Profitant que le monde du travail et les démocrates vibrent au diapason du peuple tunisien, le Fanfan du p'tit dej, notre lucky luke du stylo avance discrètement dans les contres allées pour rejoindre le camp des casseurs du service public :
Comme tout le monde n'est pas tombé sur cet article de Marianne, (David Desgouilles - Blogueur associé | Mercredi 19 Janvier 2011 à 15:01 ) plutôt que de résumer, le voila in extenso. Certes il ne coïncide pas avec tous les avis de votre scryptoclavieriste qui noircit ici ces pages, mais sur le fond, il y a des choses à faire savoir.
La Canaille attend avec impatience l'avis des fédérations et UPR CFDT qui subissent la RGPP, les privatisations et autres attaques aux statuts qui les touchent quelque soit la par ailleurs les approches aux élections professionnelles. S'il devaient persister à soutenir leur ligne confédérale que les salariés concernés en tire les conclusion qui s'imposent.
Chérèque rejoint-il la croisade anti-fonctionnaires ?
Qu’écrit donc Chérèque ? Citons un long extrait non sans avoir prévenu le lecteur de s’accrocher à sa chaise :
« Le débat doit aussi porter sur la nature de ces services : il y a des fonctions régaliennes à maintenir sous l’autorité directe de l’Etat (parmi elles, le triptyque police-armée-justice) qui doivent être assurées par des fonctionnaires avec des obligations d’impartialité, de continuité, d’égalité de traitement, qui justifient les garanties protectrices de leur statut. Ces obligations ne peuvent pas se permettre de varier selon les changements politiques.
Pour l’ensemble des autres missions, qu’elles soient conduites par le public ou par des opérateurs privés, l’Etat doit assurer contrôle, évaluation et péréquation afin de garantir la cohésion, la solidarité et l’objectif de réduire les déséquilibres territoriaux et sociaux.
Une mission de service public ne se résume pas à la forme juridique de l’entreprise ou au statut du personnel. Un salarié du privé qui assure une mission de service public n’est pas moins républicain qu’un fonctionnaire qui effectue la même tâche. »
Entendons nous bien : juridiquement, ce que dit Chérèque n’est pas faux. Un voyageur débarquant à Roissy lundi matin et n’ayant pas remis les pieds en France depuis le nouvel an pourrait même ne pas s’en formaliser outre mesure. Hors contexte, ce rappel de la législation en vigueur ne mangerait pas de pain. Les concessions de service public existent dans notre droit. Et, effectivement, on ne mesure pas le républicanisme au fait qu’on est fonctionnaire ou non. Seulement voilà, depuis deux semaines, il y a eu quelques petits évènements qui n’ont pas dû échapper à un secrétaire général de la CFDT : la proposition Jacob de supprimer l’emploi à vie des fonctionnaires ; puis, la semaine dernière, le dépôt par Monsieur Mancel (UMP) d’une proposition de loi visant à limiter le statut de la fonction publique aux missions régaliennes.
Au moment où Marine Le Pen nettoie le site internet du FN des vieilles propositions reagano-thatcheriennes qui y subsistaient et qu’elle prononce un discours d’un étatisme économique et social à faire rougir Bernard Thibault, lire une telle prose sous la plume du dirigeant d’une des plus puissantes centrales syndicales du pays donne l’impression d’une France cul par dessus tête. Au fait, qu’en pensent les fonctionnaires « non régaliens » adhérents à la CFDT ?
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