Lire : Un aller simple ou la critique de la critique [♫]

Quand la fiction anticipe sur le réél

La Canaille se lance ici dans un exercice nouveau : la critique littéraire.

Polémiquer au quotidien est bien, il faut parfois revenir à ce qui élève l'esprit et le livre, avec sa capacité à se distancier, en est le pivot incontournable.

Et là, ce n'est pas bien.

La Canaille vient de tomber sur ce livre paru en 1994, par ailleurs très bien écrit, dont l'auteur n'a pas pu s'empêcher de plagier celui qui restera dans l'Histoire un des plus grand ministre de l'intérieur du XXI^ème siècle, Ici nommé le le gluant Guéant (ou encore le cobras donneur).

D'aucuns objecteront que c'est la liberté de l'écrivain de s'inspirer de fait réels. Certes.

D'autre diront que l'anticipation est une des plus anciennes formes de la construction narrative. Certes encore.

Mais caricaturer dès le XX^ème ce que sera le XX^Ième n'est pas honnête. C'est déloyal.

Cette lettre dira mieux encore ; autant la citer.

N'est-il pas insupportable de voir un auteur, talentueux de surcroit, s'emparer en 1994 de la politique que notre bien aimé gouvernement initiera et mettra en œuvre 15 année plus tard ?

Ce que monsieur Guéant et ses services avec l'aide de tous les ministères de notre monarblique tendent à réaliser depuis maintenant quatre ans ne peut souffrir d'une comparaison caricaturale d'un texte qui ridiculise l'effort de notre pays et de son Princident.

Monsieur Didier Van Cauwelaert n'a pas le droit de se servir de son talent pour, au travers d'une histoire d'immigration clandestine discréditant nos choix politiques et leur accompagnement, faire le lit des socio marxistes libertaires qui ne peuvent comprendre le besoin pour le pays de rejeter au delà des frontières les scories liées aux déviances migratoires des gouvernements des années 60.

Présenter un jeune marseillais, aux origines ultra-méditéranéennes, de surcroit délinquant, comme victime alors que son parcours démontre l'insociabilité héréditaire et justifie l'urgence des mesure d'éloignement prise à son égard ne souffre pas débat.

Monsieur Van Cauwelaert ne rend pas service à la France en prenant le parti dès 1994 de ridiculiser les politiques qu'en 2007 notre majorité mettra en œuvre.

Il est vrai qu'avec un tel patronyme il porte à penser que l'espace Schengen est encore trop lâche et demandera à être circonscrit qu'à la libre circulation des capitaux et à ceux qui ont délégation de signature pour en assurer l'efficience.

Ce papier devra être diffusé et lu à l'ensemble des classes de première dans les deux mois précédents l'épreuve de français du baccalauréat, les présidents de jury veilleront à ce que l'esprit de cette circulaire soit bien pris en compte pour la notation.

Signé Benito Lefebvre,

Sous secrétaire détaché affecté à la rigueur des valeurs.

PCC CleR

Et si vous voulez en savoir plus, allez à votre bibliothèque municipale ou de votre CE, empruntez et lisez ou relisez avec la même gourmandise que La Canaille ce roman jubilatoire tant il ridiculise avec une réjouissante anticipation ce pouvoir.

Un livre qui vieillit bien. Pour part grâce au talent de son auteur mais aussi, hélas, épicé de son environnement politico raciste.

"Un aller simple" prix Goncourt 1994.