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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Surdités et luttes sociales. Faut vite soigner

Publié le 2 Avril 2010 par canaille le rouge in Nouvelles du front

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/9/9f/LSQ_logo_surdite.jpgLa surdité, se traite facilement de nos jours.

 

Pourtant, la direction confédérale  de la CGT n'entend pas.


A voir la réactivité à certains appels, une chose est sûr, les tympans sont bons.


Quelle sont donc alors les fréquences qui ne parviennent pas à  bruisser dans les oreilles porte de Montreuil ?

 

Un "audioluttedeclassogramme" est-il à réaliser?


Le communiqué mis en ligne sur le site confédéral tendrait à confirmer:


"Les cinq organisations syndicales (CGT, Unsa, CFDT, FSU et Solidaires) réunis en intersyndicale mardi (30 mars) à Paris vont interpeller le gouvernement le 20 avril par un texte commun et des initiatives locales, qui serviront de tremplin à "un grand 1er mai revendicatif". 

 
Les syndicats vont adresser le 20 avril une "déclaration commune pour interpeller le président de la République pour le sommet social."


(ce qui permet au gouvernement d'annoncer tranquillement ce 02 avril l'ouverture de la chasse aux retraites à partir du 12 de ce mois. Chronique d'une capitulation annoncée ?)


Quelle stratégie pilote ces pratiques ? Pour la CFDT et quelques autres nous avons une longue expérience : La CFDT signe l'accord salarial à la SNCF et appelle dans le même temps à la grève reconductible, on en a l'habitude. C'est comme les équinoxes, cela revient à périodes régulières, sauf que les marées d'équinoxe ont lieu… et que la CFDT ce 02 avril, on en a aussi l'habitude, avant même la remontée des coefficients annonce déjà qu'elle restera à marée basse.


Moralité la CFDT en lutte avec ou sans FGAAC comme rémora devient un poisson d'avril calendaire confirmé.

 

Les cheminots qui savent cela n'ont pas vocation à être locomotive principale des luttes, encore moins à être objet sacrificiel des hésitations confédérales.

 

La Direction nationale  de la CGT vient de voir confirmer son mandat par son congrès d'organiser et coordonner les luttes. Où en est-elle?


Question : comment se résoudre à voir cette direction prendre des chemins sinueux pour contourner colères et mécontentements exprimés par ses adhérents et arriver à ce texte ?


Le 23 Mars n'est pas si loin quand même. Des manifestations puissantes, combatives, porteuses d'une exigence revendicative immédiate. Un pouvoir en difficulté comme il l'a rarement été depuis des années devant son score le 21.


Dans les jours qui suivent, un gouvernement qui maintient son cap avec des annonces tellement claires que le patronat n'a même pas besoin de se protéger tant le pouvoir s'en charge. Touche pas au bouclier fiscal, 10% sur le gaz, flambée des loyers HLM (et les municipalités laissent faire ou vote pour comme à Paris ou dans les départements d'IDF), rien ne baisse…sauf le pouvoir d'achat.


Répressions antisyndicales, évacuation par la force des sans papiers et protection des grands groupes de la garde rapproché de Fa#. Annonce insolente des bonus et dividendes quand les salaires sont gelés Faut-il en ajouter ? La liste hélas n'est pas close. Mais contre, est-ce pour lutter contre le chômage il parlent de rouvrir les maisons du même nom.Egalité parité, comme c'est sociétal; pas de réaction publique.


Les sérials killers des droits sociaux, les chantres de toutes les régressions ne seraient menacés que d'une interpellation cosignée par ceux qui donnent des gages de reprise du travail avant même le démarrage d'une action?


Ce volcan de colère qui chauffait les pavés de Paris et des grandes villes du pays n'accoucherait que  de la souris de ce texte ?


A force de resserrer les effectifs de la CE confédérale et de son bureau,  ont-ils  encore assez de neurones à mettre en commun pour proposer autre choses que cette démobilisation en rase campagne ?


Où en est-on dans l'immeuble confédéral ? Plus préoccupé à finir les peintures pour bien accueillir Martine (et son recul de l'âge de la retraite)?  Trop élevé dans la stratosphère la tour de la coordination confédérale pour entendre ce qui gronde dans les usines les bureaux, les services et les files d'attente des bureaux de chômages?


