Brut de décoffrage, tiré de l'Est Eclair:
Illusions, résignations voir refus de se battre, oui.
Mais aussi ces pratiques patronales aussi humiliantes qu'inhumaines, le capital du textile n'a jamais fait dans la philanthropie.Mais là il se surpasse.Ils ont fait une propositions ? oui ? ils sont donc en règle. Dès fois la rage pourrait conduire à des pratiques que la conscience réprouve.
Refrain d'une des plus belles chanson de la Commune : je le dédie à ces filles du textiles aubois qui toutes ne se résignent pas et à celle ci dessous qui doute pour qu'elle apprenne à dire non... et à se battre.
Oui, mais …
Ça branle dans le manche.
Ces mauvais jours-là finiront
Et gare à la revanche
Quand tous les pauvres s'y mettront !
L'article :
OLYMPIA / Une salariée partagée entre rancœur et colère
Quelques salariés ont reçu une proposition de reclassement en Roumanie. Ils ont jusqu'au 25 janvier pour donner une réponse
Cette employée d'Olympia s'est vu proposer un reclassement en Roumanie. Elle l'a appris après ses collègues. « On m'avait oubliée »
Elle était entrée chez Jacquemard en 1977, comme secrétaire. La salariée d'Olympia, devenue « assistante responsable », vient de tourner la page sur trente-trois
ans de sa vie. Mercredi, elle a quitté définitivement les locaux romillons de son entreprise, avec une seule possibilité pour garder un travail dans le groupe : déménager en Roumanie.
« On m'a proposé un reclassement dans l'usine roumaine, au Smic français. Mon salaire serait revu à la baisse, contrairement aux cas précédents. Il paraîtrait qu'il y ait eu trois postes créés.
Quoi exactement ? Je ne sais pas. On nous débauche, le mari, les enfants peuvent suivre mais on ne s'occupe pas de savoir s'ils ont du travail en France », s'indigne-t-elle. « J'ai jusqu'au 25
janvier pour donner une réponse. Je n'ai pas encore décidé. »
« Je regrette qu'il n'y ait pas de plan FNE »
L'employée, qui a souhaité garder l'anonymat, l'a appris après les autres. « On m'avait oubliée. Mes collègues qui travaillaient ont été convoqués dans le bureau fin décembre et les autres qui
étaient en congé comme moi ont été contactés par téléphone. Moi, j'ai été prévenue le 7 janvier au soir, verbalement. »
La nouvelle tombe comme un coup de massue. « Ça m'a fait un choc, surtout qu'on m'avait annoncé que ce qu'on avait à me dire n'était pas important. Je savais que, tant que le mois de janvier
n'était pas passé, je n'étais pas à l'abri. Mais quand j'ai su que mes collègues étaient dans le lot, comme il restait deux-trois personnes dans le service, j'ai pensé que j'y avais échappé.
».
La lettre de reclassement est arrivée « le 14 janvier ». « Ça a tardé car il y avait un texte à respecter. C'est démoralisant de venir le matin en sachant qu'on va
recevoir cette lettre. J'ai travaillé jusqu'au dernier jour. J'aimais beaucoup ce que je faisais et je l'ai fait avec cœur jusqu'au bout. »
Mais la salariée d'Olympia garde un goût amer. « Je n'ai jamais eu de reproche dans mon travail. Avoir tant donné à la société et aucune reconnaissance au bout. Je regrette qu'il n'y ait pas
de plan FNE (Fonds national de l'emploi) pour les préretraités. Je viens d'avoir 57 ans, j'aurais pu en bénéficier d'autant qu'une personne l'a obtenu. Nous n'étions pas beaucoup à pouvoir y
prétendre, je pensais que Catherine Rambaud aurait fait un geste. »
La rancœur l'emporte. « On a connu différents plans sociaux. Ce sont toujours les mêmes qui restent. Maintenant, il y a plus de cadres que d'employés. On dit que tout va bien, alors pourquoi on
débauche autant ? Je suis en colère d'entendre et de lire tout et n'importe quoi. Qu'on arrête de dire que c'est la faute des 47 licenciés. Le déficit financier existait déjà avant. »
Et l'avenir ? « On ne sait pas ce qu'on va faire. Mon mari est en fin de droit. Il a été remercié d'Olympia en 2005. Aujourd'hui, on pleure ceux qui ont plus de 50 ans mais, à son époque, on
ne s'est pas lamenté sur leur sort".