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Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges.

Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Alternative et horizon communiste. point de vue de classe.   Quand tout s'effondre, ce n'est pas aux causes des ruines de gérer le pays mais à ceux qui sont restés debout.

De Kiev à la Porte de Paris

Publié le 16 Décembre 2013 par Canaille Lerouge

mémorial de la grande guerre patriotique Kiev, monument à la mémoire des massacrés de Babi yar*
mémorial de la grande guerre patriotique Kiev, monument à la mémoire des massacrés de Babi yar*

mémorial de la grande guerre patriotique Kiev, monument à la mémoire des massacrés de Babi yar*

Lettre de Francis Arzalier au directeur de l’Humanité

Une insulte à l’histoire de l’Ukraine soviétique

dimanche 15 décembre 2013

par Francis Arzalier

 

à Patrick LE HYARIC, Directeur du journal l’HUMANITE.


 

Monsieur le Directeur,

 

Je lis l’Humanité depuis ma jeunesse, en 1957, quand ce quotidien était le seul assez courageux pour dénoncer la guerre coloniale menée par la France contre le peuple algérien. Avec ses défauts, ses qualités, l’Humanité a depuis ce temps-là survécu heureusement pour porter la voix des communistes français pour la paix, contre l’impérialisme et l’exploitation capitaliste. Cela, je pense, me donne le droit de protester avec indignation contre une dérive inacceptable dans le numéro du 12/12/2013 à propos des événements d’Ukraine.


Les reportages quotidiens de l’envoyé spécial à Kiev ont apporté des éléments d’analyse utiles aux lecteurs du journal, y compris la position très nuancée du Parti communiste d’Ukraine (interview du 9 décembre 2013), qui ne choisit pas entre la peste et le choléra, l’allégeance aux « oligarques » russes ou à ceux de l’Union Européenne. J’ai donc sursauté à la lecture dans le numéro du 12 décembre, dans l’encart titré « Cactus », de trois colonnes en demi-page, signées de Pierre Louis Basse, « journaliste et écrivain » ( ?) qui sont l’expression du plus virulent nationalisme ukrainien d’extrême droite, portées à Lviv et Kiev par le parti Svoboda, qui a récemment organisé une cérémonie commémorant « le sacrifice » des SS ukrainiens face à l’Armée rouge en 1944. Je cite : « aimer l’Ukraine, c’est d’abord s’obliger à comprendre des décennies de souffrance et d’identité bafouée ». Suit une justification de ceux qui ont collaboré avec les nazis, excusés par les turpitudes de l’URSS dont l’Ukraine faisait partie : « pouvoir stalinien organisant des famines monstrueuses – plusieurs millions de victimes – des familles mangeant leurs propres enfants ». Mieux, après ces exagérations tirées du Livre noir du communisme, vient le couplet sur « l’antisémitisme d’état » de Staline, en oubliant de rappeler que les massacres de Juifs en Ukraine ont été le fait de nazis et de leurs supplétifs ukrainiens, nationalistes dévoyés jusqu’au nazisme, jusque dans les camps d’extermination. Cette insulte à l’histoire de ce que fut l’Ukraine soviétique, est aussi une insulte aux millions d’Ukrainiens morts dans la guerre contre le nazisme et ses alliés, les partisans de Bandera et autres antisémites et antisoviétiques.


Ce pamphlet outrancier n’a pas sa place dans le quotidien des communistes français.

 

Je vous demande de publier mon courrier parmi ceux des lecteurs de l’Humanité et de veiller à stopper ce genre de dérives, qui n’ont rien à voir avec un quelconque esprit d’ouverture.


Veuillez croire à mon attachement à l’Humanité, le journal de Jaurès, de Péri et de Marcel Cachi

Francis Arzalier

 

 

 

*Le massacre de Babi Yar (banlieue de Kiev) est le plus grand massacre "de la Shoah par balles" menée par les Einsatzgruppen nazis en URSS :

33 771 personnes (juifs, prisonniers de guerre soviétiques, communistes, Roms) furent assassinés par les nazis et leurs collaborateurs locaux, ceux dont les factions ukrainiennes d'aujourd'hui revendiquent l'héritage.

Massacres qui eurent lieu principalement les 29 et 30 septembre 1941 aux abords du ravin de Babi Yar.
 

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