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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Paris-Alger : l'Histoire est là, la France officielle a l'occasion de se reconsidérer à Alger

Publié le 17 Décembre 2012 par canaille le rouge in Mémoire et Histoire

http://christophelhomme.files.wordpress.com/2008/09/maurice-audin.jpg

 

Parfois au milieu des scories émerge une pépite.


Les scorries étant de plus en plus nombreuses dans l'Humanité, saluons avec d'autant plus de plaisir cette pépite parue dans l'huma.fr de ce jour :


Guerre d'Algérie

Josette Audin « Il faut une condamnation de ce qui a été fait au nom de la France en Algérie »

Depuis plus d’un demi-siècle, la veuve de Maurice Audin se bat pour que la vérité soit dite et que l’État reconnaisse les crimes de guerre perpétrés en Algérie.

Jamais elle n’a cru à l’intenable et cynique version officielle selon laquelle Maurice Audin aurait « disparu » après s’être enfui lors d’un transfert. Josette Audin, l’épouse du jeune mathématicien communiste enlevé, torturé et assassiné par les paras en juin 1957 à Alger, demande inlassablement que vérité soit faite et que l’État français reconnaisse officiellement ce crime, cinquante-cinq ans après les faits.

Qui était Maurice Audin ?

Josette Audin. Qui était Maurice Audin ? C’était mon mari… Nous vivions à Alger. Il était mathématicien à la faculté d’Alger. Nous avions trois enfants. Il était engagé auprès des Algériens dans 
la lutte pour l’indépendance.

Pourquoi le jeune intellectuel européen qu’il était s’est-il engagé pour l’Algérie algérienne ?

Josette Audin. Nous étions membres du Parti communiste algérien, 
qui luttait pour l’indépendance, aux côtés de ce peuple. Nous 
ne supportions pas le racisme, 
la façon dont les Algériens étaient traités, ou plutôt maltraités.

Comment s’est passé l’enlèvement 
de Maurice Audin par 
les parachutistes à votre domicile ?

Josette Audin. Ce jour-là, des pieds-noirs ultras avaient manifesté 
toute la journée. Il y avait eu 
des ratonnades monstrueuses dans toute la ville. À la fin de cette journée, il était tard, aux alentours de 23 heures, alors que nous étions sur le point d’aller nous coucher, des parachutistes sont venus tambouriner à la porte. C’était Maurice qui était recherché, 
pas ceux qui se livraient à la chasse aux Algériens et venaient 
de commettre des meurtres.

Lorsque les autorités vous signifient que Maurice Audin s’est « évadé », les croyez-vous ?

Josette Audin. Évidemment non. Tout le monde savait que ces prétendues évasions étaient en fait des exécutions. C’était connu de tout le monde, pas seulement des familles algériennes dont un membre avait subi ce sort. La plupart des pieds-noirs savaient et s’en réjouissaient.

Il y a eu, tout au long de la guerre d’Algérie, des milliers de Maurice Audin. En quoi cette affaire illustre-t-elle la violence inouïe déployée 
alors par la France coloniale ?

Josette Audin. Cette affaire a eu un grand retentissement en France comme, auparavant, l’assassinat 
de l’avocat Ali Boumendjel. Maurice était européen, il avait 
des connaissances en France, 
dans le domaine des mathématiques. Un comité Audin a été créé, 
avec Pierre Vidal-Naquet, Laurent Schwartz et d’autres intellectuels qui ont tout de suite exigé la vérité. Ils n’ont pas lâché, ils ont dénoncé sans relâche la torture. Je pense 
que l’action de ces gens en France au sujet de l’Algérie a peut-être 
aidé par la suite à accélérer 
le processus de paix.

De quelle façon la vérité peut-elle être connue, plus d’un demi-siècle après ce crime ?

Josette Audin. Dans la lettre que 
j’ai adressée en août au président de la République, je ne demande pas seulement la vérité. Bien sûr, 
je voudrais qu’on connaisse 
la vérité, c’est évident, même si 
je suis de plus en plus sceptique 
sur le fait qu’on l’obtienne vraiment un jour. Ce que je demande au président Hollande, c’est une condamnation 
de ce qui a été fait au nom 
de la France en Algérie. Je ne demande pas qu’il s’excuse : 
il s’est produit en Algérie des choses qui ne sont pas excusables. Je demande une reconnaissance et une condamnation. On peut condamner l’usage de la torture. On dit toujours que la France est 
le pays des droits de l’homme. Mais comment continuer à se qualifier ainsi, quand ces droits de l’homme ont été piétinés, sans que leur violation ait été condamnée ?

Comment jugez-vous le récent hommage officiel rendu à Fréjus 
au général Bigeard, symbole 
de l’institutionnalisation de la torture durant la guerre d’Algérie ?

Josette Audin. Cet hommage 
est scandaleux. Le ministre de 
la Défense aurait pu se dispenser d’aller jeter des fleurs à ce militaire, qui a peut-être fait de belles choses lorsqu’il s’agissait de libérer 
la France, mais qui a pratiqué la torture en Indochine puis en Algérie. Le glorifier est scandaleux.

Pourquoi la France a-t-elle tant de mal à reconnaître officiellement ces crimes de guerre ?

Josette Audin. Je ne l’explique pas, je ne le comprends pas. À de nombreuses occasions, nous avons demandé cette reconnaissance 
et cette condamnation officielles de la torture, des crimes de guerre. Sans jamais être entendus.

Entretien réalisé par Rosa Moussaoui

http://www.palestine-solidarite.org/maurice-audin.jpg

 

Rosa Mansaoui parvient à sauver un peu d'honneur au titre. Mais pour C le R la pub pour le voyage à Strasbourg officiellement financé par des patrons et les dictateurs du Qatar est une de ces scories qui marquera durablement une rupture difficilement réductible entre un titre et celui qui durant plus de trente ans c'est battu partout où il allait pour assurer sa présence.

 

 

 

 

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