Nicolas Sarkozy a déclaré dès la fin de Copenhague que le système des Nations Unies était « à bout de souffle ».
L'UMP lui a emboîté le pas samedi en décrétant le processus de décisions de l'ONU « en bout de course ».
Fa# et sa camarilla cherchent-il à remplacer le système de gouvernance mondiale mis en place à la fin de la deuxième guerre
mondiale, et qui est encore aujourd'hui la seule instance de légitimité globale ?
Christian Estrosi a déclaré samedi :
« Comme le président (Nicolas Sarkozy) l'a indiqué lui-même, à 120 nations, un système fondé sur le consensus ne permettra jamais
d'aboutir à des avancées significatives. »
Notons au passage qu'Estrosi écarte allègrement quelque 70 pays, le nombre d'Etats membres des Nations
Unies (tous participants à la Conférence de Copenhague) est de 192.
Est-il raisonnable ou démagogique de désigner aujourd'hui le système des Nations Unies comme bouc émissaire de l'échec ? Il est
évident que les Nations Unies fonctionnement mal, les nouveaux équilibres mondiaux sont mal représentés au sein du Conseil de sécurité.
Il est tentant pour le capital de privilégier des instances plus resserrées comme le G20 (la réunion à une trentaine durant la conférence indique une conception très limité de la démocratie qui a pris naissance à la faveur de la crise financière). Cela semble
être la carte que joue la droite française aux affaires en travaillant à faire durer ce G20 réunissant autour de la table les grands d'hier et certains de ceux de demain, auxquels s'ajoutent
quelques organisations internationales (FMI, Banque mondiale, pour impliquer ainsi la social-démocratie comme cogérante de la crise mondiale).
Le G20 est plus efficace en temps de crise pour coordonner les politiques de défense du capital, mais il n'a aujourd'hui ni
légitimité universelle, ni moyens d'action. Avantage il permet de défendre les intérêts des plus puissants, de s'imposer au détriment de l'intérêt général.
C'est ce qui c'est passé à Copenhague. En tirant sur les Nations Unies Sarkozy poursuit au plan international le projet du capital
avec, dans la lignée de la montée en puissance d'un OTAN tournée contre les "pays du sud", un remodelage dangereux des instances planétaires.
Attention à la main qui presse le ressort.
Sarkozy, on t'a vu!!