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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

Vu du croc de boucher [♪ ♫]

Publié le 27 Avril 2012 par canaille le rouge in Nouvelles du front

 http://www.lepoint.fr/content/system/media/1/200812/27400_une-sarkozy-villepin.jpg

une découverte de circonstance : 

 

 

 

Sans angélisme ni myopie mais parce qu'en son temps La canaille avait salué son discours à l'Assemblée Générale des Nations Unies pour dénoncer l'aventure militaire en Irak (on sait ce qu'il advint), annonçant pourquoi la France ne s'y mêlerait pas, voici le texte de la Tribune de D. Villepin dans la presse de ce jour :

 

La campagne du premier tour a été indigente. Celle du second devient indigne. L'instrumentalisation de faits divers, l'improvisation de bien des propositions, le débauchage sans vergogne de voix extrémistes, tiennent aujourd'hui lieu de débat. Les lignes rouges républicaines sont franchies une à une.

Je veux le dire aujourd'hui avec gravité. C'est une route sans retour. La dérive électoraliste qui s'est engagée est un processus incontrôlable et sans fin. Une concession en entraînera toujours une autre. Un gage à l'extrémisme toujours un plus grand encore. Une digue rompue en fera céder une autre. Halte au feu !

Je ne peux cautionner cette dérive.

Le combat contre la logique des idées simples, de la peur et de la force, c'est l'engagement de toute ma vie politique au nom d'une certaine idée de la France. C'est la même spirale qui a entraîné la guerre en Irak et qui nourrit l'islamisme au nom du choc des civilisations. C'est la même spirale qui entraîne le Proche-Orientvers un désespoir toujours plus profond. La division n'a pas de fin. La haine n'a pas de fond. C'est cette conviction qui avait conduit Jacques Chirac à tracer des limites claires entre la droite républicaine et l'extrême droite. C'est cette conviction qui m'a conduit, cinq ans durant, à alerter contre les risques de dérive, de stigmatisation et de division.

Je ne supporte pas l'hystérie générale qui s'est emparée de l'élection dans laquelle le peuple français est pris en otage par six millions d'électeurs en colère. Aujourd'hui, tout se passe comme s'il n'y avait en France que des électeurs duFront national. Comme s'il n'y avait pas d'autres questions que le halal, l'immigration légale, les horaires de piscines municipales. La compétitivité, l'éducation, l'agriculture, l'innovation : disparues. L'Europe, le chômage, les déficits sociaux, la délinquance ? Lus jusqu'à l'absurde à travers les lunettes déformantes et rétrécissantes du FN. Les responsables politiques ne cessent de se laissercreuser l'écart entre le discours et les actes, nourrissant la rage et le désenchantement. Le FN n'est que le produit dérivé de ce mensonge généralisé.

C'est mon devoir de responsable politique d'assumer aujourd'hui l'exigence de mon héritage gaulliste en disant le poison mortel qui menace la droite : celui du reniement de ses valeurs, celui du sacrifice de ce qui fait notre identité. C'est mondevoir vis-à-vis des électeurs de la majorité qui, comme moi, s'interrogent, doutent du bien-fondé d'une telle politique, mais qui veulent croire que dans cette majorité il y a des hommes et des femmes dont la conscience reste en éveil et qui ne cesseront de se dresser pour que l'intérêt général prévale, pour que la dignité de notre pays l'emporte.

Ne nous abîmons pas. Chacun de nous doit prendre ses responsabilités pour fairerevenir notre monde politique à la raison et retrouver un chemin d'espérance, de réconciliation et de refondation. A la force et à la peur, nous ne pouvons, citoyens libres, qu'opposer le droit, la raison et l'humanité.

La véritable réponse à cette dérive, ce sera de reconstruire un avenir pour notre pays.

Aujourd'hui, c'est vrai, la droite m'effraie, mais la gauche m'inquiète. Le 6 mai, quoi qu'il arrive, sera la victoire d'un homme, mais pas la victoire de la France. Tout sera à faire. Tout sera à réinventer. Nous aurons une tâche formidable devant nous: la réconciliation des Français.

Aucun des deux projets ne sera à même d'apporter les réponses nécessaires à une crise d'une gravité exceptionnelle. Alors faisons vivre deux exigences.

La première exigence, c'est de regarder plus loin que cette élection pour affronterles grands défis à venir. Notre réponse au chômage, au déclin industriel, au défi énergétique, notre réorientation vers une économie de la connaissance par une éducation nationale plus juste et plus efficace, notre place en Europe, nous ne les trouverons pas dans l'idéologie. La clé de ces urgences, c'est le rassemblement, c'est l'action, c'est le sens du devoir.

La deuxième exigence c'est, au-delà du bulletin de vote, au-delà du choix d'un nom, d'assumer jour après jour notre citoyenneté, avec vigilance et responsabilité face à tous les grands choix de notre nation.

Mon rôle n'est pas de dire pour qui voter, car chacun doit prendre ses responsabilités. Les citoyens ne sont ni des moutons ni des enfants turbulents. Le 6 mai, que chacun vote en pensant à la France et à ce qu'elle a toujours porté de meilleur, à ses valeurs de respect, de dignité et d'humanisme, parce que, en conscience, il faut bien choisir.

Et le 7 mai, tout restera à faire, il faudra se rassembler pour agir. C'est dans cette ligne que je m'engagerai dans la voie du redressement de notre pays.

Dominique de Villepin, ancien premier ministre

 

Bien sur ce qui précède n'implique pas une adhésion de La Canaille à une recomposition à base gaulliste mise en musique par un groupie de Malraux. Pas d'oublie des mesures ultra réactionnaires du gouvernement dont Villepin fut le premier ministre.


Pour autant il montre une fracture qui pour reprendre une image liée à l'actualité n'est pas sans rappeler celle qui traversa la droite entre munichois (l'immense majorité du genre) aux antimunichois nettement plus marginaux (dont un certain De Gaulle).


Quand Marx disait que lorsque l'histoire se mêle de repasser les plats, la deuxième fois c'est une farce. Oui, mais parfois sinistre.


Pour des raisons diamétralement opposées quant aux issues à trouver, on ne peut que partager l'idée que la droite effraie et que ceux qui disent porter la gauche inquiète. Si les contorsions du gars de la marine peuvent faire se rejoindre la condamnation, les raisons de l'inquiétude sur la gauche sont inverse.


Ce qui montre de la timidité génétique chez le PS est déjà de l'effronterie pour part de son camp. Imaginez alors la différences avec la caste de l'argent même calée sur des valeurs républicaines!

 

Pour autant le style et la plume pour savonner la planche au Troll font de ce texte un petit bijou qui prendra place certainement dans les beaux textes étudiés d'ici quelques années dans les cours d'histoire contemporaine. Aura t-il  une autre valeur que littéraire, une autre résonance ?  Dans l'instant comme il doit faire zébuloner le Troll, il est plaisant.


 

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTL8uGVjH4oKw46F850DvkZ3Q0GMG_d4U56_sU5HBDG98HbrN9YoYsxe8081g


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