Quand un banquier pleure ce sont des fleurs qui poussent

Athènes. Suites des choix de la Troïka.

"10h45 : La bourse d’Athènes a dégringolé lundi à -7,6% quelques minutes après l’ouverture, face à l’incertitude politique née du résultat choc des législatives qui ont privé les deux partis pro-austérité de la majorité absolue au parlement." (les agences)

Avant de regarder les résultats, une chose à rappeler les responsables de la reconfiguration du paysage en Grèce ne se trouvent pas dans le peuple mais bien parmi ceux qui ont entamé une agression de la plus extrême violence contre les grecs.

Cela a donné un salutaire réflexe qui fait rougir l'échiquier politique du berceau de la démocratie mais là bas comme ici en France et le reste des pays de l'UE les actions conjuguées contre les peuples par l'UE, BCE et le FMI font le lit de l'extrême droite. Ce n'est pas un épiphénomène mais bien une stratégie des états nations tant ceux-ci sont obstacles au pouvoir des banques et monopoles pour abaisser les garanties sociales.

Dans ces conditions si l'émergence sur le terrain parlementaire d'une réalité fasciste réelle en Grèce comme ailleurs, renvoyer dos à dos les extrêmes pour s'effrayer de l'effondrement des partis de l'alternance (droite classique et social démocratie) est trop facile.

D'abord entre l'explosion du vote sur des espoirs communistes (quelques soit la réalité des choix du cataplasme issue du GUE) à comparer avec la faiblesse de l'extrême droite comparée aux autre pays de l'UE devrait amener les commentateurs à cesser de se discréditer.

La progression des néo nazi se fait au détriment du parti "Laos "qui de droite extrême flirtait avec la coalition gouvernementale il disposait de 16 députés gagné en 2007, et n'en aura plus. Les néo-nazis de "Chryssi Avghi" obtiennent ainsi des sièges au parlement. Ils auraient recueilli 6,81% des voix.

Ce vote porte surtout le rejet de l’austérité subie depuis plus 2 ans et demi. Depuis qu'en octobre 2009e la Grèce a pris en pleine figure le pillage de ses comptes publics par la grande bourgeoisie l'église et les monopoles implantés par l'UE, depuis qu’elle a subi les attaques frontales du capital, l'arrivée de la troïka (BCE, Commission, FMI) en mai 2010, à la demande du PSOK de la Droite Libérale et Classique. Ce sera les coupes budgétaires, baisses des pensions, des salaires, des minimas sociaux, hausse des impôts et des taxes, privatisation se multiplient.

Tous les partis qui ont mis en œuvre ou soutenu cette politique prennent une superbe gamelle : ND et le Pasok en tête, le Laos suivant le mouvement (extrême-droite). Tous trois ont participé au gouvernement d’union nationale mis en place en novembre 2011. ND avec 18,8 % des suffrages (108 sièges) et le Pasok avec 13,2 % (41 sièges), ne pourraient former un gouvernement de coalition qu'avec l'appui d'un troisième parti. Ils recueillent à eux deux 32 % des voix, contre 77,4 % en 2009. ND obtient ainsi – à l’heure où nous écrivons ces lignes – 20,31% (33,47% en 2009), le Pasok 14,11% (43,92% en 2009), et le Laos 2,89% (5,63% en 2009).

Donc le grand enseignement c'est le déplacement du centre de gravité vers la gauche qui met en transe les marchés financier et conduit les patrons du CAC40 ou équivalent à faire la queue pour allumer des cierges de Rome à Lisieux en passant pas Lourdes ou Fatima. Qu'ils économisent la cire, ils risquent d'en avoir besoin pour chez eux pour peu que les peuples voient le sens possible et fixent la barre au bon niveau et maintiennent voire fasse reculer l'extrême droite.

C'est ce que tente le peuple grec. L'€uro va certainement y laisser des plumes. Mais que la monnaies des banquiers, celle qui fait griller le prix de la baguette et plombe les compte sociaux soit repoussée par l'intervention populaire n'est pas pour déplaire à La Canaille. Voir qu'il est intolérable de payer la dite baguette l'équivalent de 6f50, 20f un beefsteak ou plus de 8f un litre de gasoil quand les profits de total sont indécents est pédagogique et aidera à exiger la hausse des salaires et des pensions à Athènes comme à Paris.

Pour la Grèce, la suite reste à écrire et c'est au peuple grec de le faire.

Mais que les tremblements des banques, les descentes de bourses des archéos de l'économie sont jubilatoires !

Il y a un proverbe africain qui dit que quand un ancien meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. On pourrait dire en Europe, "quand un banquier pleure ce sont des fleurs qui poussent".

Vite qu'on fasse monter le niveau des nappes phréatiques.

 Bureau de vote a Athènes