozy avant avait tenté d'enfumer le débat.


 

http://img.fotocommunity.com/images/Concours/Concours-Jeux-de-lumieres/Epave-dun-vaisseau-fantome-a24298298.jpg

 

 

Sans tout partager dans la façon parfois idéaliste et brouillonne trop confiante avec le pouvoir (un ministre, ça ne se suplie pas, ça s'affronte pour le faire plier) comme avec le patronat  dont certains responsables syndicaux d'Arcelor Mittal ont porté leur action (mais eux ils sont sur le pont, sous la grêle et pour cela eux ont des excuses ; ça cogne) , reconnaissons leur d'entrée le mérite d'avoir cassé le sarcophage gardé dans les cales pour montrer l'état de décomposition de la momie qui était à l'intérieur et qui préside toujours au choix du cap à suivre.


En rejoignant ceux qui depuis des mois parfois dans le silence et le confinement médiatique font face, ils prennent place dans le camps des mutins.

 

Que pour cela ils en soient remerciés, ils mesurent certainement ce qui leur revient de faire mais  surtout à nous de voir sur quoi et comment il faut aussi pousser.

 

Enfin pour participer à garantir l'avenir, qu'ensemble nous relancions aussi l'industrie du verre et du formol pour mettre dans des bocaux pour les générations futures quelques exemplaires des faillis qui sont sous la lumière de leur reniement pour les uns, résignations pour d'autre, capitulations pour tous.


 

http://medias.lepost.fr/ill/2009/05/12/h-20-1532935-1242144971.jpg

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