La Canaille n'a que peu l'habitude de tenir une chronique sportive sur ses p@ges.
Dans la dernière période seul l'affaire Armstrong (Lance) avait eu une place dans le c@rnet.
Peut-être que ce qui suit ne sera pas forcément partagé mais comme colère il y a, exprimons là :
La presse nous informe que :
Coupables d'avoir fait le mur pour un aller retour entre Le Havre et une boîte de nuit parisienne dans la nuit du samedi 13 octobre, entre deux matchs de l'équipe de France Espoirs, Yann M'Vila, Chris Mavinga, Antoine Griezmann, Wissam Ben Yedder et Mbaye Niang ont été sanctionnés avec la plus grande sévérité par la Fédération française de football (FFF).
"Wissam Ben Yedder, Antoine Griezmann, Chris Mavinga et Mbaye Niang sont suspendus de toutes sélections en équipes nationales à compter du lundi 12 novembre 2012 jusqu'au mardi 31 décembre 2013", annonce le communiqué de la FFF, jeudi. Et Yann M'Vila écope lui d'une suspension "de toutes sélections en équipes nationales à compter du lundi 12 novembre 2012 jusqu'au lundi 30 juin 2014." Les joueurs, qui ne se sont pas exprimés à leur arrivée ni à leur départ du siège de la Fédération, dans le 15e arrondissement de Paris, jeudi matin, peuvent encore faire appel.
Personne qui ne réagisse avec la célérité et le bruit indispensable ?
Certes ces jeunes disposent peut-être de revenus qui ne sont pas ceux d'une apprentie coiffeuse ou mécanicien auto.
Certes ils sont dans une logique d'équipe avec une cohérence voir une discipline.
Allons sur le fond : si le sport est professionel −ce que La Canaille combat − le code du travail doit s'y appliquer de droit et aucune clause ne peut être plus restrictive que la loi.
Pour autant depuis quand un contrat de travail peut-il conduire sauf à ce qu'un club de foot soit assimilable à un navire à pavillon de complaisance en escale avec obligation de rester à bord (le droit international impose un droit d'escale à terre et même l'armée est moins sauvage que le réglement de la FFF) et de quel droit imposer une interdiction de sortie pour un jeune de 18 ans avec à la clé une forme de lockout déguisé pour l'avoir enfreint ce qui a pour conséquence de peser sur leur revenus et leur avenir professionel ?
Il ne s'agit pas ici du montant mais du principe.
Les mêmes autorité "sportives" qui cautionne des pratiques pour leur élites à tarifs de diamantaire se comportent comme des négriers au mépris des lois avec les soutiers qui se taisent tant ils aspirent à être de quart sur le pont.
Les mêmes qui ont tenté d'étouffer des affaires de prostitutions parmi le gratin de leur élite à six zéro par mois s'érigent en père la vertu pour une sortie en boite?
Poussons le bouchon : excuse pour un coup de boule mais sanction pour un coup à boire? C'est quoi cette féodalité qui s'appelle FFF ?
A quand le licenciement pour accident de sport le week end (déjà trop souvent réalité dans les faits mais interdits par les textes)?
Depuis quand en dehors du temps de travail est-il interdit à un salarié d'user de son temps à sa guise dès lors qu'il est présent et au travail dans les conditions prévues par son contrat (ici, matchs et entrainements )?
Il ne s'agit pas ici de se téléporter pour aller défendre des causes marginales mais de voir comment des jeunes sont privés de leur droit sans que cela fasse réagir et combien le silence ouvre la porte à tous les abus pour les jeunes travailleuses et travailleurs .
Quand on laisse attenter à une liberté on laisse attenter à toutes les libertés
A quand la suppression du droit de grève pour les moins de 18 ans à partir d'une jurisprudence FFF ?
Et les parents de ces jeunes, les éducateurs de leur club d'origine ne font rien, ne disent rien?
A l'argument "c'est réglementaire" posons la question "quel réglement et celui-ci peut-il être plus restrictif que la loi" ?
Même si La canaille sait que pour une grande part ces jeunes sont certainement déjà entamé par la pourriture du système, ce n'est pas une raison pour subir une justice privée, d'ordre scélérate du point des libertés constitutionelles.
Voila. une colère qui ne restera pas rentrée et qui aimerait qu'on arrive à démontrer que son auteur fait fausse route si tel était le cas.
1h30 après avoir mis ce qui précède en ligne, La canaille a trouvé ce qui suit sur le site de Rue 89. Pire qu'une confirmation, la démonstration d'un "antagonisme de classe" dans la structure confirmant la dimension patronale des pratiques de la FFF :
"Les dirigeants de la Fédération française de football, eux, n’ont personne à qui rendre des comptes, pas de parents pour les punir. Qu’auraient fait les parents de la FFF s’ils l’avaient sanctionnée crescendo et en fonction du bruit médiatique pour ses dérapages depuis dix ans ?
On aurait commencé par la priver de dessert pour le rapport de la Cour des comptes pointant les absurdités dans la gestion budgétaire de la FFF, en 2002. Puis la priver d’Internet pour le séjour coûteux de son président Claude Simonet(55 000 euros, dont 4800 de Romanée-Conti) en Corée du Sud, et de sortie pendant un an pour le maquillage de ses comptes en 2003.
Entre la mauvaise gestion des cas Raymond Domenech puis Laurent Blanc,l’affaire des quotas, et la dégringolade du football amateur qu’elle est censée protéger, la FFF serait aujourd’hui en maison de redressement."
CQFD