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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

J d'Ormesson, Aragon (suite)

Publié le 7 Décembre 2012 par canaille le rouge in la culture et les idées

 

http://culture.pcf.fr/sites/default/files/imagecache/image/tampon_aragon_0.jpg

 

 

Pour continuer sur un compagnonage peu connu où celui devenu maître parle de celui qui, dit-il, lui permettra de le devenir : 

 

 

Et toi mon coeur pourquoi bats-tu

(2003) Postface

[...] quelque divers qu'ils puissent être et même quand ils s'opposent avec violence à tout ce qui les a précédés, trois poètes surtout s'inscrivent dans notre tradition la plus éclatante : Pégy, Valéry, Aragon.

Quand nous nous interrogeons avec fièvre sur les gloires nationales à faire entrer au Panthéon, pourquoi le nom de Péguy n'est-il jamais prononcé ? Catholique souvent dissident, socialiste ardent, partisan de Dreyfus, symbole d'un esprit résistant confisqué par Vichy qui se situait à l'extrême opposé, il incarne le peuple français dans son génie et dans sa diversité. Est-il possible d'imaginer que sa mort pour une patrie ingrate sur un de ces champs de bataille qu'il avait célébrés d'avance puisse être portée à son débit ? D'une intelligence étourdissante, Paul Valéry a été une espèce de poète officiel de la République - et pourtant un vrai et authentique poète. Le plus important de tous, à mes yeux, devant Valéry et devant Péguy, celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas, reste Louis Aragon, rebelle à l'enfance massacrée, mystificateur en tout genre, agitateur surréaliste, militant communiste, magicien tout terrain : son génie poétique et littéraire le situe parmi les plus grands écrivains français et l'approche de Hugo.

Jean d'Ormesson, "Postface", Et toi mon coeur pourquoi bats-tu. Paris: Robert Laffont, 2003, p. 419

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