Depuis combien de temps n'ont-il pas participé à un congrès d'un syndicat d'entreprise, discuté revendications avec les camarades de leur propre section syndicale ? (ce qui jusqu'aux années 2000 faisait partie de la pratique normale d'un dirigeant de la CGT).


Quand 70% des salariés s'abstiennent aux élections c'est quand même une question pour le syndicalisme ?


Quand une part certes pas massive mais quand même non marginale de ceux qui ne s'abstiennent pas fait comme en Italie et vote pour un Duce tant les issues attendues sont bouchées, on écrit à l'Élysée où on appelle à plus encore revendiquer ?


On se donne rendez-vous pour le muguet ou on travaille à mobiliser sans attendre que les neiges reviennent sur  le Kilimandjaro ?


On va boire un jus d'orange avec Fa# à l'Élysée ou on mobilise toute l'organisation de haut en bas pour agir et pas en ordre dispersé pour ne pas laisser les cheminots ici, les métallos là, les personnels de santé ou les fonctionnaires ailleurs, avant ou plus tard s'épuiser les uns après les autres à l'image des années précédentes ?


L'abstention des 14 et 21 mars n'est pourtant pas qu'un signe aux partis politiques institutionnels, il est l'expression d'une recherche du moyen de dire la colère. Cela doit interpeller le syndicalisme.


Quand le lien entre vote est lutte est confirmé dans son obsolescence totale, on va à Bruxelles (le dernier communiqué en ligne sur l'action de la CES date de juin 2009…) ou l'urgence c'est Clairoix et(ou) les autres bassins frappés par la crise et la casse d'emplois et de services publics ? On rencontre Martine ou les métallos du nord ?  On rencontre Monks et Decaillon ou les postiers de l'Aveyron?


Quelques milliers de cheminots retraités sur le pavé parisien (pas plus de responsables confédéraux que de baobab à terre neuve) ce n'est rien?


Dans l'industrie automobile et la sous-traitance (un pivot avec l'aéro de l'industrie nationale), c'est la curée. Pourquoi se retenir : Sem Suhner à Schirmeck, La Barre Thomas à Rennes, Carreman à Castres et tous les autres. Les préfets à la rescousse : Thomé-Génot,  plus haut encore : Ce courrier adressé par le dir-cab de Sarkozy aux élus du comité d’entreprise de PTPM, disant « nécessaires à une poursuite durable de l’activité » les fermetures d’usines décidées par Trèves gavé de fonds publics.


Les provocations continuent contre les Contis, lutte emblématique et populaire. Que B. Thibaut ait des aigreurs personnelles on peut tenter de l'entendre. Mais il n'y a que lui comme secrétaire confédéral pour mettre à plat les enjeux et la riposte devant le niveau de l'agression? La droite et le patronat jubilent.


Casse des triages, ventes des gares, suppression de dessertes, dévalorisation volontaire de l'outil industriel, livraison au transport routier de toutes les activités marchandises de la SNCF. Même casse dans les DDE DRE, la poste, l'école, la santé, les administrations centrales du pays, la liste est terriblement non limitative. Et on envoi une lettre pour dire qu'on est fâché ? Qu'est-ce qui les bloquent? Ils ont peur? sont dépassés? Qu'on en change. Où alors il y a autre chose et qu'ils le disent.


Pendant ce temps, Chérèque patelin attend pour tirer les marrons du feu en affutant son poignard à trucider les luttes, SUD à un boulevard pour la surenchère. Je ne reconnais pas là la CGT à laquelle j'ai adhéré pour défendre les intérêts matériels et moraux des salariés et, comme objectif final, travailler à supprimer l'exploitation capitaliste. Impatience de ma part, nostalgie ? Retraité, j'aurai déjà ce droit. Mais ce n'est pas cela. J'ai l'impression dans mes discussions, rencontres, avec ce que me disent mes enfants, leurs copines et copains que je suis loin d'être isolé. La CGT à cause de cette capacité à faire le dos rond ne les intéresse pas. Ca fait mal et il y a des responsables.


Quand les tours se transforment  en donjon et que les sénéchaux regardent au loin bruler les campagnes, sauf arrivée des renforts en l'état improbables tant ils ont à faire dans leur propre fief pour éteindre les feux et faire reculer les incendiaires,  la forteresse fini toujours par tomber.

 

 

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